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Critique : Sherlock 4.02

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Maintain eye contact ! Maintain eye contact !

Steven Moffat prend pour la première fois les commandes du second épisode de la saison, position délicate au sein d'une série qui préfère réserver ses coups d'éclat pour ses introductions et ses conclusions. Mais avec une saison qui a pris le parti de bousculer nos attentes, The Lying Detective parviendra-t-il à rompre la malédiction ?

 

Mrs Hudson avec son gun

Pas mal la nouvelle saison d'Arabesque !

 

 

Coke en stock

 

The Lying Detective est un épisode exigeant, volontairement confus, inutilement alambiqué mais résolument attachant. Comme souvent avec les scripts de Steven Moffat (A Study in PinkA Scandal in Belgravia, His Last Vow), les idées les plus absurdes sont finalement les plus réjouissantes, à l'image de cette Mrs Hudson sortant exaltée de son Aston Martin après une course effrenée dans Londres avec les forces de l'ordre. « Effréné » serait sans doute d'ailleurs le meilleur mot pour décrire cet épisode, en particulier dans sa première partie, le script nous faisant partager la vision du monde d'un Sherlock totalement défoncé, brillamment incarné par un Benedict Cumberbatch jamais aussi bon que lorsqu'on le sort de sa zone de confort. Saluons aussi un Nick Hurran qui nous rappelle qu'une bonne mise en scène se met au service du récit au lieu de lui superposer des artifices vains et inutiles.

 

Sherlock dans la rue

Un rayon de soleil dans la nuit.


The Lying Detective nécessite plusieurs visionnages pour pleinement prendre conscience des différents niveaux de lecture qui y sont développés. Dans un épisode sous coke où chaque réplique recèle de multiples sens au sein d'un scénario trompe-l'œil qui ne cesse de malmener son spectateur, la série prend le risque de frôler l'overdose. Bref, si vous acceptez de monter dans ses infernales montagnes russes, cet épisode est une aventure jouissive et incarnée, en apparence moins cérébrale que ses grandes sœurs. Ici, pas de véritable enquête (si on omet la superbe séquence de déduction qu'offre Sherlock Holmes à Faith Smith lors de leur adorable virée nocturne dans Londres), mais un monstre à terrasser.

 

 

Toby or not Toby ?

 

Entre deux tours de montagne russe, The Lying Detective s'interroge sur l'humanité de ses protagonistes. Au cours des trois précédentes saisons, Sherlock a appris à s'humaniser. Dans une quête désespérée pour récupérer la seule personne susceptible de percevoir cette humanité si particulière, le détective va se confronter à l'ennemi le plus inhumain que la série a eu l'occasion de nous offrir, « the most despicable human being that I have ever encountered ». Contrairement à Jim Moriarty, criminel de conte de fées qui trompait l'ennui, ou Charles Augustus Magnussen, maître chanteur ès emprise psychologique, Culverton Smith est une nemesis beaucoup plus primaire et effroyablement réaliste dans son approche du crime. Il tue par pulsion, par passion, pour voir les corps se désincarner, perdre leur humanité. Aucune motivation, si ce n'est la jouissance de côtoyer la mort, ne dicte ses actes, faisant de lui l'ennemi le plus absolu, le plus pur dans son rapport au mal, de la série à ce jour. Culverton est d'autant plus passionnant qu'il questionne Sherlock Holmes sur sa propre nature, le confronte à ses limites et agit comme un miroir déformant du personnage.

 

Cereal Killer

Un jeu de mots que ne renierait pas Laurent Ruquier.

 

Sherlock, comme Culverton, est victime d'une sévère et mortelle addiction, usant de la drogue pour (faire) oublier ce qu'il est aux yeux des autres, dicté par l'irrépressible besoin de s'afficher dans toute sa différence, de traiter la vie comme un jeu dont il dicte les règles. Culverton agit même physiquement comme une antithèse totale de Sherlock Holmes, petit homme blond replet aux costumes colorés, grotesque poupon inspirant tout autant le dégoût que le rire. Toby Jones incarne à merveille un rôle pourtant complexe, mettant parfois à l'épreuve la crédulité du spectateur dans son modus operandi (on peut être surpris de la facilité avec laquelle il convainc toute une assemblée de se laisser droguer sans rechigner) ainsi que dans son comportement en public (je me serais volontiers passé de la décapitation de la poupée barbie lors de la scène de l'hôpital). Le script souhaite nous faire intégrer la monstruosité du personnage, parfois au détriment d'une subtilité qui aurait pourtant pu rendre les doutes de Sherlock (et du spectateur) encore plus tangibles.

 

 

Chair loque

 

Culverton Smith est d’autant plus intéressant qu’il ne se limite pas à un adversaire psychologique. Le duel qui le confronte à Sherlock s’inscrit dans la chair, le détective étant obligé de se rabaisser physiquement et mentalement pour espérer emporter le combat. The Lying Detective est sans doute l’épisode mettant le plus en exergue les corps des acteurs, comme le prouvent les nombreux gros plan opérés par la réalisation, notamment lorsque Sherlock est au plus bas.

 

Sherlock frappé

Le saviez-vous ? Benedict Cumberbatch est victime d'hétérochromie. Fou.

 

Roué de coups par un Watson aux poings ensanglantés, étouffé par Culverton Smith dans une scène d'une saisissante horreur, Sherlock est un corps meurtri, une loque déformée par les violences qu'elle subit. « This is not a game anymore » , et la série tient à nous le prouver en nous faisant ressentir les coups. Mais face à toute cette violence, l'épisode est traversé par Amanda Abbington, incarnation physique d'un deuil que Watson refuse de faire, apparaissant sporadiquement dans l'angle d'une porte ou sur un siège de voiture. Le cliché est éculé, mais il nous permet de profiter encore un peu de la présence rayonnante d'Amanda Abbington.

 

 

Mary Watson

Petite Mary, je parle de toi.

 

Do you ever look in the mirror and want to see someone else?

 

Comme énoncé précédemment, The Lying Detective n'est pas un épisode qui mise sur l'intellect, mais sur l'émotion. Mrs Hudson prend à revers Mycroft en lui apprenant que Sherlock n'est pas un être régi par son esprit, mais par ses émotions (« He's not about thinking. Not Sherlock. He's more emotional, isn't he? »). Une séquence surprenante mais qui a posteriori ne semble pas dénuée de logique. Le plan de Sherlock, bien qu'effroyablement manipulateur, fait appel à l'humanité de Watson. Sherlock met sa vie en péril car il est persuadé que Watson est trop bon pour ne pas le sauver. L'idée met encore une fois à l'épreuve la crédulité des spectateurs, mais s'intègre parfaitement dans les thématiques développées par l'épisode et déjà évoquées dans The Sign of Three.

 

 

Le reflet de Culverton Smith

Un physique qui questionne.

 

The Lying Detective est donc un palais de glaces. Les personnages évoluent prisonniers de leurs propres reflets, détournant le regard lorsqu’ils sont confrontés à la réalité. Watson se cache derrière le fantôme de Mary, refusant de voir l’humanité de Sherlock. Sherlock et Mary montent un scénario se basant sur la vision idéalisée qu’ils ont de Watson sans prendre en considération le fait qu’il est tout aussi faillible que n’importe quel autre être humain. Culverton Smith, enfin, utilise son argent et sa popularité pour camoufler son irrépressible envie de tuer. L’épisode est thématiquement très solide, liant tous les protagonistes de l’intrigue dans ce désir inavouable de se confesser, d’être totalement et entièrement accepté par l’autre sous leur vrai jour.

 

Et la tendresse ? ... Bordel !

 

Mais pour un épisode qui mise plus sur l'émotion que sur l'intellect, Steven Moffat peine à insuffler de la vie, de l'authenticité dans son récit. L'idée que Mary puisse demander à Sherlock de mettre sa vie en péril pour « sauver John Watson » en faisant appel au meilleur de lui-même, par exemple, fonctionne sur le papier et est cohérente avec la description qui a été faite de John jusqu'à présent. Cependant, elle convainc nettement moins lorsqu'elle est directement formulée par les personnages, relevant plus du concept et du rouage scénaristique proprement huilé pour servir la mécanique de l'épisode. 

 

Mary et John

Pourquoi Mary est-elle déguisée en Kim Jong-un ? Un nouveau mystère à résoudre...

 

De même, les retrouvailles de Sherlock et Watson, ainsi que les adieux de celui-ci au fantôme de sa femme, n'ont pas l'impact émotionnel espéré. D'un côté parce que l'idée du fantôme qu'il faut accepter de laisser partir n'est plus toute neuve, et qu'on conserve cette étrange impression que Mary n'a existé que pour et par le duo principal de la série. De l'autre parce que les bases du conflit qui opposait Sherlock à Watson sont trop bancales pour que leur réconciliation parvienne à pleinement convaincre. Steven Moffat paye les pots cassés, mais en tant que showrunner de la série, il a aussi son rôle à jouer dans la construction globale de la saison. On conserve la sensation tenace que la mort de Mary aurait dû avoir un véritable impact sur la série, pas seulement représenter un enjeu dramatique (efficace, au demeurant) entre Sherlock et Watson. Rajoutons à cela le traitement totalement raté de l'infidélité de Watson, se limitant finalement à un échange de textos, comme si les scénaristes ne savaient pas vraiment sur quel pied danser, n'osant pas aller jusqu'au bout de leur idée par peur de bousculer la moralité de leur personnage.

 

Bill Wiggins

Rien à voir avec mon propos, mais je suis content d'avoir revu Bill Wiggins. Voilà.

 

Certains pourront se réjouir du « retour » d'Irène Adler, je fais personnellement partie du camp de ceux qui considèrent qu'il n'est pas nécessaire de revenir sur cet élément, en particulier quand il a été traité avec tant de brio et d'intelligence par le passé. Il y a, bien évidemment, toujours la tentation d'en demander un petit peu plus, mais avec seulement trois épisodes par saison, je préfèrerais que Sherlock propose du neuf au lieu de nous rejouer ses vieux tubes. Je ne m'avancerai pas non plus sur la potentielle romance de Mycroft. Non, vraiment pas. Espérons tout de même que les scénaristes parviennent à caser Molly et Mrs Hudson la semaine prochaine.

 

 

Molly

Molly attendant devant la porte de Moffat qu'on lui donne quelque chose à jouer.


Comme lors de ma critique de l'épisode précédent, je remarque en définitive que l'émotion est toujours complexe à traiter dans Sherlock. La série manque de pureté et de simplicité pour nous donner la satisfaction d'un dénouement émotionnel total, chaque élément de l'intrigue semblant en définitive appartenir à un puzzle plus grand et plus complexe. Ainsi, tandis que nous pensions être arrivés au bout de nos peines, l'épisode nous assène un ultime coup de massue avec la révélation finale. Inutile de tergiverser, ce twist est indéniablement un des plus efficaces et malins que j'ai eu l'occasion de voir à la télévision. Que ce soit dans les quelques pistes qui nous avaient été données auparavant, l'intelligence des choix de réalisation pour mieux nous tromper en nous donnant à voir « in plain sight » ce que notre esprit ne prend pas la peine d'analyser ou bien tout simplement le jeu exemplaire de Siân Brooke dans trois rôles différents, la série prouve qu'elle est encore capable de réserver de véritables surprises et de traiter avec intelligence ses rebondissements. Il ne reste plus qu'à espérer que le jeu en vaille la chandelle...

 

 

Euros Holmes

Heureuse Eurus.

 

The Lying Detective est un épisode complexe à critiquer. Efficace, survolté, malin, porté par un casting exemplaire, il n'échappe pas cependant à une impression de trop-plein, à l'image d'un Culverton Smith finalement peu exploité, déjà occulté par le twist final nous révélant le véritable cerveau criminel de la saison. L'épisode parvient aisément à briser la malédiction des deuxièmes aventures faiblardes, limitant certaines erreurs commises par son prédécesseur tout en préparant le terrain pour la suite (et fin ?) de la série.

 

J'ai aimé :

  •  Une réalisation exemplaire signée Nick Hurran qui parvient à totalement retranscrire la déchéance physique et psychologique de Sherlock
  •  Des acteurs excellents, portés par un script fourmillant d'idées
  •  Un rebondissement final démentiel, parfaitement préparé

 

Je n'ai pas aimé :

  •  L'émotion ne fonctionne finalement qu'à moitié, les rouages du scénario étant par moments trop visibles pour totalement emporter l'adhésion
  •  La suspension d'incrédulité parfois poussée trop loin, bien que ce ne soit pas nouveau dans la série
  •  Les erreurs de l'épisode précédent pèsent encore sur la série, notamment tout ce qui concerne le personnage de Mary
  •  Le personnage de Toby Jones légèrement sous-exploité
  •  Le désir des scénaristes de ne parler que de John et Sherlock en permanence, au détriment du reste du casting (coucou Lestrade, bien ou bien ?)

 

Ma note : 15/20 (+1 pour le twist final)

 


Le Coin du Fan :

 

  •  Dans le pilot de la série, Sherlock commet une erreur de raisonnement sur Watson en partant du postulat qu'Harry est son frère, alors qu'il s'agit de sa sœur. Watson fait ici la même erreur en présupposant que le troisième enfant Holmes est un garçon.
  •  Lors de sa crise de folie dans l'appartement, Sherlock récite le monologue d'Henry V de Shakespeare. Steven Moffat et Mark Gatiss s'en étaient inspirés pour la fameuse catchphrase de Sherlock, « The game is afoot ». Un juste retour des choses, en définitive.
  •  « People always give up after three », selon Sherlock. Pourrait-on découvrir un quatrième enfant Holmes (Sherrinford ?) lors du final ?
  •  Même si la date n'est jamais mentionnée dans les écrits de Sir Arthur Conan Doyle, les passionnés du canon holmesien ont établi le 6 janvier 1854 comme date de naissance officielle de Sherlock Holmes, bien que l'année fasse encore parfois débat. L'épisode, diffusé le 8 janvier, fait référence à l'anniversaire de Sherlock Holmes. Well done ! 
  •  Lors de la scène avec les enfants, Sherlock évoque le cas de l'orang-outan meurtrier, qui ne semble être qu'une pure fabulation de son esprit drogué. Il s'agit en réalité d'une référence à la nouvelle Double assassinat dans la rue Morgue d'Edgar Allan Poe, parue en 1841 et mettant en scène le Chevalier Auguste Dupin, dont Sir Arthur Conan Doyle reconnaît s'être inspiré pour créer le personnage de Sherlock Holmes. Watson compare notamment Sherlock à Dupin dans Une étude en rouge, publié en 1888.
  •  Eurus signifie « le vent de l’est » en grec. Lors du final de la saison 3, Sherlock expliquait à Watson que Mycroft lui racontait l'histoire du vent de l'est dans leur enfance, cette force terrible qui emportait tout sur son passage. Mycroft mettait-il son frère en garde du danger que représentait leur sœur ? 
  •  Entre les chirurgiens du dernier Christmas Special de Doctor Who et les infirmières de cet épisode, Steven Moffat semble n'avoir pas apprécié ses récents séjours à l'hôpital.
  •  Sherlock aurait-il été contacté par l'équipe de Torchwood ? Une enveloppe avec le logo de la célèbre agence sur la cheminée de Baker Street semblerait nous l'indiquer. Sans doute un petit clin d'œil de Steven Moffat au futur showrunner de Doctor Who, Chris Chibnall, qui a aussi officié sur Torchwood.

 

Torchwood


  •  Le personnage de Culverton Smith partage de nombreux points communs avec la célébrité Jimmy Savile, présentateur de télévision britannique qui profitait de ses actions de bénévolat dans les hôpitaux pour commettre des agressions sexuelles. Je vous conseille la lecture de sa page Wikipédia, au risque de perdre toute foi en l'humanité.
  • Certains fans réclament déjà un spin-off sur Mrs Hudson. Évidemment.

 

mrs Hudson veut son spinoff


Critique : Sherlock 4.03

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Welcome to the final review !

« It might be the end of an era »annonçait Benedict Cumberbatch en octobre dernier, présentant la quatrième saison de Sherlock comme une conclusion logique à l’ensemble de la série. Si, à en juger par les réactions contrastées qu’il a suscitées, The Final Problem n’est sans doute pas le final espéré par une grande partie du public, il représente à sa façon une conclusion à l'image de la série. Divertissant, foutraque, attachant, énervant... Welcome to the final review !

 

Promo final Sherlock

 

 

Jumping the shark through a second floor window

 

« It’s not a game anymore » nous martèle-t-on depuis le début de la saison. Le temps de l’innocence est terminé, les conséquences sont réelles désormais ! Mary est morte, Sherlock est redevenu un être faillible qui craint la mort et un troisième enfant Holmes est dans la nature, prêt à semer le chaos. Mais au petit jeu des conséquences, The Final Problem peine à prendre de l'ampleur, la faute à un script qui souffle en permanence le chaud et le froid.

La séquence chez Mycroft au début de l’épisode synthétise parfaitement ce problème de ton. Traversant un véritable cauchemar éveillé au sein duquel ses peintures pleurent des larmes de sang et des petites filles fantomatiques traversent les couloirs, Mycroft se retrouve aux prises avec un clown meurtrier. Il s'avère en définitive que tout cela n'est qu'un canular savamment orchestré par Sherlock. Soit. Bien que voir Sherlock piéger son frère puisse être amusant, on se questionne tout de même sur l’intérêt d’une séquence aussi longue et d’un stratagème aussi complexe alors que la série souhaite nous faire comprendre que les enjeux n’ont jamais été aussi importants et que les personnages sont désormais réellement en danger.

 

Le clown de Mycroft

Quand tu t'es gouré de série mais que t'essayes de faire illusion.

 

Tout l’épisode semble se construire sur ce même schéma, artificieux et tape-à-l’œil, dans lequel les scénaristes Steven Moffat et Mark Gatiss, pourtant showrunners de la série depuis ses débuts, alignent les péripéties à la manière d’un cadavre exquis, ne cessant de créer des situations de plus en plus tortueuses sans vraiment songer à la façon dont les personnages parviendront à s’en sortir. L’épisode précédent s’achevait avec Eurus tirant sur Watson ? C’était un tranquillisant ! Une grenade au milieu de l’appartement ? Un saut du deuxième étage d’un immeuble et les personnages s’en sortent sans le moindre bobo ! Il faut infiltrer la prison la mieux gardée du monde ? Détournons un bateau et enfilons quelques postiches, ça fera illusion ! Heureusement, la seconde moitié de l'épisode propose de beaux moments de tension servis par trois acteurs au sommet de leur talent, mais cela n'efface pas pour autant la grossiereté des procédés narratifs développés auparavant.

 

Explosion de Baker Street

Non. Juste... Non.


Un tel scénario de bouts de ficelle détonne radicalement au sein d’une série qui, à ses débuts, voulait faire l’apanage de la logique et de l’esprit de déduction. Certes, Sherlock n’a jamais été d’une rigueur implacable, se permettant souvent quelques fantaisies pour l’esbroufe. Mais dans une saison qui se veut dramatique, l’accumulation de simulacres finit par annuler tout esprit de sérieux. En ce sens, Eurus est une nemesis particulièrement décevante.

 

 

L’agitée du bocal

 

Vous l’avez déjà vu, n’est-ce pas ? Non ? Mais si, je vous assure ! Vous l’avez déjà vu, ce méchant enfermé dans sa prison dont le plan vous semble un poil trop tarabiscoté pour réellement fonctionner, reposant sur énormément de facteurs imprévisibles, mais sur lequel vous acceptez de fermer les yeux pour le plaisir de voir vos héros se faire malmener. Bien sûr que oui, vous l'avez vu, il était même particulièrement à la mode ces dernières années !

 

Eurus Holmes

Sadako à Arkham.

 

Mycroft annonce ainsi la couleur en début d’épisode. Eurus est brillante, « an era-defining genius beyond Newton ». The Lying Detective nous avait convaincu des exceptionnelles capacités de la sœur Holmes, bien que son plan ne paraisse pas tout à fait clair. Malheureusement, The Final Problem décide d’emprunter le chemin le plus conventionnel : plus qu’une surdouée, Eurus est surtout une magicienne, capable de manipuler son entourage selon son bon vouloir sans que ses méthodes ne soient clairement explicitées. Il est tout à fait possible qu’Eurus soit une artiste de la manipulation, mais le faire dire par des personnages ne rend pas pour autant cela crédible. Pire encore, Eurus incarne un défaut récurrent dans la fiction : l’incapacité des scénaristes à écrire un personnage intelligent sans rendre tout son entourage stupide.

Que ce soit le personnel de la prison, Mycroft ou même Sherlock, le combat contre Eurus ne met clairement pas en avant les capacités intellectuelles des protagonistes. L’absence de vitre et le simulacre de la petite fille dans l’avion, par exemple, questionnent davantage sur les capacités de Sherlock que sur le génie de sa sœur. De même, les dilemmes moraux et traquenards qui sont proposés aux héros sont en définitive plutôt basiques, reposant plus sur une logistique improbable et sur le lien émotionnel que nous avons développé à l’égard des personnages, que sur un véritable duel psychologique.

 

Eurus et son violon

Moi j'ai besoin d'amouuuuur !

 

En définitive, le personnage d’Eurus semble bien trop exigeant pour être crédible au sein d’un unique épisode. La sociopathe qui met ses frères à l’épreuve fonctionne, notamment grâce au jeu d’une Sian Brooke toujours impeccable, bien que le personnage perde sacrément en nuances et en attrait par rapport à ce qui pouvait être entrevu la semaine dernière. Le revirement final en petite fille apeurée est parfaitement porté par l’actrice, mais nettement moins par le scénario qui brûle allègrement les étapes pour pouvoir délivrer son propos.

 

 

Sherlock Holmes attaque encore une fois l’Orient-Express

 

En 1974, Nicolas Meyer publie La Solution à 7%, un roman dans lequel Sherlock Holmes se retrouve en cure de désintoxication à Vienne auprès de Sigmund Freud. En 1976, le film est adapté par Herbert Ross, étrangement renommé Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express en France. Il s’agit d’une œuvre particulièrement importante dans la construction du mythe de Sherlock Holmes puisque, comme l’a déclaré Nicolas Meyer, « The Seven-Per-Cent Solution is not a Sherlock Holmes movie. It’s a movie about Sherlock Holmes ».

 

Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express

Ça c'est de l'affiche !

 

En se réappropriant les éléments contenus dans les écrits de Conan Doyle et en les repensant dans la perspective d’une étude psychanalytique du personnage, Nicolas Meyer a, en quelque sorte, ouvert la boîte de Pandore de l’écriture moderne de Sherlock Holmes, explorant de nouvelles failles du personnage tout en le soumettant au joug de l’analyse psychanalytique. The Final Problem propose une approche similaire, puisque quasiment toutes les caractéristiques du personnage que nous connaissons depuis le pilote de la série sont ici ré-explorées par le biais d’un trauma originel. Tandis que certains héros ont, depuis leur création, été pensés par le biais d’un événement déclencheur (Batman), il est toujours moins aisé de créer a posteriori une justification aux faits et actes d’un personnage, en particulier quand celui-ci est l’objet d’une mythologie aussi prolifique (citons, par exemple, HannibalLecter ou James Bond, qui s’y sont cassés les dents).

 

Sherlock enfant

Qui n'est jamais allé lire un bon livre dans un cimetière ?

 

Steven Moffat et Mark Gatiss ont conscience de ce danger, déjà gentiment moqué au détour d’une réplique de The Abominable Bride (« Oh, Watson. Nothing made me. I made me ! »), alors qu’ils avaient clairement en tête l’arc de la saison 4. L’exploration du trauma d’enfance divise énormément, aujourd’hui souvent considéré comme un cliché. Il y a un peu de ça dans The Final Problem, mais reconnaissons aux scénaristes qu’à défaut d’être toujours des plus subtiles, leur approche est pertinente et propose une conclusion parfaite aux éléments développés tout au long de la série. L’attirance de Sherlock pour les jeux et énigmes, son refus de laisser un mystère irrésolu, le lien irréductible qui l’unit à Watson et son besoin irrépressible de le sauver se justifient totalement à travers le personnage de Redbeard. Une réussite, en défintive, qui apporte une dimension particulière au Sherlock Holmes de Benedict Cumberbatch en lui créant sa propre mythologie. Cependant, si le personnage de Sherlock est joliment mis au centre de ce final, difficile d'en dire autant de tous les personnages de la série.

 

 

Please, make use of your friends, Sherlock !

 

Autour de Sherlock, les autres personnages peinent à exister. Watson est en définitive plutôt transparent dans cet épisode, tour à tour spectateur et demoiselle en détresse au sein du plan d'Eurus. Mycroft dispose d'un peu plus de développement, mais il est difficile de voir en lui le génie que la série nous a souvent présenté, en particulier lorsqu'il accepte de laisser les deux plus grands criminels de la planète en tête à tête durant cinq minutes, sans surveillance.

 

Mycroft regarde un film

Mark Gatiss découvrant les vidéos de la fête de fin de tournage.


Le cas le plus intéressant reste toutefois celui de Molly Hooper. De tous les pièges concoctés par Eurus, celui impliquant Molly est sans nul doute le plus audacieux et pervers. Personnage souvent maltraité par Sherlock (et les scénaristes), la solitude et la souffrance de Molly Hooper deviennent ici un instrument pour faire prendre conscience à Sherlock du fardeau que peuvent représenter les émotions. La scène est émotionnellement chargée et met parfaitement en perspective le chemin parcouru par Sherlock depuis le début de la série. Dommage que The Final Problem ne revienne pas lors de sa conclusion sur cette séquence, pour offrir une conclusion plus satisfaisante à Molly. Il est d’ailleurs intéressant de noter que depuis la sortie de l’épisode, Moffat s’est exprimé sur le personnage de Molly dans une interview à Entertainment Weekly :

 

« The question is: Did Sherlock survive that scene? She probably had a drink and went and shagged someone, I dunno. Molly was fine. »

 

Une réponse qui tombe sous le sens (Sherlock nous raconte l’histoire de Sherlock Holmes), mais qui révèle l’un des principaux défauts de la série, déjà présent avec la mort de Mary en début de saison, et désormais explicité par Steven Moffat lui-même : les personnages secondaires ne sont que des instruments au service de l’évolution de Sherlock. Ils n'ont pas d'existence à part entière et n'intéressent pas les scénaristes. Louise Brealey, interprète de Molly Hooper, a depuis manifesté sur les réseaux sociaux son désaccord avec Steven Moffat concernant le personnage de Molly.

 

Tweet de Louise Brealey

 

Car finalement, au sein d’un épisode foutraque qui se permet beaucoup de digressions et de simulacres, offrir une conclusion satisfaisante à un personnage n’aurait-il pas été possible ?

 

 

Un dernier coup d'archet

 

Vous l’avez compris, The Final Problem est un épisode qui marquera la série, mais peut-être pas pour les bonnes raisons. Si Benedict Cumberbatch parlait de la fin d’une ère avec cet épisode, il est possible à présent de distinguer deux périodes distinctes dans la série. Tout d’abord l’innocence des débuts, les saisons 1 et 2, âge d’or durant lequel la série se concentrait principalement sur les réécritures de Conan Doyle et l’exploration de son univers. Puis l’âge de la transgression, de la désacralisation, des saisons 3 et 4 durant lesquelles Moffat et Gatiss ont tenté de prendre à revers le phénomène Sherlock en se jouant du mythe qu’ils avaient créé et en explorant de nouvelles perspectives, tentant d’apporter leur propre pierre à l’édifice, aboutissant au personnage d’Eurus dans ce final.

 

Sherlock, Watson et Mycroft

Our Baker Street Boys.

 

Je fais malheureusement partie du public qui a nettement moins adhéré à la direction qu’a pris la série depuis la saison 3. Les enquêtes ont quasiment disparu, réduites à peau de chagrin dans cette quatrième saison, au profit d’arcs narratifs plus ou moins convaincants. Que retenir, en définitive, du retour de Moriarty qui atténuait considérablement les enjeux émotionnels du final de la saison 3 et qui a gangréné un pourtant prometteur épisode de Noël ? La série aura au moins eu la bonté de ne pas faire revenir le personnage en vie, mais la finalité de cette intrigue semble en définitive bien vaine par rapport à l'interminable teasing qui a été orchestré autour.

C’est alors que dans un montage final, après réception d’un autre DVD de Mary (combien en a t-elle fait ? Le mystère reste entier), la série nous adresse un dernier pied de nez : « Who you really are, it doesn’t matter. It’s all about the legend, the stories, the adventures ». Comme l'explique Steven Moffat dans son interview pour Entertainment Weekly, les quatre saisons de Sherlock auraient pu s'appeler Sherlock Begins. Il est désormais devenu le détective aguerri, tout aussi porté sur l'humain que sur l'intellect. Il a vaincu Moriarty, prouvé sa valeur à Mycroft, reconquéri Watson et retrouvé son passé avec Eurus. Il n'a plus désormais qu'à enfiler sa casquette et aller résoudre des crimes. Enfin.

 

Sherlock et Watson la fin

Holy Sherlock Holmes !


The Final Problem est loin d’être la conclusion parfaite tant attendue. Thématiquement très travaillé, porté par des comédiens toujours inspirés, divertissant et parfois haletant, l’épisode laisse pourtant un goût amer, la sensation que la série s’est égarée en route, trop centrée sur elle-même pour réussir à avoir le recul nécessaire sur ses forces et ses faiblesses. Sherlock nous a toujours offert de belles fulgurances, et la série marquera sans doute durablement l’histoire de la télévision. Mais il manquait dans cette dernière saison la rigueur et l’intelligence de ses débuts. Un peu de contexte, en définitive.


J'ai aimé :

 

  • Un épisode rythmé et divertissant
  • Des acteurs toujours impeccables
  • Une conclusion cohérente pour le personnage de Sherlock
  • Un montage final qui donne l'espoir de voir la série revenir un jour, libérée de ses oripeaux

 

Je n'ai pas aimé :


  • Un épisode foutraque ayant trop recours à des facilités pour faire avancer son récit
  • La victoire des artifices et des effets de manche sur l'intellect des personnages
  • La suspension d'incrédulité balancée par la fenêtre du premier étage
  • Une conclusion à l'image de la saison, décevante

 

Ma note : 12/20.

 


Le Coin du Fan :

 

  • La place Rahtbone que traversent Sherlock et Watson à la fin de l'épisode est une référence à l'acteur Basil Rathbone qui a interprété le détective dans plus d'une dizaine d'adaptations au cours du XXème siècle. Par ce dernier plan, la série nous fait comprendre que Sherlock est enfin devenu la figure iconique respectée par tous.

 

  •  La petite fille dans l'avion est jouée par Honor Kneafsey, déjà apparue dans A Scandal in Belgravia, dans lequel elle venait avec sa sœur consulter Holmes suite au décès de leur grand-père.

 

    Belgravia

     

    • Lestrade dit à son collègue que Sherlock Holmes est un « good man », répondant ainsi à sa réplique du premier épisode« because Sherlock Holmes is a great man, and I think one day, if we're very, very lucky, he might even be a good one. »

     

    • The Final Problem est un épisode empruntant assez peu aux écrits de Conan Doyle. Le titre provient évidemment de la nouvelle de 1893 dans laquelle l'auteur avait précipité son détective avec le professeur Moriarty dans les chutes de Reichenbach, adaptée dans la deuxième saison de la série. Victor Trevor est un ami d'université de Sherlock apparu dans la nouvelle Le Gloria Scott (1893). Le frère de Moriarty, présenté comme un chef de gare (master station) dans La Vallée de la peur (1915), est ici devenu un directeur de chaîne télévisée (qui se traduit par... master station. Malin). Les trois frères suspendus dans le vide par Eurus sont une référence à la nouvelle Les trois Garridebs (1924). Le nom de la maison familiale des Holmes et la comptine d'Eurus sont inspirés du Rituel des Musgrave (1893). Enfin, le montage final laisse entrevoir le fameux code des Hommes dansants (1903).

     

    Dancing men

    Dancing menDancing men

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    Awards 2016

     

    Ils sont de retour. Cette année ils se sont fait attendre, la vague de froid n'ayant pas non plus épargné Série-All... Mais voilà que l'édition 2016 des Série-All Awards pointe enfin le bout de son nez.

    Pour cette cinquième année consécutive, notre équipe a sélectionné les meilleurs candidats pour chaque catégorie, qu'il n'appartient qu'à vous de départager. Meilleure nouveauté, meilleur acting ou meilleure scène de sexe, rien n'a été laissé au hasard. Nos rédacteurs ont débattu des heures durant, du sang a coulé et des amitiés se sont brisées afin de ne retenir que les meilleurs des meilleurs. N'ont été retenues que les séries diffusées durant l'année.

     

    Pour accéder à la page des Awards et sélectionner vos préférés, cliquez-ici.

     

    Cette année, une petite nouveauté rien que pour vous. Jusqu'à la deadline, à savoir le samedi 18 février 2017, vous pouvez vous rendre sur le forum (en vous connectant avec le même couple identifiant/mot de passe que sur le site) pour faire vos prédictions dans le topic "Série-All Awards 2016 : faites vos jeux !". Le membre qui sera le plus près de deviner les vainqueurs des Awards, recevra le trophée ultime, ce que tout le monde veut s'arracher : des Pépitos ! Eh oui, ça laisse rêveur.

    Allez, ne tardez plus à aller voter. On vous attend plus nombreux qu'aux primaires !

     

    Note : Vous pouvez nous faire part de toute remarque ou question en commentaires de cet article. D'ailleurs, on ne prend pas les pots de vin, mais on vous remerciera chaudement pour tout compliment.

    La dernière saison de The Leftovers se dévoile

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    Retours confirmés, premières images, thème de la saison et date de sortie dans le teaser.

    On ne l'a pas citée dans nos Awards de la "série actuelle à voir absolument", puisqu'aucun épisode inédit de The Leftovers n'a été diffusé depuis bien longtemps maintenant – l'attente pour la troisième et ultime saison de la série est insoutenable ! Pourtant, autant dire tout de suite que cette série est un incontournable sous-estimé. Voici le teaser récemment dévoilé par HBO :

     

     

    Et en effet, dans cette saison également, il semble que du temps se soit écoulé depuis la fin de saison 2. Le teaser nous confirme également le retour de tous les groupes de personnages, et annonce clairement que la fin approche, un message que l'on peut prendre sous plusieurs angles – il s'agit bien évidemment de la fin du show, mais serait-ce également la fin du monde pour les rescapés du 14 octobre ? Enfin, le teaser confirme un retour pour le dimanche 16 avril, ce qui n'est finalement pas si loin !

    Dire que c'est déjà la fin de cette série sans qu'elle n'ait vraiment eu l'occasion de faire bouger les foules, malgré l'acclamation discrète de sa deuxième saison... On attend avec grande impatience cette dernière fournée d'épisodes qui permettra de mettre un point final à ce show si unique dans le paysage des séries tv.

    Si vous ne connaissez pas The Leftovers, jetez-y absolument un coup d'œil !

    Peter Capaldi quitte Doctor Who

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    Officiel : la saison 10 sera la dernière de l'acteur écossais. Date de sortie également dévoilée.

    Triste nouvelle pour certains, soulagement pour d'autres (quoique sans doute une minorité) mais les choses sont ce qu'elles sont : Peter Capaldi vient juste d'annoncer que la prochaine saison sera sa dernière.

    La nouvelle est tout de même un petit coup de massue, jusque-là tous les signes indiquaient que l'acteur était invité à revenir en 2018 pour une quatrième année et qu'aucun autre projet ne le poussait vers la sortie. Il semble donc se dessiner de plus en plus une "malédiction des trois saisons" : tous les acteurs depuis maintenant 2006 ayant joué le Docteur ne restent que pour trois saisons tout rond... Les raisons ? L'acteur aurait pour l'instant seulement déclaré qu'il était "temps de passer à autre chose". Le départ de Peter Capaldi coïncidera avec celui de Steven Moffat, showrunner de la série depuis 2010, et marquera donc définitivement la fin d'une ère du show.

     

    La team de la saison 10 de DW

    "I can't thank everyone enough. It's been cosmic." - Peter Capaldi

     

    Le départ du douzième Docteur implique plusieurs choses :

    • On aura très certainement droit à une nouvelle régénération à Noël, tandis que le final de la saison 10 va probablement boucler des arcs en attente dans l'ère du douzième Docteur (pas très nombreux – Gallifrey principalement, avec peut-être un retour de Rassilon, et le retour déjà annoncé de Michelle Gomez).
    • En théorie, Pearl Mackie voit ses chances de rester inchangées : Chris Chibnall, le nouveau scénariste à la tête de la série à partir de la saison 11, peut très bien décider de se servir de ce personnage pour assurer la transition, comme l'ont déjà fait les compagnes emblématiques Rose (pour David Tennant) et Clara (pour Peter Capaldi).
    • Mais dans le cas contraire, et c'est tout aussi probable, le départ de Capaldi peut précipiter celui de Pearl Mackie, cela dépend de la volonté de plusieurs personnes – actrice, showrunner, producteurs... On se retrouverait alors en 2018 avec un changement radical d'ambiance, voire un nouveau show qui se dessinerait, à l'instar du passage à la saison 5 lorsque Karen Gillan et Matt Smith sont arrivés.
    • Un nouveau Docteur ! Qui sera probablement annoncé dans les prochains mois bien avant la régénération du Noël prochain. Pour rappel, Peter Capaldi avait justement été annoncé en août (cinq mois avant le départ de Smith à Noël, environ deux mois après l'annonce du départ de Smith). Les rumeurs vont aller bon train. Aura-t-on enfin un Docteur non-britannique ? Un Docteur roux ? Une Doctoresse ?... Chris Chibnall a probablement été prévenu et a sans doute déjà commencé à y réfléchir.

     

    Si vous voulez pleurer ou exprimer votre joie, les commentaires sont là. En attendant, Peter Capaldi reviendra pour un dernier tour à partir du samedi 15 avril prochain, comme annoncé tout récemment.

    Comment ça ? Série-All évolue ?

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    Ce week-end, Série-All est passé en HTTPS. Mais on a eu quelques soucis.

    Logo Série-All

     

    Bonjour à tous !

     

    Avant l'arrivée de la version 2 (V2 pour les intimes), une petite évolution arrive sur Série-All : le passage en HTTPS !

     

    La jolie barre d'adresse

    La jolie barre d'adresse maintenant

     

     

    Mais pourquoi qu'on a fait ça avant la V2 ?

     

    Dans la V2, le passage en HTTPSétait prévu, mais du coup, on attendait cette migration pour justement vous proposer cette amélioration.

    Cependant, les navigateurs les plus connus (Chrome et Firefox en tête) ont appliqué des petites modifications dans leurs dernières versions. Et cette modification, c'est de vous prévenir quand un site vous demande des informations confidentielles (type identifiants) en vous montrant dans la barre des tâches un petit cadenas rouge.

    Dans l'idée c'est super, ça va inciter la majorité des sites qui ne franchissaient pas le pas à sécuriser un peu plus vos données.

    Malheureusement, nous avons a été prévenus un peu tard par Google de cette modification, et le passage en HTTPS a donc été fait un peu à la va-vite, entraînant quelques soucis (notamment un message disant que des pirates étaient en train de piquer vos données : il n'en est rien).

     

     

    Les explications de barbus

     

    Mais donc, pourquoi on a galéré ?

    Le HTTPS se base sur un certificat, c'est un document électronique qui crypte tout ce qui passe par le site pour que ce soit plus sécurisé. Mais bon, pour que tout le monde ne génère pas des certificats à tour de bras, le capitalisme a trouvé une super méthode pour contourner le problème : des entreprises vont générer des certificats et être de ce fait ce qu'on appelle des "Autorités de certifications". En gros, si le certificat n'est pas signé par eux, eh bien c'est comme si on n'avait rien du tout et le navigateur barre le cadenas en rouge pour vous prévenir.

     

    Grâce à la magie des Internets et à une invocation de barbus, une autorité de certification gratuite a vu le jour : Let's Encrypt. En gros radins que nous sommes, c'est ce que nous avons utilisé. Le problème c'est que Let's Encrypt n'est pas encore autorisée sur tous les navigateurs.

    Nous avons donc bidouillé, sué, bu des bières, mangé une ou deux raclettes suivies de bons gros kouign-amann, et finalement la situation s'est stabilisée et le message qui-fait-peur ne devrait plus être qu'un mauvais souvenir.

     

    Si toutefois vous avez toujours des messages bizarres, ou des comportements anormaux, n'hésitez pas à les signaler soit par mail : serieall.fr[a]gmail.com, soit sur le forum.

    Critique : Riverdale 1.01

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    La série super attendue de la CW faisait son arrivée, prête à nous introduire à tous ses secrets : réussite ou four ?

    Il existe deux choses auxquelles tu ne peux pas échapper dans la vie : la mort et les teen dramas. Vu que je ne suis pas très motivé pour mourir là maintenant tout de suite, je vais plutôt m’intéresser aux seconds.

    « Hop hop hop, je crois que t’as oublié une troisième chose hombre !

    - Une référence obligatoire au personnage que j’ai créé de toutes pièces dans le but de faire rire les lecteurs de mes articles ?

    - Bah c’est beaucoup moins drôle dit comme ça. Tu m’as dérobé mon momentum comique !

    - Ah parce que tu en avais un ? Déso gros, c’était pas voulu.

    - Je ne vais même pas relever, t’as clairement de la frustration qui ressort là. T’as regardé quoi dernièrement pour que tu sois dans cet état ?

    - Bah écoute, je me suis dit que le pilote de Riverdale serait pas mal.

    - Oulah ! T’es sûr de vouloir te lancer dans cette aventure ? Au vu de ton état, c’est pas forcément la série que je t’aurais conseillée.

    - Bah pourquoi ? Je fais confiance à la CW. Ils sortent de bonnes séries tout de même.

    - Au vu de Frequency et No Tomorrow, c’est sympathique mais sans plus. Néanmoins, c’est pas ça que je voulais dire. Y a que des beaux mecs et de belles nanas, dans une ambiance mystérieuse et sexy. Au vu de ta frustration...

    - Ah mais c’est génial ça !

    - On l’a comparée à The Vampire Diaries.

    - Ah. C’est pas grave, j’ai toujours envie de me lancer !

    Suit yourself, c’est ton problème. »

     

    Betty, Veronica, Jughead et Archie

     

    J’attendais Riverdale avec une certaine impatience. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu affaire à un teen-show qui verse dans le drama plutôt que dans la comédie. Depuis la fin de Skins et mon visionnage intensif de Veronica Mars il y a de cela quelques années en réalité. Entre-temps j’ai grandi, vu plus de séries et ma perception de ces dernières a logiquement évolué.

    Riverdale est adaptée d’un des comics les plus connus aux États-Unis : Archie. Petite anecdote comme ça : les aficionados de la romance considèrent les relations alambiquées entre Archie Andrews, Veronica Lodge et Betty Cooper comme le summum des triangles amoureux. Alors, moi, vous me connaissez. Je suis un peu shipper sur les bords. Du coup, il ne m’en fallait pas vraiment plus pour être curieux de ce que la série avait à offrir.

     

     

    Game changer ! Archie got hot !

     

    Riverdale s’éloigne assez vite de son matériau source, afin de nous proposer une histoire à sa sauce. En soi, ce n’est pas très embêtant, iZombie avait fait la même chose et on a bien vu ce que cela a donné. En revanche, ce qui frappe tout de suite, c’est la plastique de tous les acteurs. Loin de moi l’idée de faire le critique superficiel, mais j’ai du mal à comprendre comment personne ne s’était rendu compte qu’Archie (K.J. Apa) était hot avant de le voir avec ses tout nouveaux abdos ! À ce sujet, la CW ne se prive pas de bien poser la focale sur le corps de notre héros. Je ne m’en plains pas, bien au contraire. C’est juste que, malheureusement, c’est un peu la seule qualité de notre héros pour le moment.

     

    Archie

     

    On en vient dès lors à un gros problème de ce pilote : le héros a le charisme d’une huître. D’ailleurs, il est souvent relégué à l’arrière-plan dans cet épisode. L’interprétation pour le moins médiocre de K.J. Apa n’aide évidemment pas, mais tout ce qui touche à Archie se transforme en gros cliché. Comme j’avais pu le faire pour Clary Fay dans Shadowhunters, voici donc ma liste des trucs clichés qui se passent autour de notre héros :

     

    • Il fait évidemment du football américain. Sérieusement, à quand une histoire sur un mec qui fait, je ne sais pas moi, du volley ?
    • Mais au fond de lui, Archie est un grand sensible. Il préfère jouer de la guitare et écrire des chansons. J’ai eu de sérieuses vibes de Brandon dans The Fosters, ce qui n’est jamais une bonne chose. En plus, Brandon avait du talent, Archie a juste des abdos.
    • Pour ne rien arranger, Archie couche avec sa prof de musique ! J’aime beaucoup Sarah Habel, de la regrettée Rush, mais là ça va pas du tout cette histoire !

     

    En fait, le personnage n’est absolument pas intéressant et ne dégage rien. Ce qui fait que, puisqu’on n’aura jamais l’occasion de lui sauter dessus, il est difficile de s’attacher au personnage. Ce qui pose problème, lorsqu’il est la tête d’affiche de la série !

     

     

    Une histoire adolescente tout ce qu’il y a de plus classique… avec un twist

     

    Mais je ne vais pas seulement taper sur ce bon vieil Archie. Il faut le dire, quasiment tout le monde joue faux dans ce pilote ! Je ne sais pas si c’est la faute aux acteurs ou aux dialogues, mais je me suis souvent retrouvé en-dehors de l’action principale. Pourtant je regarde Supergirl et généralement toutes les séries de l’Arrowverse. Mais là, le niveau est haut.

     

    Archie, Veronica et Betty

     

    C’est dommage parce que l’histoire n’est pas inintéressante. Comme tout bon teen drama qui se respecte, Riverdale raconte l’histoire du passage à l’âge adulte, qui va être précipité à la suite de la mort d’un des adolescents les plus populaires du lycée de Riverdale. Betty (Lili Reinhart), Veronica (Camila Mendes), Cheryl (Madelaine Petsch) et même Archie, tous vont devoir confronter ce qu’il s’est passé. Ils vont probablement en ressortir vivants – quoique –, mais ils en ressortiront surtout changés à vie.

    Riverdale n’est donc pas novatrice, et si l’on ajoute cela à la médiocrité de la majorité des dialogues, on a du mal à rentrer dans l’histoire. En fait, on a le droit à tous les archétypes adolescents possibles et imaginables. Betty la gentille fille sans réellement de personnalité, Veronica l’ancienne mean girl en repentir et Cheryl la mean girl assumée, on ne nage pas dans des eaux inconnues. Comme dans chaque série pour adolescents qui plus est, les parents n’ont clairement pas le beau rôle. Je n’aime absolument pas la mère de Betty (Mädchen Amick), et le père d’Archie et la mère de Veronica ne m’inspirent pas plus que cela.

     

     

    Un potentiel pourtant attirant, qui se repose sur un talent visuel certain

     

    Après avoir lu ces deux premières parties, vous pouvez légitimement vous demander si cela vaut vraiment le coup de continuer cette série. Vu que je suis un optimiste confirmé, il y a pourtant plusieurs choses qui méritent qu’on s’arrête dessus.

     

    Betty

     

    D'abord, Betty et Veronica s’imposent déjà comme les Most Valuable Players de la série. L’idée de les rendre amies plutôt que rivales est très intéressant, puisque les amitiés entre lycéennes opèrent généralement selon des clichés inhérents aux notions de genre. Qui plus est, les deux actrices sont celles qui se portent le mieux au sein de ce pilote, et j’ai bien envie de voir où les scénaristes vont mener cette histoire. J’ai un petit faible pour Betty, cela doit être mon côté timide.

    Qui plus est, Riverdale se montre parfois plus intelligente qu’elle en a l’air. Je disais au-dessus que les dialogues étaient majoritairement médiocres, mais certains se montrent vraiment drôles et bien trouvés. Surtout quand les scénaristes déconstruisent tout de suite certains clichés qu’ils venaient à peine de mettre en place (un faux baiser lesbien et le meilleur ami gay notamment). Cela montre qu’ils en ont un peu dans la tête, et cela m’incite à leur faire confiance pour la suite.

    Riverdale est également belle à regarder, notamment au niveau de ses paysages et de son ambiance. Je me retrouve à découvrir certaines parties de Vancouver que je ne connaissais pas encore, tandis que le brouillard continuel qui se pose sur la ville possède son charme et son mysticisme. On reconnaît l’influence de Twin Peaks– rien qu’au niveau de son intrigue – et il existe des séries bien pires au niveau de la marche à suivre. Pour ne rien gâcher, la bande-son se montre parfaitement au point, avec des titres très bien choisis, entre Mike Posner et Tegan and Sara.

     

    Riverdale est pour le moment une énigme : je sais que je n’ai pas aimé ce pilote, et plutôt de manière franche. Néanmoins, la série m’intrigue au plus haut point et j’ai clairement envie de lui laisser une chance. Reste à voir où les scénaristes vont nous mener. Le potentiel est là, il s’agit maintenant de ne pas se planter.

     

    Affiche promo de Riverdale


    J’ai aimé :

     

    • La patte visuelle.
    • La bande-son.
    • Betty. Girl crush.
    • L’amitié entre Betty et Veronica.

     

    Je n’ai pas aimé :

     

    • Des clichés adolescents terribles. Sérieusement, les gens jouent encore à Seven minutes in heaven ?
    • Des dialogues en grande partie médiocres.
    • Des parents absolument inintéressants.
    • Archie.
    • Archie et sa prof de musique.
    • Archie et sa musique.
    • Archie et le football.
    • Archie et son chien. Non je déconne, il n’a pas de chien.

     

    Ce qu’il faudra à la série pour devenir bonne (et il y a moyen) :

     

    • Déconstruire les archétypes adolescents.
    • Améliorer les dialogues. Moins de pop culture et davantage de concret.
    • Soit abandonner les parents, soit sérieusement améliorer ce qu’on leur donne à faire.
    • Que les acteurs rentrent dans leur rôle.
    • Qu’Archie devienne un tant soit peu intéressant.

     

    Ma note : 11/20   

    Le Vrickavrack fête ses deux ans !

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    Pour son anniversaire, se sont invités Sherlock, les Orphelins Baudelaire, The OA, Dirk Gently, etc, etc.

    Logo Vrickavrack - 2 ans

     

    – Tu as vu ma bougie ?

    – Oh oui. Comme elle est belle.

    – En effet.

    – Oh, elle est grosse en plus. Hummmm...

    – Merci. Tu aimes ? Touche comme elle est ferme.

    – Oh. C’est chaud. Je peux la souffler ?

    – Vas-y, fais-toi plaisir.

     

    Bon, cette ouverture un peu tendancieuse pour révéler que nous sommes fiers d’annoncer les deux ans d’existence du Vrickavrack ! Incroyable comment ça grandit vite, ces petites bêtes là, on ne se rend pas compte. Pour fêter ça, et comme j’ai une passion pour les nombres à la limite de la pathologie (selon mon médecin), voici quelques chiffres étourdissants.

     

     

    Les chiffres qui rendent fou

     

    • Le Vrickavrack, c'est 17 numéros.

     

    • C'est plus de 200 séries différentes chroniquées (dont certaines dont nous avons totalement oublié l’existence comme The Messengers ou Battle Creek (ces séries ont-elles réellement existé ?)). Mais c'est aussi 2web-séries et 1jeu vidéo critiqués.

     

    •  C'est 20 chroniqueurs qui ont participé à l’aventure en écrivant 396 paragraphes. Voici le quatuor gagnant des plus actifs :
    1. Votre serviteur avec 108 paragraphes. C’est beaucoup, mais c’était ça ou faire du sport, hein.
    2. RasAlGhul dit "le météore" avec 54 paragraphes. Météore car il a débarqué de nulle part, a apposé son empreinte indélébile sur la rubrique et est reparti aussi soudainement. Heureusement, nous sommes soulagés (et heureux) car il vient de refaire surface, les rumeurs affirmant qu'il avait rejoint l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron.
    3. Koss avec 52. L’homme qui a vu l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours qui a vu le vrai visage de Moffat.
    4. Galax avec 49. Pas le chef pour rien, le mec.
    5. En vrac, le reste : Cail1 (21 participations), Arnoglas (20), Manoune398 (15), Altair (14), M (12), le trio Alanparish, Antofisherb, Elpiolito (9), MoolFreet (8), Dewey et Gizmo (5) ; CaptainFreeFrag (2), JphMaxx, MarieLouise, Mout et Stean (1)

     

    • C’est 20% d’avis très favorable, 44% d’avis favorable, 22% d’avis neutre et 14% d’avis défavorable. Ce qui prouve que nous savons regarder des séries de qualité tout en sachant rester justes dans nos critiques.

     

    • C’est 675 fois le mot "série" cité. Si vous ne me croyez pas, recomptez.

     

     

    La Grande Histoire du Vrickavrack résumée vite fait

     

    Voici les principales dates importantes de la chronique :

    • Le 26 janvier 2015 sort le premier numéro du Vrickavrack. Il sera vite suivi du deuxième – comme quoi on était encore logiques à l’époque. S’il y avait une vraie volonté de partager nos séries préférées, la forme tâtonnait encore. Ainsi, les séries étaient classées en fonction de leur note sur le site, ce qui donne le classement le plus aléatoire du monde, car trop dépendant du nombre de personnes qui regardent la série. Heureusement, un système d’étoiles existait pour distinguer les séries populaires (arbitrairement fixé lorsque cinq membres avaient noté l’avant-dernier épisode diffusé). À noter aussi que ce premier numéro proposait le chiffre record de 26 séries chroniquées. Bref, le bébé était né, il n’était pas trop moche et faisait ses premiers pas en conquérant le monde (des séries).

     

    • Pour le troisième numéro en mars 2015, est apparu le premier Fonz, ces personnages aidant à illustrer visuellement nos avis (et mettre un peu de gaieté), nouveauté d’une importance équivalente aux premiers pas de l’homme sur la Lune, quoique totalement différent. Les Fonz ne quitteront plus jamais l’aventure et il y en aura 16 au total (dont un tigre).

     

    • Mai 2015, est adopté définitivement, après moult tergiversations, le système "très favorable-favorable-neutre-défavorable". Niveau originalité, on repassera, mais le Vrickavrack y gagnera en lisibilité et en clarté.

     

    • Pour le numéro spécial Été 2015, a débarqué une équipe de correcteurs appliqués, menée par la tonitruante MarieLouise. Blip et d’autres intégreront la team, et aprés les fotes d’ortograf allé hêtre plu rard. (ndMarieLouise : Nick fut fouetté pour ces fautes volontaires.)

     

    • Pour le numéro de fin février mars 2016, a été décidé de laisser tomber définitivement les six étoiles entourant les titres les plus populaires et permettant de les différencier des autres. Pourquoi cet abandon ? Parce que cela prenait du temps à mettre en forme et il fallait régulièrement expliquer son fonctionnement. Toutefois, si un collectif pro-étoiles naît aujourd’hui (ou demain, hein) et demande à cor et à cri le retour des étoiles, elles pourraient revenir.

     

    • En avril 2016, est arrivé un nouveau logo tout beau pour illustrer la chronique. Celui-là :

     

    Logo Vrickavrack

    Eh oui, même si le site est entièrement composé de bénévoles, cela ne nous empêche pas de nous la jouer bling bling

       

      • Mais surtout, pour ce même numéro d’avril 2016, a eu lieu la plus grande mutation. Le Vrickavrack devenait public et tous les membres de Série-All pouvaient y participer. Et c’est Stean qui fut le premier à nous honorer de sa plume, avec son paragraphe sur The Path. JPhMaxx et Mout lui emboîteront le pas. Encore merci.

       

       

      Le Bêtisier du Vrickavrack

       

      Et pour clore dignement cette célébration, autant faire comme les émissions de télévision et proposer le worst-of de nos plus belles perles (erreurs, boulettes, lapsus, non-sens, couacs) piochés dans la rubrique relecture.

       

      • Première Guerre Mondiale : 110 000 pertes américaines. Deuxième Guerre Mondiale : 410 pertes américaines. (Un rédacteur qui dormait contre le radiateur pendant le cours d'Histoire de 4ème B.)
      • Avec des épisodes émouvants qui savent être émouvants. (Un rédacteur très sensible.)
      • Elles ont réussi à battre à plat de couture [...] (Un rédacteur qui s'emmêle les bobines.)
      • Vont-elles rester en même temps que le trounevis ? (Un rédacteur qui a des pratiques sexuelles bizarres. Mais on ne juge pas.)
      • En 1994, une petite musique entêtante débarqua sans criergarde dans les foyers français. (Une rédactrice qui veut rester discrète.)
      • Même si au début, après le film de James Cameroun et la tête de gondole [...] (Une rédactrice qui regarde les adaptations étrangères.)
      • Ça ne casse pas trois pâtesà un canard. (Un rédacteur qui a faim.)
      • J’aurais peut-être espéré plus de faux d’artifices. (Un rédacteur qui est sceptique.)
      • Cela correspond à ce qu’avait raconté Jaime à Brienne dans la très belle seine du bain entre les deux. (Une rédactrice perturbée par les inondations à Paris.)

       

      Et un peu hors sujet, mais parfois, il arrive de drôles de dialogues sur cette même rubrique :

      Conversation Nick/ML sur topic relecture

      Aaah, sacrés nous.

       

       

      Le Fonz du mois : La Fêêêêêête

       

      Vrack très favorable - fête colorée en IndeAvis très favorable

      Vrack favorable - night club avec DJ de dosAvis favorable

      Vrack neutre - personnes avec les pouces en avantAvis neutre

      Vrack défavorable - des gens assis Avis défavorable

       


      Sommaire :

       

       

       

      Baskets - Saison 2

       

      Affiche Baskets

       

      Nick : Louis C.K. comme producteur, le barbu de Very Bad Trip en acteur principal et une histoire de clown, quand on voit tout cela, on se dit qu’on va se payer une bonne tranche de rire. Ceux qui ont vu la première saison démentiront. Si rire il y a, il est bref, acide, désabusé et en berne. Ou il fait pitié, comme lorsque Zach Galifianakis se lance dans le comique de geste improvisé, séquences systématiquement loupées. Baskets poursuit donc son concept de série qui met mal à l’aise et qui donne envie de se pendre à un arbre, en allant une étape plus loin dans le misérabilisme. En effet, en ce début de saison, Chip a quitté la maison de sa mère et est devenu un clochard, allié à une bande de marginaux.

      Mais malgré tout ça, je reviens toujours à cette série, sans doute à cause de sa galerie de personnages hauts en couleur, même si certains sont détestables (à commencer par Chip lui-même lorsqu'il se comporte comme le dernier des salauds avec la douce Martha, son seul soutien). Puis, il y a une forme de persévérance, de sincérité touchante dans cette série bancale, à l'image de son personnage principal qui, malgré les obstacles, n'abandonne pas son rêve de devenir un jour un clown respecté et aimé. Une drôle de série qu'on ne peut se résoudre à abandonner.

      Vrack favorable - night club avec DJ de dosAvis favorable

       

       

      Dirk Gently's Holistic Detective Agency

       

      Affiche Dirk Gently's

       

      Gizmo : L’excellente surprise de ce début d’année. Dirk Gently's est fascinante, car elle plonge le spectateur dans un abîme de perplexité durant la plus grande partie de son récit, tout en réussissant à le maintenir captivé jusqu’au bout. Un vrai tour de force pour une série qui parvient à raconter un récit finalement plutôt classique dans ses idées, mais très habilement servi. On y retrouve toute l’ambition et la fraîcheur d’une première saison qui veut prouver qu’elle a des histoires à raconter et un public à émerveiller. Revigorant !

      Vrack favorable - night club avec DJ de dos Avis favorable

       

      Koss : La série parfaite pour tous ceux qui ont abandonné Doctor Who. En effet, la série de Max Landis propose tout ce que la série anglaise ne donne plus à voir depuis deux-trois ans : du fun, de l’imagination et surtout des idées. Là où Steven Moffat est devenu un vieux disque rayé, Max Landis s’éclate avec ses personnages pop, ses idées et concepts complètement barrés. Portés par un Elijah Wood encore une fois en forme et une galerie de personnages secondaires assez géniaux (Bart <3), les huit épisodes de Dirk Gently's s'enchaînent à toute vitesse. Un vrai bonheur de série.

      Vrack favorable - night club avec DJ de dos Avis favorable

       

      Nick : Dirk Gently's Holistic Detective Agency pourrait être vue comme un mélange de Doctor Who (de par la personnalité farfelue du détective et des élans fantastiques et surnaturels ; il y a peut-être même un voyage dans le temps) et d'Utopia (pour ce mélange d’humour et de violence désincarnée à la limite du soutenable parfois), avec Elijah Wood au casting de surcroît. Il y est question d’un meurtre mystérieux, d’une fille disparue, d’une sœur ayant une maladie qui lui donne d’effrayantes hallucinations, d’une hallucinée borderline et meurtrière que le Destin préserve de la mort et d’un groupe de voyous qui aspirent l’énergie de leurs victimes. Et encore, cette liste est non exhaustive, mais vous l’avez compris, la série multiplie les pistes pour emballer le spectateur et impose une cadence infernale, proche des montagnes russes, ce qui fait qu’on ne trouve pas le temps de s’ennuyer. Mystérieusement, elle ne décolle toutefois jamais totalement dans les sommets attendus et on reste un peu à quai, à cause de petits détails, par exemple le jeu parfois excessif des acteurs (en commençant par Dirk himself ou Fiona Dourif qui est bien la fille de son père). Et toute cette agitation ne fait pas oublier qu’il manque de vrais moments remarquables ou inoubliables à l’ensemble. Reste un agréable divertissement, mais cela aurait pu être teeeeellement mieux.

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      How To Get Away With Murder - Saison 3

       

      Affiche How to Get Away

       

      Galax : La reprise pour le dernier run de la saison 3 constituée de six épisodes est dans la même veine que les précédentes saisons du show : elle constitue un aftermath aux événements tumultueux du fall-finale qui voyait [spoilers] la mort d’un des personnages principaux : Wes [/spoilers]. Comme toujours dans cette série pensée comme un tour de montagnes russes qui aime tour à tour faire monter ou diminuer la pression autour du scénario, la reprise calme un minimum le jeu et se permet même quelques flashbacks assez mielleux, tout en laissant entrevoir déjà de nouvelles ruptures au sein des Keating Five. Annalise en prison et l’ombre de Wes planant sur nos personnages sont les deux éléments déclencheurs de la plupart des péripéties. En espérant que la fin de saison poursuivra la bonne lancée de la série de secouer les personnages et de dépeindre enfin les conséquences chaotiques de leurs actions depuis le début, avec peut-être d’autres morts.

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      It's Always Sunny in Philadelphia - Saison 12

       

      Affiche It's Always Sunny

       

      Koss : Douze ans d’âge et toujours excellente. It’s Always Sunny in Philadelphia est désormais la sitcom la plus longue de l’histoire de la télé américaine (ex-aequo avec Les Aventures de Ozzie et Harriet).

      Le vrai tour de force est que la série est non seulement toujours de qualité, mais qu’elle est même encore meilleure que les années précédentes. Et cette année, la série a démarré en trombe en offrant un trio d’épisodes absolument mythiques. Franchement, foncez sur ce show trop méconnu !

       

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      Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire

       

      Affiches Désastreuses Aventures Orphelins Baudelaire

       

      Gizmo : Une fausse bonne série. Tous les éléments sont pourtant là pour assurer un divertissement honorable: le retour de Neil Patrick Harris dans un rôle à sa démesure, un parti pris visuel audacieux et un matériau de base intriguant. Bizarrement, la série parvient à se planter sur quasiment chacune de ses décisions. Neil Patrick Harris est horripilant de cabotinage, ne parvenant jamais à trouver le ton juste, le visuel est raté une fois sur deux, alternant les idées audacieuses et les fautes de goût éhontées, et le récit s’étale tellement qu’on se surprend à bâiller et à regarder (trop) souvent sa montre devant ce qui ne devrait être qu’un divertissement sans prise de tête. Désastreux, en effet.

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      Nick : Si je voulais faire du bashing gratuit, je dirais que c’est le mot "désastreux" qui est révélateur dans le titre.

      Car en effet, tirée d’une série de livres, A Series of Unfortunate Events raconte l’histoire de gamins très très malheureux, mais très ingénieux (et un peu têtes à claque) et qui ont un oncle très très méchant voulant voler leur héritage, aidé par une bande de renégats très bêtes et très grimaçants.

      Ok, c’est peut-être destiné aux enfants, mais cela n’est pas une raison pour leur infliger tant de lourdeur. Pour commencer, l’idée du narrateur extérieur s’adressant à la caméra et déclamant des passages des livres est une terrible idée, un caillou dans la chaussure, à cause de ses interventions trop nombreuses et répétitives. Que dire des running gags (expliquer la définition d’un mot ou le métaphoriquement/littéralement) à part qu’ils pèsent des tonnes, alourdissent l’ensemble et assomment le pauvre spectateur ? Mais le gros gros souci est que le schéma des épisodes est toujours identique : Mr Poe (quel personnage affreux et déprimant que celui-là) amène les enfants à un nouveau tuteur, Olaf débarque déguisé, les enfants le reconnaissent, mais aucun adulte ne les croit et il faut attendre la fin du diptyque  pour que les enfants trouvent un plan pour se débarrasser temporairement du malotru. Il n’y a donc AUCUN suspense ni effet de surprise, juste une longue litanie ennuyeuse et désespérante. On peut quand même sauver l’atmosphère très Pushing Daisies (même si les couleurs dégueulent un peu), le cabotinage d’un Neil Patrick Harris qui semble bien s’amuser, et une Prunille toute choupinette. C’est bien maigre.

      Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire est donc un drôle d'objet hybride, trop barré pour ne pas effrayer les enfants et pas assez subversif pour emporter l’enthousiasme des adultes. Je ne saurai que trop vous conseiller de passer votre chemin.

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      Man Seeking Woman - Saison 3

       

      Affiche Man Seeking Woman

       

      Galax : Plutôt bonne reprise pour la sitcom la plus barrée à la télé, toujours aussi inégale d’un épisode à l’autre – sur les quatre derniers diffusés, j’en compte deux très bons et deux très passables – mais quand elle est dans un bon jour la série offre de super moments. Il est encore trop tôt pour dire si la décision de donner une petite amie de façon permanente à notre protagoniste Josh est une bonne chose ou pas ; cela semble en effet plus cadrer la série et ce n’est pas une mauvaise chose. Et puis quoiqu’il en soit, c’est un plaisir de voir Katie Findlay dans ce rôle.

      Vrack favorable - night club avec DJ de dos Avis favorable, mais avec cette série, on ne sait jamais à quoi s’attendre !

       

      Koss : Comme toujours avec Man Seeking Woman, c’est du pile ou face. Globalement le niveau est bon, même si on semble de plus en plus se diriger vers une série plus "dramatique" que drôle. Le ton est plus sérieux, et un thème unique unit plus que jamais les "séquences" de l’épisode entre elles. Cette année, Josh s’est trouvé une petite amie. Et cette fois, contrairement à l’année dernière, c’est durable. Le problème avec ce postulat, c’est qu’on quitte un peu la thématique principale de la série : des hommes cherchant des femmes (c’est dans le titre). Du coup, progressivement et malgré quelques belles envolées, la sensation que la série a de moins en moins de choses à dire se concrétise tout doucement.

      Vrack favorable - night club avec DJ de dos Avis favorable

       

       

      Rectify - Saison 4

       

      Affiche Rectify

       

      Nick : La série joue les prolongations. À la fin de la saison précédente, Daniel avait accepté de reconnaître sa culpabilité pour le meurtre d’Hanna afin de mettre fin à une longue procédure, et avait été banni dans un autre État. Pour cette saison 4, Rectify devient double : d’un côté on suit, avec intérêt, Daniel qui continue sa reconstruction, et de l’autre sa famille à qui il arrive des aventures assez anecdotiques (Amantha rencontre un nouveau mec, on propose à Ted et Janet de racheter leur commerce, Teddy et Tawney divorcent). Des péripéties négligeables comme l’est parfois la vie, et n’est-ce pas ce qu’a toujours voulu raconter Rectify au final : des combats ordinaires ? Néanmoins, cette absence de tension dramatique (moi qui craignais un nouveau chemin de croix pour Daniel, il n’en a rien été) a pour conséquence des épisodes assez plats niveau émotions (et parfois longuets). La série déjoue donc tous les pronostics en se terminant dans la lumière et l’optimisme, avec un épisode final appliqué (chaque personnage a droit à son dernier tour de piste) à défaut d’être génial. Donc une ultime saison clairement pas indispensable (la précédente aurait fait un meilleur final), mais qu’il faut voir comme une dernière visite à de vieux amis qui vont nous manquer un peu.

      Vrack favorable - night club avec DJ de dos Avis favorable

       

       

      Sherlock - Saison 4

       

      Affiche Sherlock

       

      Galax : Après un démarrage en-dessous de ce que la série nous a déjà offert, la saison 4 de Sherlock se révèle dans un épisode 2 excellentissime et un season finale aux airs de series finale, qui nous laisse sur notre faim et qui voulait trop faire, mais qui assure tout de même un spectacle certain. Bien qu’elle ne soit clairement pas la meilleure du show, la quatrième saison confirme toujours le niveau supérieur de la série dans l’univers télévisuel et on aura beau faire ce qu’on veut, la série ne pourra que nous manquer pendant les deux, trois (voire quatre ?) années nous séparant du prochain chapitre…

      Vrack favorable - night club avec DJ de dos Avis favorable ("très" pour l’épisode 2)

       

      Gizmo : À force de se croire plus maligne que son public, Sherlock est devenue un peu crétine. Une saison de bouts de ficelle à l’écriture complaisante, incapable d’injecter la rigueur nécessaire à un récit policier. Restent quelques fulgurances dans l’écriture et la réalisation, un casting toujours très impliqué et une saison qui conclut les dernières questions laissées en suspens. Peut-être devrions-nous nous arrêter ici, non ?

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      Koss : Ceytey tout nul. Va te reposer Meuffat.

      Vrack défavorable - des gens assis Avis (très) défavorable

       

       

      The Affair - Saison 3

       

      Affiche The Affair

       

      Nick : Depuis le début, The Affair jouait avec la patience de ses spectateurs à raison de mystères nébuleux, d’une enquête avançant à pas de souris, et de longueurs parfois. Regarder The Affairétait faire le yo-yo entre irritation et enthousiasme. Mais jusqu’à présent, le jeu en valait la chandelle. Ce n’est malheureusement plus le cas avec cette troisième saison laborieuse.

      Pour commencer, la série adopte un schéma très schizophrène : les histoires de Noah et Alison seront désormais séparées et ne se croiseront qu’à de rares occasions. Autant les parties Noah/Helen proposent quelque chose (tant lui est fascinant et elle touchante), autant les parties Alison/Cole "Monsieur je tire constamment la gueule" sont horribles. Garde de l’enfant, disputes, pleurs, re-disputes, je t’aime, moi non plus, ce sont les tréfonds de l’ennui qu’on visite. Une saison où la moitié des épisodes est à jeter, ce n’est pas top, mais en plus, au brouillard de l’enquête précédente s’est succédée une intrigue des plus minces. Qui a poignardé Noah ? Est-ce ce sadique de gardien de prison (Brendan Fraser, impressionnant) qui le suit tout partout ? Ou tout cela ne se passe-t-il pas uniquement dans l’esprit d’un Noah qui semble de plus en plus perdre pied avec la réalité ? C’est déjà un cran en-dessous, mais le comble est que cela aura un dénouement attendu et absolument pas surprenant.

      Mon deuxième grief concerne les différences, parfois abyssales, d’une même histoire racontée par deux personnes différentes (ce qui a toujours été une caractéristique de The Affair). Quand cela concerne Noah, cela a un sens tant celui-ci s’apparente de plus en plus à un pervers narcissique bipolaire, mythomane et parano. Par contre, lorsque cela touche d’autres personnes, les écarts deviennent impossibles à expliquer, cela devient juste un procédé trop usé, une grosse ficelle sur laquelle la série a trop tiré.

      Bref, de l’ennui et de la frustration, cette saison 3 de The Affair ne fait pas l’affaire.

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      The Good Place

       

      Affiche The Good Place

       

      Galax : The Good Place, au début, c’était bien. Gentillet, une comédie somme toute rafraîchissante avec un pitch original, quelques gags convenus, une baisse de rythme assez inquiétante assez vite et un manque d’approfondissement de l’univers (peu de personnages, beaucoup de mystères délaissés au profit de situations qui se répètent…). Mais la fin de la "première partie de saison" (jusqu’à l’épisode 10, étrange découpage s’il en est) laissait tout de même entrevoir de très bonnes choses, avec une prédominance du fil rouge et de nouveaux éléments comme la "Bad Place". Mais bien évidemment, un seul élément nous reste en tête lors de cette fin de saison : OMG CE TWIST FINAL DE FOLIE ! Le visionnage de la série en entier se justifie rien que pour lui.

      Reste maintenant une seule interrogation : est-ce que The Good Place sera retenue comme la série à la saison 1 intrigante et pas mal dans l’ensemble, avec un final de folie qui grillera sa seule cartouche de la série ? Ou est-ce qu’elle sera retenue comme la série à la première saison largement introductive à l’exception de son final qui a tout bouleversé et qui donnera de futures excellentes saisons ? Reste à voir…

      Vrack favorable - night club avec DJ de dos Avis favorable ("très" pour le final)

       

      Gizmo : Après la très attachante Parks and Recreation, Michael Schur s’impose progressivement comme une figure solide dans le paysage de la sitcom américaine. Servie par de très bons acteurs (Ted Danson et Kristen Bell) et quelques nouvelles têtes plus ou moins talentueuses, la série parvient très rapidement à trouver un rythme de croisière, en brisant très rapidement le piège pénible du statu quo. Une fois lancée, la série propose un sympathique divertissement, bien plus audacieux et original que la moyenne, parfois plombé par un humour qui n’évite pas quelques lourdeurs. Mais arrivé au dernier épisode, on se dit que le jeu en vaut bien la chandelle, et qu’une seconde saison sera assurément la bienvenue.

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      The Last Man On Earth - Saison 3

       

      Affiche The Last Man on Earth

       

      Nick : Il y a un petit moment que la série est en perte de vitesse (chute libre, diront certains) et se cantonne à des pseudo-histoires sans aucun intérêt, où l’abattage de Will Forte (la lourdeur, diront les mêmes qu’au-dessus) ne suffit plus à maintenir l’intérêt. Alors qu’on a prié au miracle sur cette ultime saison, la série n’inverse pas la courbe. On a vraiment du mal à croire que The Last Man On Earth soit consciente qu’elle est sur la dernière ligne droite, vu l’absence totale d’enjeux développés. Et dernier coup de folie, plutôt que d’euthanasier la bête, les auteurs prolongent son agonie en programmant le dernier épisode en mars !!! Ce final aura donc une pression énorme sur ses épaules et sera obligé de sortir le grand jeu pour rattraper les dérives passées. Mission impossible ? En tout cas, on est loin d’être confiants.

      Vrack défavorable - des gens assis Avis défavorable

       

       

      The OA

       

      affiche the oa

       

      Galax : Bien étrange série que nous a sortie Netflix en ce début d’année 2017. Une série dans la veine des autres de la plateforme : à apprécier en binge-watching, extrêmement mystérieuse et envoûtante dès le pilote, à l’esthétique irréprochable et à la narration originale… Une série au sujet également très intéressant sur le papier : les expériences de mort imminente, la spiritualité, la symbiose entre humains… on fera volontiers des parallèles à Sense8, Stranger Things ou encore Les Revenants pour certains aspects, mais ce serait complètement se méprendre sur la série que de la comparer à n’importe laquelle des séries pré-citées. Ni à aucune autre série, d’ailleurs. The OA est en quelque sorte dans sa bulle, elle reste assez homogène, et m’a personnellement assez plu tout au long de ses sept premiers épisodes – sans pour autant me transporter véritablement. Le season finale est lui, en revanche, sûr de ne laisser personne qui aura eu la persévérance ou l’envie d’aller aussi loin, indifférent.

      La série est imparfaite sur bien des points mais laisse définitivement pensif et mérite le coup d’œil.

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      Z Nation - Saison 3

       

      Affiche Z Nation

       

      Nick : La première saison était une vraie surprise, un The Walking Dead qui compensait son budget moindre par une volonté de trouver les idées les plus débiles liées à l’univers des post-nukes tendance zombie. Ce petit miracle n’a malheureusement duré que le temps d’une saison et demi avant de s’effondrer, probablement à court d’idées drôles.

      Pour cette troisième saison, Z Nation propose quatorze épisodes assez inégaux, même si pleins de bonnes intentions. On reprend les choses là où on les avait laissées : le groupe a explosé, Murphy a fait le deuil de la survie de l’espèce humaine et monte une armée d’hybrides mi-hommes-mi-zombies (et totalement à ses ordres). Il devient donc le nouveau bad guy contre qui va lutter Warren et Cie.

      Mais au fur et à mesure du visionnage, une évidence s’impose : la série devient bipolaire. D’un côté, on a des épisodes avec le Doc comme personnage principal et qui sont réussis parce qu’ils retrouvent le ton rigolard de la saison 1, et de l’autre côté, les autres épisodes sans lui flirtant avec un cheap très peu inspiré, voir un ennui mortel.

      Alors, que Citizen Z ou 10k (encore que ce dernier a paradoxalement pris un peu d’épaisseur depuis qu’il est devenu la marionnette de Murphy) soient au centre d’épisodes longs comme un dimanche de pluie, cela n’a rien d’étonnant. Mais que Murphy ou Warren n’aient que des intrigues faméliques à proposer et semblent juste là pour nous faire attendre la fin de saison fait mal au cœur, sachant le potentiel des deux personnages. Le dernier épisode (au titre qui a tenu ses promesses) sauve un peu l’ensemble, mais clairement les heures de gloire de Z Nation sont derrière elle.

      Vrack neutre - personnes avec les pouces en avant Avis neutre

       

       

      Et voilà, la fête est finie, il faut ranger les tables et passer un..... hé vous partez où ??

      Big up à MarieLouise pour son aide pour le bêtisier.


      Dernière semaine pour voter pour les Awards

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      Les votes pour les Série-All Awards 2016 seront clos le samedi 18 février à 23h59.

      Série-All Awards 2016

       

      La bataille est très serrée. Nos experts ont caculé que 40% des catégories (8 sur 20) voient les deux premiers nominés au classement séparés par moins de 2 votes ! Parmi elles, les catégories de la meilleure nouveauté, de la meilleure actrice ou bien encore de l'acteur le plus physiquement intelligent. Il ne vous reste que cette semaine pour départager les candidats. Êtes-vous #TeamStrangerThings ou #TeamWestworld ? Pour faire entendre votre voix et aider Abigail Spencer à remporter l'Award de l'actrice la plus physiquement intelligente (comment ça il y a du favoritisme au sein de la rédaction ? mais pas du tout !!), il faut voter !

      Cliquez-ici pour vous rendre sur la page des Awards et voter.

      Cliquez-ici pour accéder au topic sur le forum et faire vos pronostics pour tenter de gagner le trophée des Awards : la boîte de Pépitos ! (si vous n'êtes pas inscrit sur le forum, il suffit de mettre les mêmes identifiants que sur le site)

      Rendez-vous la semaine prochaine pour les résultats...

      Critique : Girls 6.01

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      Quoi, t’es pas au courant ? Eh oui, la saison 6 de Girls a repris !

      C’était dimanche dernier sur HBO, et c’était pas mal du tout. De toute manière, j’ai toujours trouvé la série très bien écrite, avec assez peu de défauts – contrairement aux personnages, qui eux en ont plein, mais comme nous tous. D’ailleurs j’en profite pour passer un petit coup de gueule contre certains reproches faits à la série sur ce point, comme si les défauts des personnages résultaient d’une mauvaise écriture (alors que c’est l’inverse, et beaucoup trop rare) et que le nombrilisme général ne faisait pas partie du propos même de la série. Je passe également rapidement sur le bodyshaming de certaines personnes concernant Hannah, d’une hypocrisie qui ne mérite même pas de contre-argumentation.

      Mais bref, en toute logique de régularité, ce season premiere était fort sympathique, même si peu de choses se passent en dehors d’Hannah. C’est d’ailleurs un autre reproche que l’on pourrait faire à la série, plus légitime déjà à mon sens, mais la saison 5 avait justement merveilleusement pallié à cela en offrant des évolutions intéressantes à Marnie et Shoshanna. En revanche, Jessa restera pour moi la grande oubliée, même si son couple avec Adam en milieu de saison 5 est une des meilleures idées de toute la série. Mais donc, pour cet épisode, on se concentre principalement sur Hannah, un peu Marnie aussi, en plus bien entendu d’un récapitulatif général pour tous les personnages.

       

      Hannah sur sa planche de surf

       

      Ainsi, Jessa et Adam vont toujours aussi bien ensemble, et ont l’air de bien s’amuser. À vrai dire, il n’y a rien d’autre à commenter les concernant lors de cette reprise, à part l’apparition torse nu d’Adam Driver qui a vraisemblablement fait quelques émules sur Twitter. Shoshanna c’est encore pire, puisqu’on l’aperçoit à peine. J'espère en tout cas que son aventure au Japon ne sera pas oubliée avec cette saison, et que cela créera des sentiments complexes chez elle.

      Du côté de Marnie, elle vit plus ou moins bien son divorce avec Desi, et reporte ses doutes sur son couple tout frais d’avec Ray. Une fois de plus avec cette série, à chaque fois qu’on pense qu’un personnage a gagné en maturité, il nous montre le contraire. Cela peut paraître un peu systématique à force, mais ça illustre en même temps assez bien certains doutes de la génération 25-30 ans. En cela la série est assez pessimiste, puisqu’elle ne fait que montrer des personnages qui n’évoluent jamais, malgré les apparences. D’ailleurs je suis prêt à parier que Marnie ne restera pas très longtemps avec Ray. Quelque part c’est un peu dommage, parce que la fin de saison précédente avait été généreuse avec le personnage, et on aurait pu espérer une vraie évolution. Qui peut encore se confirmer néanmoins, à voir la direction que prendra la suite de la saison.

      En ce qui concerne le Hannah show, c’est plutôt rafraîchissant car suite à un succès de publication inattendu, elle est engagée pour faire du surf et écrire un papier dessus par la suite. On se retrouve donc à la plage, qu’Hannah déteste sans grande surprise. Elle y fait la rencontre d’un prof de surf qu’elle séduit, mais déchante vite en apprenant qu’il a une copine et qu’ils sont plus ou moins en relation libre. La coucherie de vacances prend alors une tournure plus mélancolique pour elle, et on sent bien à la fin de l’épisode qu’elle est en plein déni malgré son apparent bonheur tranquille loin de New-York. Ce qui est fort avec Girls, c’est qu’une intrigue qui pourrait sembler cul-cul en lisant ses péripéties comme vous venez de le faire, est en fait traitée avec beaucoup de justesse une fois à l’écran. Du coup, au lieu de sortir de l’épisode avec une impression lassante de nouvelle intrigue amoureuse, on est épaté par la mélancolie qui s’en dégage, par la force naturelle des personnages.

      Et impatient de découvrir la suite.


      En conclusion, cet épisode de reprise fait ce qu'on attendait de lui, à savoir un petit tour de tous les personnages et un lancement de nouvelle intrigue pour au moins l'un d'entre eux, ici Hannah. On ne peut pas dire que l'épisode offre des surprises ni de grand moments d'humour, mais le changement de décor balnéaire est rafraîchissant.

       

      J'ai aimé :

       

      • La courte scène délirante entre Adam et Jessa
      • Le changement de décor
      • Le dernier plan de l'épisode, avec le regard d'Hannah qui dit beaucoup de choses

       

      Je n'ai pas aimé :

       

      • Revoir Desi, vivement qu'on se débarasse de lui

       

      Ma note : 13/20.


      Et pour finir, une infographie proposée par le site www.stampaprint.fr :

       

      Infographie Girls fournie par Stamaprint.fr

      Comme ça, si vous aviez un trou de mémoire, eh bien vous n'en aurez plus. Il y a même moyen d’apprendre 2-3 trucs sur la série pour les true fans !

      Ricky Gervais ou l’art du comique sado-masochiste

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      Retour sur le comique anglais, à l'occasion de la sortie du film "David Brent : Life on the Road" sur Netflix.

      Pour ceux qui ne le connaissent pas, Ricky est un anglais venu du stand up, acteur, producteur, scénariste et réalisateur. Et un génie comique à mes yeux.

      Ses faits d’armes sont les séries The Office, Extras (les deux ont été écrites avec Stephen Merchant qui créera ensuite Hello Ladies), Life's Too Short et Derek (que je n’ai pas vue, ma conscience professionnelle fait que je n’en parlerai donc pas). Là où Ricky excelle – sa patte à lui – c’est le rire gênant, l’humour qui met mal à l’aise, le comique basé sur l’humiliation. Pour donner une idée représentative, voici une vidéo d’un épisode de Louie, où il apparaît en guest-star et fait ce qu’il fait le mieux : être méga lourd (et méga drôle).

       

       

      Cette faculté à toujours aller trop loin dans l’humour inapproprié et à sortir les pires horreurs du monde, David Brent de The Office l’avait, Warwick "Willow" Davis dans Life's Too Short aussi, et Andy Millman d'Extras, dans un degré moindre, pareil. Personnellement, c’est une forme d’humour que j’affectionne, qui m’éclate bien. Mais le souci est que, sur la durée, ce style grinçant a souvent du mal à tenir debout, à se renouveler. Et à chaque fois, les séries écrites par Gervais se sont progressivement effondrées sur elles-mêmes.

       

      Gervais, Merchant et Davis posant pour Extras

       

       

      Quoi, ma gueule? Qu’est ce qu’elle a ma gueule ?

       

      Pour essayer de comprendre où est le problème, comparons les deux versions de The Office.

      À l’origine créée par la team Gervais & Merchant, avec Gervais dans le rôle principal, la série a été adaptée aux USA (et produite par Gervais) et Steve Carell reprend le rôle du chef lourd qui enchaîne les inepties honteuses et dépite ses employés par son humour déplacé. La version UK n’a duré que deux saisons (+ un épisode de Noël) tandis que sa petite sœur a tenu neuf saisons (avec peut-être une ou deux de trop). Pourquoi ? Parce qu’en plus d’être entouré de personnages secondaires plus développés, Michael Scott, tout lourd qu’il est, reste humain et possède une forme de sensibilité, des moments de faiblesse derrière ses comportements plus que limite. On finit par ressentir de la sympathie pour lui.

      Alors que David Brent a un caractère plus aigri, plus noir et devient de plus en plus méchant et méprisant. Le personnage, à force d’égoïsme et de comportement infantile, finit par devenir imbuvable, notamment sur la saison 2, où sa jalousie envers son nouveau boss beau gosse, plombe la série. Cette trajectoire descendante arrivera aux autres séries que sont Extras et Life’s Too Short. Après s’être bien marré au début, puis de moins en moins, on est chaque fois un peu soulagé de voir la fin des shows arriver.

       

      David Brent et Michael Scott réunis

       

      Gervais a donc des tics d’écriture qui posent problème sur la durée. On peut aussi ajouter que ses personnages féminins sont assez mal écrits, souvent limités à l’écervelée de service, et on ne le sent pas du tout à l’aise avec l’homosexualité. Mais entendons-nous bien, j’adore vraiment l’humour mordant de Gervais (je suis toutes ses productions) et il est vraiment capable de fulgurance, d’écrire des scènes hilarantes. Mais il est comme un marionnettiste qui, après s’être amusé avec ses personnages, s’en lasse et commence à les traîner plus bas que terre, en les rendant de plus en plus pitoyables et pathétiques. Son côté sadique. Et si on suppose que les personnages qu’il écrit sont des extrapolations de lui-même, des versions exagérées, qu’il enfonce et ridiculise de manière parfois violente, si je voulais faire mon Freud low cost, je dirais que sous son côté auto-suffisant se cache peut-être un manque d’appréciation de lui-même, de self-estime. Et c’est peut-être pour cela que cet homme m’intrigue, car je sens chez lui le même besoin qu’ont ses personnages : celui d’être aimé, admiré. Et c’est aussi pour cela qu’il leurs offre quasi systématiquement des happy ends peu inespérées.

       

       

      Toute la musique que j’aime

       

      Le saviez-vous ? Ricky Gervais, avant sa carrière de comique, avait été chanteur. Cela explique peut-être la genèse de David Brent : Life on the Road, le film qui ressuscite le personnage de The Office, près de quinze après l’arrêt de la série.

       

      Affiche du film David Brent : Life on the Road

       

      Donc, David Brent est de retour et il n’a pas changé. Il est toujours lourd, pas drôle, raciste, sexiste et persuadé d’être génial. Il travaille désormais dans un autre bureau, où tous ses collègues le détestent. Seul Nigel l’apprécie, un collègue aussi "drôle" que lui car tout autant rejeté, et les deux forment un duo redoutable qui consterne le service.

      Et malgré les années passées, David est resté le même. Le monde qui l’entoure a, par contre, un peu changé. Désormais, ses collègues n’hésitent pas à l’insulter au confessionnal (car le film reprend le format mockumentary ou faux documentaire, où une équipe de tournage suit les personnages et les interviewent) et on le reprend sur l’absence de politiquement correct de ses propos (ce qui n’était jamais trop le cas dans la série mère).

      Et revoir le personnage, ses mimiques, son autosatisfaction, sa tête de cul clown et sa façon de vivre dans l’illusion m’a fait bien plaisir et j’ai ri devant ses blagues qui pèsent des tonnes, ses remarques déplacées.

      Puis, on apprend que David est le chanteur d’un groupe de rock et qu’il rêve de percer dans le milieu. Il prend donc quinze jours de congés sans solde pour une tournée avec son groupe, la tournée qui fera de lui une star mondiale. Pour ce projet, il n’hésite pas à dépenser un tas d’argent et emmène avec lui son band (qui le déteste), son ingénieur-son (qui le hait) et Dom Johnson, un MC, son homies et accessoirement le traditionnel personnage bonne pâte souffre-douleur. Après un quart d’heure, le film suit donc cette tournée qui évidement tournera au fiasco, dans un format qui n’est pas sans rappeler This is Spinal Tap, le film de Rob Reiner de 1984.

       

      David Brent sur scène

       

      Mais, une fois la tournée lancée et les concerts enchaînés, la mécanique du film se grippe et les défauts de Gervais refont surface. Même si certaines séquences sont drôles (la chanson sur les handicapés) et que certaines répliques touchent leur but et provoquent le rire, David Brent finit par redevenir l’être fatigant qu’on avait quitté à la fin du Christmas Special de 2003, et les ficelles ultra-connues reviennent. À chaque prise de parole, on sait que cela va dégénérer, que les regards consternés ou gênés vers la caméra seront de retour. On sait que lorsque des producteurs vont venir assister à un concert, il va se couvrir de honte. On n’est pas étonné par sa jalousie envers le succès naissant de Dom, son rappeur. Et sans surprise, Gervais orchestre la descente en enfer de son personnage, l’enfonçant dans le pathétisme (David en arrive à payer les membres de son groupe vingt-cinq livres l’heure pour que ceux-ci acceptent de prendre une bière avec lui) et à mesure que le film progresse, l’humour s’amenuise.

       

       

      Rien n’a changé

       

      [Spoilers concernant le film]

      Et encore une fois, après avoir ridiculisé son personnage, Ricky Gervais lui offre une happy end très surprenante. Soudain, malgré toutes ses affres, les gens ressentent inexplicablement de la sympathie envers lui : Dan l’ingénieur son (un de ceux qui le supportait le moins) lui offre un cadeau onéreux, la fille de l’accueil le défend devant les autres collègues, et le film se termine sur un possible rapprochement entre David et la comptable. Donc tout finit bien, comme par magie. C’est un final assez déconcertant (et décevant) que cette sortie salvatrice, totalement tombée du ciel, d’autant plus dommage qu’il y a une vraie matière à aller jusqu’au bout du concept. Car Gervais pourrait rendre au final touchant cet homme terriblement seul, socialement inadapté (cf. ses techniques de drague), se créant un monde factice pour éviter la dépression qui le guette. Mais non, David Brent n’a pas évolué du tout durant l’aventure et ne se sera pas remis en question. Il est l’exacte même personne qu’au début.

      À se poser la question de l’intérêt du film.

       

      David Brent faisant de l'humour devant une collègue blasée

       

      Gervais confirme malheureusement son incapacité à renouveler son humour et sa difficulté à faire tenir un projet sur la durée. Et le pire est que je me doutais totalement de l’échec de ce film avant même la première seconde, je savais que cela allait être moyen et mou. Pourtant, je suis venu tout de même. Et, à coup sûr, je regarderai la prochaine création de Ricky Gervais. Parce que malgré tous ses défauts, je ne peux m’empêcher de l’apprécier. Finalement, c‘est qui le masochiste ?

       

      J’ai aimé :

       

      • Revoir David Brent pendant vingt minutes.
      • Les paroles sont exprès nulles, mais force est de constater que Ricky Gervais se défend assez bien au chant.

       

      Je n’ai pas aimé :

       

      • L’humour qui disparaît au fur et à mesure.
      • La dernière demi-heure se traîne.
      • La happy end totalement incongrue.
      • Et aussi, pas de retour à Wernham-Hogg, ni de Martin Freeman ou Stephen Merchant. Même pas en caméo. Déception.

       

      Ma note : 10/20.

       

      Vidéos des chansons des titres des paragraphes :

       

       

      Et pour les vrais masochistes, la bande originale reprenant toutes les chansons existe.

      Résultats des Série-All Awards 2016

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      L'attente fut insoutenable, nous le savons bien. Mais les résultats sont enfin tombés.

      Awards 2016

       

      Quel show sera sacré meilleure série de 2016 ? Qui succédera à Christina Hendricks et Stephen Amell dans les catégories des acteurs et actrices les plus physiquement intelligent-e-s ? Quelle est la série la plus attendue de 2017 ? Tant de questions qui trouvent enfin leurs réponses !

      My Body Is Ready : la série que vous attendez le plus en 2017 par les Série-Alliens n'est autre que... gloups, c'est une égalité ! Je sais, c'est un peu anti-climatic d'ouvrir ces résultats sur une égalité, mais que voulez-vous, il faut croire que Marvel's The Defenders etTwin Peaks saison 3 ont constitué un choix cornélien... La future nouvelle addiction au MCU signée Netflix et le retour inespéré et extrêmement attendu de la série culte datant d'avant la naissance de beaucoup des membres du site (sans doute) sont donc les deux gagnants de cette catégorie. À noter que tout se joue dans un mouchoir de poche, puisque Better Call Saul saison 3 et American Gods sont également ex-aequo toutes les deux en troisième position, avec seulement deux votes d'écart avec les deux premiers ! Il faut croire que 2017 regorge de shows très attendus, des nouveautés comme des retours.

      Le meilleur drama de l'année est... suspens... Westworld, avec une écrasante majorité. Stranger Things n'atteint que la troisième position, derrière Black Mirror, dont la saison 3 a été dans l'ensemble très bien reçue. Fait notable, Game of Thrones est arrivé dernier des voix. Westworld semble réaffirmer sa position de révélation de l'année, HBO nous ayant offert dix excellents épisodes à voir et à revoir d'ici la sortie de la deuxième saison en 2018...

       

      Westworld

       

      Trop de bonnes sitcoms cette année ? La meilleure comédie de l'année est une autre catégorie qui se solde par une égalité ! Man Seeking WomanetAtlanta se partagent la couronne. L'une en est à sa troisième saison ; malgré des départs incertains qui ont divisé les spectateurs, ceux qui ont eu la persévérance de rester semblent être récompensés. L'autre est la nouveauté comique de l'année signée Donald Glover, qui a reçu un accueil très positif de la part des critiques comme des fans.

      Du côté des récompenses aux acteurs et actrices, les résultats sont plus serrés, mais pas forcément surprenants. Anthony Hopkins remporte la pomme pour son excellente interprétation du personnage de Ford dans Westworld. Millie Bobby Brown l'emporte du côté féminin, et est aussi la première jeune actrice à remporter la palme de toute l'histoire des Série-All Awards ! Les deux acteurs, d'après les quelques informations que nous avons pu avoir sur les coulisses de Westworld et Stranger Things, se sont beaucoup impliqués dans leurs rôles respectifs de Ford et Eleven ; leurs récompenses semblent largement méritées.

       

      Millie Bobby Brown

       

      R.I.P., la série qui est finie et qui va nous manquer. À quelle série a-t-il été le plus dur de dire au revoir en 2016 ? Plusieurs grandes séries se sont terminées cette année, mais selon vous, il s'agit de Banshee que l'on regrettera le plus. Un résultat pour le moins surprenant – que personne n'avait vu venir dans les pronostics ! – quoique serré. Rectify et Masters of Sex suivaient chacune derrière avec une et deux voix.

      Trop c'est trop, on n'en peut plus de ces séries ! Jamais deux sans trois, c'est à nouveau une égalité... il faut dire qu'en matière de séries qui s'allongent et durent plus de temps qu'il n'en faudrait, nous sommes assez servis, et par définition, il y en a de nouvelles chaque année. Impossible de choisir entre Grey's AnatomyetOnce Upon A Time, et à noter qu'Homeland n'était qu'une seule voix derrière elle aussi. C'est vrai qu'à bien y réfléchir, elles durent depuis un bail maintenant...

      Sans surprise, la meilleure nouveauté de 2016 est Westworld, qui récolte quasiment la moitié des voix. Elle n'a laissé aucune chance aux autres. À l'inverse, la pire nouveauté fut une catégorie extrêmement serrée, aussi bien dans nos pronostics – qui étaient très partagés entre Marseille et MacGyver– que dans les vrais résultats. Finalement, Marseille est donnée gagnante (perdante ?), avec une seule voix d'écart. Désolé Gégé.

      Dans la catégorie du Best Episode Ever, sans surprise, c'est Westw... attendez, quoi ? Vous voulez dire que... Game of Thrones a gagné un Award cette année ? Eh bien, c'était inespéré. Autrefois sacrée en permanence toutes catégories confondues, la sacro-sainte constante dans l'univers des séries obtient une part du gâteau bien plus petite cette année, mais il faut croire que pas même le final de Westworld ni l'épisode 4 de Black Mirror n'ont pu rivaliser avec l'épisode 6.09 : Battle of the Bastards, considéré avec le final comme l'un des meilleurs épisodes de la série toute entière que nous aura offert la dernière saison.

       

      Game of Thrones 6.09

       

      On l'a nommée juste au-dessus, Black Mirror figure dans beaucoup de catégories cette année et cela paie, puisque vous l'avez élue Classique Moderne : la série actuellement phare où il n'est pas trop tard pour s'y mettre. Joli coup pour Netflix d'avoir récupéré les droits pour la suite.

      Sans grosse surprise cette fois, la série la plus surcotée du moment est de très loin The Walking Dead, qui récolte plus de la moitié des voix. C'est plus serré pour la série la plus sous-estimée du moment, mais c'est finalement Better Call Saul qui remporte la palme, une récompense méritée étant donné que même si la saison 2 fut encore mieux reçue que la 1, la série ne semble toujours pas faire le buzz qu'avait fait progressivement Breaking Bad.

      Trois gagnants – ou plutôt gagnantes – pour l'acteur/actrice avec le charisme d'une huître. Les Vipères de Game of Thrones conservent leur titre. Les séquelles causées par la saison 5 n'ont toujours pas dû disparaître pour qu'elles soient aussi nettement en tête, malgré leur rôle bien plus réduit en saison 6.

      La lutte des deux têtes d'affiche d'HBO, Westworld et Game of Thrones, reprend. Westworlddétrône cette dernière concernant la meilleure bande-son, mais Game of Thrones reste la référence en matière de l'Award du meilleur générique, même si dans les deux cas, l'autre série n'est pas loin derrière...

      Difficile de dégager un gagnant pour la meilleure série européenne : la comédie décalée mais se révélant être très noire, Fleabag, est arrivée à égalité (promis, c'est la dernière !) avec la deuxième saison de la série d'espionnage signée Canal +, Le Bureau des Légendes. Deux séries à voir pour se la péter et regarder avec dédain vos amis quand ils ne vous parlent que de séries américaines (et parce qu'elles sont bien, aussi !).

      Le moment que nous attendions tous : les Awards pour l'acteur et l'actrice les plus physiquement intelligents. L'appréciation d'un personnage jouerait-elle sur le résultat du vote ? C'est encore une fois Westworld et Game of Thrones qui se partagent les récompenses. La très classe Evan Rachel Wood de Westworld et le beau gosse Kit Harrington de Game of Thrones sont donc les deux nouveaux Miss et Mister Série-All 2017, un grand bravo au couple ! Et maintenant la seule chose que vous attendez : des photos olé olé de nos coqueluches. Mais attention, ça peut aller très loin :

       

      Evan Rachel Wood

      Kit Harrington

       

      Pour conclure cette remise des Awards, n'oublions pas bien sûr la meilleure scène de sexe consentie à la télévision de 2016 ! Sense8 et sa traditionnelle "partie à 8", qui revient assez souvent dans le récent Spécial Noël, l'emporte sans surprise étant donné la prépondérance de la sexualité de la série. Une mention honorable tout de même pour la scène d'airsex entre Lorna et son mari dans Orange is the New Black– qui arrive deuxième dans les votes –, que vous pouvez découvrir sur ce lien.

      C'en est vraiment terminé pour 2016 ! Le détail de tous les résultats peut désormais être vu sur la page des Awards elle-même.

      Les résultats des pronostics pour gagner les Pépitos seront annoncés sur le forum.

      On se retrouve l'année prochaine pour les prochains Awards ; en attendant, il ne nous reste plus qu'à voir ce que 2017 nous réserve. Et n'oubliez pas :

       

      Awards

       

      Merci à Youkoulayley et Elpiolito qui rendent chaque année ces Awards possibles pour toute la partie technique, et à MarieLouise pour ses nombreuses relectures de la page.

      Et après Buffy ?

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      Buffy a 20 ans. L'occasion de revenir sur la carrière de ses comédiens principaux depuis l'arrêt de la série...

       

      "In every generation there is a chosen one. She alone will stand against the vampires, the demons and the forces of darkness. She is the slayer.”

       

      Les années passent, et pourtant tous les fans de Buffy The Vampire Slayer se souviennent de ce prologue qui servait d’introduction aux premiers épisodes de la série.

      Il y a vingt ans jour pour jour, une jeune lycéenne faisait son apparition sur les écrans américains. Son nom : Buffy. Sa particularité : elle est la Tueuse et a été élue pour débarrasser le monde des forces du mal. Dotée d'une force incroyable, elle peut affronter les vampires et autres démons.  

      Prenant place dans un univers hyper référencé, Buffy The Vampire Slayer fait partie de ces séries que l'on considère aujourd'hui comme cultes et qui auront marqué des générations entières de téléspectateurs dans le monde entier. En France, elle prenait place au sein de la fameuse Trilogie du Samedi sur M6 (ah la trilogie du samedi, X-Files et compagnie ! Que de souvenirs...). Y'a pas à dire : Buffy, ça sent bon la nostalgie et la série pour ados dont on ne voulait rater aucun épisode. Une série avec laquelle nous avons pris plaisir à grandir et évoluer. Un plaisir rendu possible par son double niveau de lecture : d'un côté, il y avait ce récit surnaturel axé principalement sur la Tueuse élue, et de l'autre, il y avait ce récit plus profond sur l'adolescence et tout ce que cela comporte de motifs : l'amitié, les premiers amours, les excès, les quêtes identitaires et sexuelles... Chaque saison suivait une ou plusieurs étapes de la mutation de Buffy et ses ami(e)s, une bande d'adolescents qui apprenaient à devenir adultes. En tant que telle, Buffy The Vampire Slayer est de ces séries qui partage avec ses fans une relation qui va bien au-delà du simple rapport formel d'un téléspectateur avec une série.

      Et puis, Buffy c'est aussi le bébé de Joss Whedon, celui que beaucoup connaissent aujourd'hui comme étant le réalisateur d'Avengers. Il est intéressant de voir comment le réalisateur, fan de comics et de super-héros, proposait dans les années 90 sa propre version de l'héroïsme à travers les personnages du Scooby-Gang, petit nom donné à la bande de Buffy.

      Tout ça pour dire que, peu importe que l'on soit fan ou non de la Tueuse, il est évident que la série a marqué les années 90 de son empreinte. Fan que je suis, il était donc tout aussi évident pour moi de faire des vingt ans de Buffy un événement qui soit à sa hauteur. Aussi ai-je décidé de me lancer dans la rédaction d'une série d'articles dédiés à l'une de mes séries fétiches. Des articles qui seront publiés ponctuellement tout au long de cette année 2017 et qui reviendront tour à tour sur les moments inoubliables et la richesse de cet univers. Première étape de cette rétrospective avec un "Et après ?"  dédié spécialement aux acteurs de la série.

      Que sont devenus les interprètes de Buffy, Willow, Alex, Giles et compagnie après l'arrêt de la série ? La réponse et bien plus dans la suite de cet article.

       

       

      SOMMAIRE : 

      Sarah Michelle Gellar (Buffy)

      Nicholas Brendon (Alex)

      Alyson Hannigan (Willow)

      Anthony Stewart Head (Giles)

      James Marsters (Spike)

      Emma Caulfield (Anya)

      Amben Benson (Tara)

      Michelle Trachtenberg (Dawn)

      Kristine Sutherland (Joyce)

      David Boreanaz (Angel)

      Charisma Carpenter (Cordelia)

      Seth Green (Oz)

      Eliza Dushku (Faith)

      Marc Blucas (Riley)

      Alexis Denisof (Wesley)

      Danny Strong (Jonathan)

       

       

       

      Sarah Michelle Gellar (Buffy Summers / La Tueuse / L'Élue...) :

       

      Sarah Michelle Gellar (Buffy)

      Sarah a troqué son pieu pour un rouleau à pâtisserie... et avec le sourire ! :)

       

      En interprétant le rôle titre de la série Buffy The Vampire Slayer, Sarah Michelle Gellar devient à la fin des années 90-début des années 2000 une véritable icône, en plus d'être un sex-symbol. Non seulement, elle incarne le rôle titre dans une série connue à travers le monde, mais elle parvient également à décrocher quelques rôles notables dans des films cultes comme Souviens-toi l'été dernier (1997), Scream 2 (1997) ou encore Sexe Intentions (1999). La carrière de la jeune actrice semble à son apogée et rien ne semble pouvoir arrêter cette fulgurante ascension.

      En 2003, Sarah Michelle Gellar annonce pourtant son intention de prendre un peu de recul, en se consacrant davantage à sa vie personnelle. C'est dans ce contexte qu’elle prend la décision de ne pas reconduire son contrat à l'issue de la septième saison de Buffy The Vampire Slayer, alors en cours de diffusion. Un choix mûrement réfléchi qui entraîne l'annulation de la série qui l'a fait connaître, et qui marque la fin de son "âge d'or". En effet, la carrière de la comédienne ne décollera jamais réellement après l'arrêt de la série.

      Au cinéma, on la retrouve en 2004 dans Scooby-Doo 2, où elle reprend le rôle de Daphné Blake qu'elle avait déjà interprété 2 ans plus tôt. Le film est boudé, autant par les critiques que par le public. La même année, elle incarne le rôle principal dans The Grudge, réalisé par Takashi Shimizu qui signe ici l'adaptation américaine de son film d'horreur japonais Ju-On. Le film connaît un succès critique et public plutôt mitigé. Deux ans plus tard, Sarah Michelle Gellar retrouve ce rôle dans The Grudge 2, film dans lequel elle doit se contenter de faire quelques apparitions permettant de mettre fin à son personnage. Le film est un échec sur quasiment tous les niveaux. La suite ira de mal en pis pour la jeune femme qui, dès lors, accumule les échecs et les rôles dans des films passés inaperçus, souvent démontés par la critique et dont les titres font parfois sourire sans le vouloir : The Return (2006), Southland Tales (2006), Une fille à la page (2007), Etats de choc (2007), Possession (2009) ou Veronika décide de mourir (2009).

      À la télévision, Sarah Michelle Gellar connaît malheureusement le même désamour. Alors qu'elle se contente essentielllement de faire du doublage depuis plusieurs années, dans des séries comme The Simpsons, Robot Chicken, American Dad! ou plus récemment Star Wars Rebels, elle fait plusieurs tentatives de retour sur le petit écran. Des tentatives qui jusqu'ici se sont toutes soldées par un échec. En 2009, elle tourne pour la désormais très célèbre HBO (Six Feet Under, The Wire, The Sopranos, Game of Thrones...) le pilote d'une série qui ne sera finalement pas retenue par la chaîne. En 2011, on la retrouve dans Ringer où elle interprète le rôle des mystérieuses jumelles Bridget et Siobhan. Malgré des critiques assez positives sans être extraordinaires, la série ne rencontre pas son public et est annulée au bout d'une seule saison de vingt-deux épisodes. Premier come-back raté pour notre ancienne icône de la télévision. En 2013, nouvelle tentative : elle se retrouve à l'affiche de The Crazy Ones, une comédie dans laquelle elle interprète la fille du patron d'une agence de pub, interprété par Robin Williams. La série est malheureusement un échec et est annulée à l'issue de sa première saison. Nouveau come-back raté. Cette année, Sarah Michelle Gellar devait revenir sur nos écrans dans la série Cruel Intentions, adaptée du film éponyme dans lequel elle avait fait ses preuves en 1999. Elle devait y reprendre le rôle emblématique de Kathryn Mertreuil, mais le projet est abandonné par NBC et ne dépassera pas le stade du pilote. Nouveau coup dur pour la comédienne.

      À quand la prochaine tentative de come-back ? En attendant, Sarah Michelle poursuit ses diverses actions humanitaires, prête son image à certaines marques et s'occupe de son entreprise Foodstirs, spécialisée dans la cuisine. Un après-Buffy difficile pour celle qui sera sans doute à jamais associée à son rôle de Tueuse. Dommage, quand on sait à quel point son potentiel était énorme et son talent bien présent.

       

       

      Nicholas Brendon (Alexander Harris) :

       

      Nicholas Brendon (Alex)

      En voyant Nicholas, on a de quoi se faire des cheveux blancs...

       

      L'après Buffy fut particulièrement difficile pour Nicholas Brendon. Celui qui a incarné Alex, le bon copain du Scooby-Gang pendant sept saisons, souvent gaffeur et rigolo malgré lui, n'aura jamais réellement réussi sa reconversion. Depuis l'arrêt de la série en 2003, il a dû essentiellement se contenter de faire des apparitions dans quelques films méconnus et dans diverses séries ou téléfilms (FBI : Portés disparusPrivate Practice) . En 2005, il a malgré tout interprété l'un des rôles principaux de Kitchen Confidential aux côtés de Bradley Cooper, une série basée sur l'autobiographie du chef cuisinier Anthony Bourdain, et qui n'aura duré que treize épisodes avant d'être annulée par la FOX. De 2007 à 2014, il est aussi apparu de manière récurrente dans la série Esprits Criminels. Il y interprète le rôle de Kevin Lynch, un technicien analyste du FBI, ex petit-ami de Garcia. Depuis, on entend malheureusement plus souvent parler de Nicholas Brendon pour ses déboires judiciaires, sa dépression, ses addictions et ses divers excès. Aux dernières nouvelles, le comédien avait décidé de se faire soigner et on a même pu l'apercevoir au mois de mars 2016 aux côtés de James Marsters (Spike), Emma Caulfield (Anya) et Charisma Carpenter (Cordelia) lors de la convention "Witches vs Vampires" à Paris.

       

       

      Alyson Hannigan (Willow Rosenberg) :

       

      Alyson Hannigan (Willow)

      En voilà une qui a compris comment garder le sourire en toutes circonstances...

       

      De tous les membres du Scooby-Gang, Alyson Hannigan fait partie de ceux qui ont le plus réussi leur reconversion après l'arrêt de la série. L'interprète de la gentille Willow a su rapidement rebondir en décrochant dès 2005 et ce jusqu'en 2014 le rôle de Lily dans la célèbre sitcom How I Met Your Mother. Un rôle assez différent de celui qu'elle interprétait dans Buffy The Vampire Slayer et qui lui offre l'opportunité d'exploiter pleinement le registre de la comédie, auquel la comédienne semble de plus en plus attachée. Ce rôle, il lui  aura aussi permis de s'illustrer pour la deuxième fois de sa carrière dans une série populaire et de préserver ainsi sa notoriété. Au cinéma, la jeune comédienne s'est surtout fait remarquer dans des comédies romantiques, souvent parodiques. En plus de son rôle de Michelle à l'occasion du troisième (2003) et quatrième volet (2012) des American Pie, nous avons ainsi pu la découvrir dans Sexy Movie (2006) ou encore Amour, mariage et petits tracas (2011). Dans les mois à venir, Alyson aurait pu faire son retour sur le petit écran américain dans une adaptation série du film The First Wives Club d'Hugh Wilson pour la chaîne TV Land, mais le projet n'a pour le moment pas été retenu et pourrait faire l'objet d'un remaniement. Gageons que l'humour et le talent de la jeune femme lui permettront de ne pas tomber dans l'oubli.

       

       

      Anthony Stewart Head (Rupert Giles) :

       

      Anthony Stewart Head (Giles)

      Le temps n'a pas d'emprise sur le talent de Mr. Head.

       

      Anthony Stewart Head a connu un après Buffy particulièrement prolifique et il n'a quasiment jamais cessé de tourner depuis. Pour la télévision, il a d'abord joué les guests dans pas mal de séries, essentiellement anglaises : New TricksHôtel BabylonDoctor WhoFree AgentsDancing on the EdgeWarehouse 13DominionGalavant... En parallèle, il a incarné des rôles plus marquants comme le premier ministre dans la série Little Britain, et surtout le roi Uther Pendragon dans Merlin, énième adaptation de la légende arthurienne. Un rôle qu'il retrouvera de manière régulière durant quatre saisons. Au cinéma aussi, Anthony Stewart Head a cumulé les apparitions, dans des rôles plus ou moins importants. On a ainsi pu le découvrir en détective dans Scoop de Woody Allen, le voir faire un petit caméo furtif dans le Sweeney Todd de Tim Burton, se mettre dans la peau de Geoffrey Howe dans La Dame de Fer de Phyllida Loyd. Il a aussi été moine dans le deuxième volet de Ghost Rider et centaure dans Percy Jackson : La Mer des monstres. En parallèle de sa carrière d'acteur, Anthony Stewart Head a aussi poursuivi sa carrière dans la musique, qu'il avait débutée dans les années 80 en tant que chanteur du groupe "Two Ways". Après avoir sorti un premier album solo Music for Elevators en 2002, un second album intitulé Staring at the sun a été édité en 2014. Une reconversion réussie pour un artiste aux multiples talents.

       

       

      James Marsters (Spike) :

       

      James Marsters (Spike)

      James Marsters avant : cheveux peroxydés et vestes en cuir.

      James Marsters après : cheveux bruns et costume trois pièces.

       

      Son rôle de Spike, très apprécié des fans de Buffy The Vampire Slayer et d'Angel, ont permis à James Marsters de décrocher plusieurs récompenses : 3 Saturn Awards et 2 SFX Awards. On aurait pu croire, au vu de cette reconnaissance publique et critique, que la carrière de l'acteur serait parsemée de succès. Pourtant, James Marsters n'aura jamais réellement réussi à s'imposer comme tête d'affiche et voilà plus d'une dizaine d'années maintenant qu'il se contente uniquement de faire des apparitions dans diverses séries : Saving GraceFBI : Portés disparusTorchwoodNumb3rsLie to MeCapricaSupernaturalMetal Hurlant Chronicles... Entre temps, il a quand même réussi à obtenir le second rôle de Brainiac dans la série Smallville de 2005 à 2010. Au cinéma, il a fait partie du casting du film P.S. I Love You avec Hilary Swank (2007). Il a aussi eu le malheur de prêter ses traits au personnage de Piccolo dans la très mauvaise et surtout très oubliable adaptation de Dragon Ball Evolution (2009).  Comme son partenaire Anthony Stewart Head, James Marsters est aussi auteur-interprète : il est non seulement le leader d'un groupe nommé "Ghost of The Robot" (trois albums au compteur), mais il a également sorti deux albums en solo : Civilized Man (2005) et Like a Waterfall (2007). Prochainement, nous devrions le retrouver dans le rôle d'un super-vilain dans la série Runaways, inspirée des comics Marvel éponymes et actuellement développée pour la plateforme Hulu.

       

       

      Emma Caulfield (Anya Jenkins / Anyanka) :

       

      Emma Caulfield (Anya)

      Emma Caulfield : le démon vengeur le plus joli du petit écran

       

      Au départ, Emma Caulfield ne devait faire que quelques apparitions dans la série Buffy The Vampire Slayer, mais la comédienne a tellement convaincu Joss Whedon dans la peau du démon Anya, qu'il aura fait de son personnage l'un de ses protagonistes principaux à partir de la saison 5, lui offrant même une place de choix lors du final de la série. Malheureusement, l'actrice sera finalement restée plutôt discrète après l'arrêt de Buffy. Au cinéma, même si elle a obtenu à deux reprises le rôle principal d'un film (Nuits de terreur en 2003 et Timer en 2010) et un second rôle dans la comédie Back in the Day (2014), sa carrière n'a pas franchement décollé. Et ce n'est guère mieux à la télévision, qui lui a surtout permis de faire quelques apparitions dans divers téléfilms et séries. Ainsi, nous avons pu la croiser dans MonkPrivate PracticePrime SuspectLeverage ou plus récemment Supergirl. Entre temps, elle a fait des apparitions récurrentes dans les séries Gigantic, Life Unexpected ou encore Once Upon A Time. En 2007, Emma Caulfield a participé à un court-métrage intitulé Hollow pour lequel elle a reçu deux récompenses : le Prix du public de la meilleure actrice au Festival du film de Sidney, et le Prix de la meilleure actrice dans un court-métrage au Festival du film de Beverly Hills.

       

       

      Amber Benson (Tara Maclay) :

       

      Amber Benson (Tara)

      Aussi discrète que son personnage dans Buffy...

       

      Amber Benson est une artiste aux multiples talents. En effet, depuis le rôle de Tara qu'elle a brillamment interprété durant trois saisons, la jeune femme a surtout évolué derrière la caméra, en accumulant des projets divers et variés. Un virage qu'elle avait déjà entamé quelques années plus tôt en produisant, écrivant et réalisant son premier film Chance, en écrivant et jouant dans des pièces de théâtre, ou en co-écrivant des bandes-dessinées centrées sur Willow et Tara avec Christopher Golden. C'est d'ailleurs avec lui qu'elle co-écrit la série d'animation Ghosts of Albion dont elle mettra en scène les épisodes. Elle développera cet univers à travers une série de quatre romans qu'elle co-écrira toujours avec Christopher Golden jusqu'en 2006, année où elle écrit, produit et réalise son deuxième film Lovers, Liars and Lunatics. En parallèle de sa carrière d'écrivaine, scénariste, réalisatrice, productrice, elle continue de mettre en scène et de jouer des pièces de théâtre et apparaît dans plusieurs films (La Tentation d'AaronIntermedioRace you To the Bottom...) et séries (Cold CaseThe InsideSupernaturalPrivate PracticeGrey's AnatomyRinger...).

       

       

      Michelle Trachtenberg (Dawn Summers) :

       

      Michelle Trachtenberg (Dawn)

      Depuis quelques années, Michelle Trachtenberg est plutôt "Down"...

       

      Pendant trois saisons, elle fut Dawn, la petite sœur de Buffy, souvent jugée agaçante par les fans de la série. Cela n'aura pourtant pas empêché Michelle Trachentberg, son interprète, de poursuivre sa carrière, aussi bien au cinéma qu'à la télévision. Sur le grand écran, elle a ainsi multiplié les rôles dans des films souvent méconnus. En 2009, ses fans ont notamment pu la voir aux côtés de Zac Efron et Matthew "Chandler" Perry dans le film 17 ans encore.  Sur le petit écran, Michelle Trachtenberg est surtout connue pour avoir incarné Georgina Sparks dans Gossip Girl, principale antagoniste du show. Dans le même temps, elle apparaît dans plusieurs téléfilms et joue les guests dans un certain nombre de séries à succès comme Six Feet UnderDr HouseWeedsCriminal MindsNCIS : Los Angeles ou Sleepy Hollow.

       

       

      Kristine Sutherland (Joyce Summers) :

       

      Kristine Sutherland (Joyce)

      Kristine Sutherland voit le monde d'un oeil neuf

       

      Après Buffy, Kristine Sutherland est presque tombée dans l'oubli. Celle qui aura interprété la maman de notre Tueuse préfèrée durant cinq saisons a, depuis l'arrêt de la série, dû se contenter du minimum. Un rôle secondaire dans la mini-série Comanche Moon sur CBS en 2008, quelques apparitions dans le soap One Life to Live entre 2010 et 2011, et un rôle furtif dans un épisode de The Following en 2013... Telles sont les principales expériences de l'actrice au cours de ces dernières années. Il faut dire que Kristine Sutherland a mis sa carrière de comédienne entre parenthèses pour se consacrer à son autre passion : la photographie. Elle a d'ailleurs ouvert son propre studio photo auquel elle consacre une grande majorité de son temps.

       

       

      David Boreanaz (Angel/Angelus) :

       

      David Boreanaz (Angel)

      Que peut bien cacher ce sourire d'ange ?

       

      De 1997 à 2004, David Boreanaz était surtout connu pour être Angel, le vampire à l'âme tourmentée qui aura fait battre le cœur de notre tueuse préférée, en même temps que celui de nombreuses téléspectatrices. D'abord dans Buffy The Vampire Slayer jusqu'en 1999, puis dans le spin-off de la série auquel son personnage donna son nom. Avec Alyson Hannigan et Anthony Stewart Head, il fait partie de ceux qui ont réussi à bien négocier l'après Buffy. Si sa carrière au cinéma n'a jamais vraiment décollé après quelques rôles plus ou moins remarqués au début des années 2000, c'est à la télévision qu'il est parvenu à s'imposer en décrochant en 2005 un nouveau rôle principal et régulier dans une série à succès : celui de Booth dans Bones. Cette série, dont la douzième et dernière saison est actuellement en cours de diffusion, lui aura également permis de s'essayer davantage à la réalisation, en passant à dix reprises derrière la caméra. Un moyen d'assurer une possible reconversion ?

       

       

      Charisma Carpenter (Cordelia Chase) :

       

      Charisma Carpenter (Cordelia)

      Y'a pas à dire, cette fille a du charisma... (Ok, ce jeu de mots est complètement pourri.)

       

      En voilà une qui fait doucement mais sûrement son petit bonhomme de chemin. Charisma Carpenter a quitté la série en 1999, à l'issue de sa troisième saison, pour rejoindre le casting principal de son spin-off, centré sur le personnage d'Angel. Pendant cinq saisons, elle y reprendra son rôle de Cordelia Chase et permettra à son personnage de connaître un véritable développement. Elle sera d'ailleurs nommée à quatre reprises aux Saturn Awards grâce à ce rôle. Après Angel, Charisma Carpenter s'est surtout spécialisée dans les seconds rôles, accumulant les apparitions dans plusieurs téléfilms et séries telles que The DivisionLAX, Veronica Mars, Greek, CSISupernatural, Sons of Anarchy... Plus récemment, elle est apparue dans Blue BloodsScream Queens, Chicago P.D. ou Lucifer... De 2013 à 2016, elle présente Surviving Evil, une série d'investigations diffusée sur la chaîne IDiscovery. Son visage n'a ainsi jamais vraiment disparu des écrans de télévision américains. Au cinéma, l'actrice est surtout connue pour son rôle de Lacy Christmas, la petite amie d'un certain Jason Statham dans la saga cinématographique Expendables dont vous pouvez découvrir un extrait en cliquant ici.

       

       

      Seth Green (Daniel "Oz" Osbourne) :

       

      Seth Green (Oz)

      Jeu, Seth et Match pour celui qui Oz ! (Ok, ce deuxième jeu de mots est pourri.)

       

      Depuis son départ de Buffy lors de la saison 4, Seth Green a surtout accumulé les seconds rôles. À la télévision, il a notamment fait quelques apparitions dans That '70s Show, Will & GraceGrey's Anatomy, Entourage, Earl, Heroes, ou encore How I Met Your Mother. En 2013, il était la tête d'affiche de la série Dads qui n'aura connu qu'une unique saison de dix-neuf épisodes. Au cinéma, il a obtenu un rôle secondaire dans Scooby-Doo 2 auprès d'une certaine Sarah Michelle Gellar, et est apparu dans Be CoolSex Drive ou encore Papy-Sitter... Des titres qui sentent bons la comédie un peu (trop) lourdingue. En réalité, durant toutes ces années, Seth Green s'est surtout illustré dans le doublage, prêtant sa voix à plusieurs personnages de séries d'animation, comme celui de Chris dans la série Les Griffin, ou encore celui d'Ethan Cohen dans American Dad!. Il est également la voix de Joker dans la saga vidéoludique Mass Effect. Depuis 2005, il donne régulièrement de la voix à la série Robot Chicken, qu'il a co-créée et pour laquelle il est aussi producteur.

       

       

      Eliza Dushku (Faith Lehane) :

       

      Eliza Dushku (Faith)

      Eliza sait garder la tête haute 

       

      Elle était l'une des stars de la troisième saison de la série et elle incarnait l'un des personnages féminins préférés des fans de Buffy : Faith. Tour à tour amie et ennemie de la tueuse, à la fois fragile et badass, son personnage a laissé un souvenir impérissable dans la mémoire des fans. L'après-Buffy n'a pourtant pas été de tout repos pour la comédienne, qui aura été de déconvenue en déconvenue. En 2005, elle décroche l'un des rôles principaux de la série Tru Calling, annulée par la chaîne FOX en pleine saison 2 pour cause d'audience insuffisante. En 2007, elle tourne le pilot de Nurses, série qui ne sera finalement pas commandée par la FOX. En 2009, Joss Whedon, le papa de Buffy, lui offre le rôle principal de sa nouvelle série Dollhouse. Malgré un certain engouement populaire sur la toile, les audiences ne décollent pas et la série est interrompue au bout de deux saisons. S'en suivent plusieurs projets de séries avortés, notamment une adaptation de la série The Saint qui ne verra jamais le jour. Dans l'attente de décrocher enfin un rôle à la hauteur de son talent, Eliza Dushku obtient quelques rôles récurrents dans des séries, notamment dans Leap Year, diffusée sur la plateforme Hulu, ou plus récemment dans la quatrième et dernière saison de Banshee. En parallèle, elle joue dans plusieurs téléfilms et s'essaie plusieurs fois au doublage. C'est elle qui, par exemple, prête sa voix à Selena Kyle/Catwoman dans le film d'animation Batman : Year One. Au cinéma, Eliza Dushku a surtout joué dans des films de série B, souvent méprisés par la critique ou passés inaperçus. On se souviendra surtout de son rôle dans le premier volet de la saga Détour Mortel.

       

       

      Marc Blucas (Riley Finn) :

       

      Marc Blucas (Riley)

      Parfois, il faut savoir se la jouer "Finn" pour arriver à ses fins...

       

      De 1999 à 2000, il était Riley Finn, petit-ami de Buffy et membre de l'Initiative, groupe militaire qui était au cœur de la quatrième saison de la série.  Depuis, Marc Blucas a surtout fait des apparitions dans plusieurs films (Hot Summer, Nous étions soldats, Rose et Cassandra, Prey for Rock & Roll, Des étoiles plein les yeux, Alamo...) et séries (Dr. HouseEleventh Hour, Lie to Me, Castle, Body of Proof, Blue Bloods, StalkerLimitlessNotorious...), sans jamais vraiment percer.

       

       

      Alexis Denisof (Wesley Windam-Pryce) :

       

      Alexis Denisof (Wesley)

      Toujours c'te tête de gendre idéal...

       

      Alexis Denisof n'a joué que dans 9 épisodes de Buffy The Vampire Slayer. Pourtant, impossible pour moi de ne pas évoquer l'interprète de Wesley Windam-Pryce, tellement ce dernier semble malgré tout faire partie intégrante du Buffyverse. Il faut dire qu'après son départ de la série, son personnage est devenu, pendant cinq saisons, l'un des protagonistes principaux d'Angel. Depuis l'arrêt des deux séries, celui qui est devenu le mari d'Alyson Hannigan (Willow) à la ville a, comme la plupart de ses camarades, surtout fait des apparitions dans diverses séries (How I Met Your MotherPrivate PracticeDollhouse, Perception, GrimmFinding Carter...). Il a aussi prêter sa voix au Maître des miroirs dans la série animée Justice League, ainsi que dans le film d'animation Justice League : Doom. Au cinéma, il retrouve à deux reprises Joss Whedon, le créateur de Buffy : dans Beaucoup de bruit pour rien (2013) et dans Avengers (2012), film dans lequel il interprète l'Autre. Un rôle qu'il retrouvera dans Les Gardiens de la Galaxie en 2014.

       

       

      BONUS - Danny Strong (Jonathan Levinson) :

       

      Danny Strong (Jonathan)

       

      Vous vous souvenez de Jonathan Levinson ? C'était ce jeune lycéen discret, qui après avoir fait quelques apparitions furtives dans la série, avait peu à peu gagné ses galons pour finalement devenir un personnage récurrent incontournable, ayant même droit à son propre épisode au cours de la saison 4 et à sa propre intrigue au cours de la saison 6. Un petit mot sur son interprète, Danny Strong, qui depuis l'arrêt de la série, s'est reconverti dans le métier de scénariste et producteur. C'est lui qui a co-écrit le scénario du film Le Majordome avec Lee Daniels, c'est lui aussi qui a signé le scénario du troisième volet des aventures d'Hunger Games. Depuis 2015, il est le scénariste, co-créateur et producteur délégué de la série Empire, immense succès surprise de la chaîne FOX qui vient d'être reconduit pour une quatrième saison. Comme quoi, il y a peut-être du bon dans le fait de jouer les seconds-rôles dans des séries populaires...

       

       

      Les 20 ans de Buffy The Vampire Slayer ne font que commencer sur Série-All.

      À très vite pour un nouvel article dédié à la série !

      Et après Twin Peaks ?

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      En attendant le retour de la série culte, retour sur la carrière des principaux acteurs depuis 1991.

       

       

      Cette musique, cela ne vous fait pas des petits papillons dans le ventre et des guililis dans votre culotte ? Moi aussi.

      It's happening soon, Twin Peaks revient pour une saison 3 le 21 mai 2017.

      Depuis la nouvelle miraculeuse, je n'en peux plus d'attendre, la nuit je rêve de rideaux rouges et de nains parlant à l’envers, je me languis de retourner dans les brumes de la ville aux deux pics, de retrouver ses personnages névrosés, drôles ou inquiétants ou ses hiboux, et de me replonger dans des mystères mystérieux et insondables.

      Pour fêter ce retour inespéré, Série-All propose un "Et après" : après ceux consacrés à Six Feet Under, Heroes et X-Files, un article qui fait un bilan de la suite des carrières des acteurs ayant joué dans Twin Peaks. Que sont-ils devenus une fois le show fini ? Leur carrière a-t-elle été lancée grâce à la série ? Ou pas du tout, du tout ?

      On va voir cela dans le détail.

       

      Twin Peaks : scène de l'enterrement de Laura Palmer

      Oui, vous pouvez faire la tête, car ce n'est pas toujours fameux.

       

       

      Mädchen Amick alias Shelly Johnson

       

      La craquante serveuse du DoubleR Diner qui a fait tourner la tête à beaucoup d’hommes (moi le premier) a bien pris goût à la télé et n’a jamais arrêté depuis. Rien d’extraordinaire mais une belle activité. Parfois en tête d’affiche : Central Park West, Fantasy Island, Freddie, My Own Worst Enemy (je vous jure que ce sont de vraies séries qui existent). En tant que guest par contre, les noms sont plus parlant :Urgences, Joey, Gilmore Girls, Gossip Girl, Californication, Mad Men, American Horror Story ou Love. Elle a aussi joué dans Psych Enquêteur malgré lui, série dont une personne du groupe créatif devait être fan de Twin Peaks, vu le nombre d’anciens qui y participeront – on verra cela ensemble. Actuellement, on peut la voir dans la série Riverdale.

       

      Mädchen dans Riverdale

      "Maman, téléphone pour toi, c'est David."

       

       

      Dana Ashbrook alias Bobby Briggs

       

      Il était beau, il sentait le sable chaud, avait les cheveux longs (un peu rebelle, donc), il allait faire une carrière de feu après Twin Peaks. Et bah non, pas du tout, ses faits d’armes sont dix épisodes de Dawson, un épisode de Charmed, un de Psych (on vous le disait) et un autre de Deadwood. Sinon, le reste de la carrière de Dana est encore plus modeste : un à deux épisodes dans The Division, Welcome To Paradox, White Collar, Hostages et j’en passe et des (pas) meilleures.

       

      Dana Ashbrook dans The Aggression Scale

      "Donnez-moi un rôle, crénom de zut."

       

       

      Richard Beymer alias Benjamin Horne

       

      L’homme d’affaires corrompu et sans morale de Twin Peaks est de ces acteurs dont la carrière existait avant même la série de Lynch et Frost. Il est en effet le personnage principal de West Side Story ! Voilà qui en impose. À la fin de Twin Peaks, il a fait quelques apparitions par-ci par-là, dans Star Trek : Deep Space Nine, X-Files ou Profiler. Il devait, par contre, être bien copain avec les créateurs d’Arabesque, car il est apparu CINQ fois dans des rôles différents. Depuis 2001, il n’a plus mis les pieds sur un plateau de télévision. Il attendait sans doute la saison 3 de Twin Peaks.

       

      Richard Beymer & Russ Tamblyn dans West Side Story

      "Tu sens mon doigt, Russ ?  – Oui. – Bah, c'est pas mon doigt ! – Rho, Richard, t'es vraiment trop bête..."

       

       

      Joan Chen alias Josie Packard

       

      La petite amie pleine de secrets du shérif Truman, une fois la série finie et après un passage dans Les Contes de la Crypte, a pas mal tourné dans des séries chinoises ou singapouriennes, séries qui ne sont pas répertoriées dans la base de recherche de Série-All – c’est dire le manque parfois d’éclectisme du site. Je rigole, ne me virez pas. Sinon, Joan est réapparue en 2011 dans Fringe avant de devenir dans Marco Polo l’Impératrice Chabi. Elle ne fait pas partie du casting de la saison 3 de Twin Peaks.

       

      Joan Chen dans Heaven & Earth

      "Hum, le caca, c'est délicieux."

       

       

      Don S. Davis alias Major Garland Briggs

       

      Ma théorie est qu’à la fin de Twin Peaks, il s’était taillé du tournage en emportant avec lui son costume de militaire, se disant que cela pourrait lui resservir un jour. Banco ! Que ce soit dans X-Files où il joue le père de Dana Scully, ou surtout dans les dix saisons de Stargate SG-1 où il interprète le lieutenant-général Hammond, il a bien joué son coup. Malin comme un singe. À part cela, sa carrière oscilla entre policier (Psych (un de plus), Profit, Columbo) et fantastique (Poltergeist, Dead Zone).

      L’acteur est décédé en 2008.

       

      Don S. Davies avec un étonnant costume

      Il aurait volé ce costume, sa carrière aurait été sensiblement différente.

       

       

      David Duchovny alias Dennis/Denise Bryson

       

      On ne va pas vous faire l’injure de rappeler la carrière du monsieur (X-Files, Californication, voilà, injure faite) mais il est toujours sympa de se souvenir qu’il a commencé petit, dans le rôle de l’agent Dennis devenu Denise. Et comble de chance, il reprend ce rôle dans la saison 3.

       

      David Duchovny en Denise dans Twin Peaks

      He is a Femme Fatale. See the way he walks.

       

       

      Sherilyn Fenn alias Audrey Horne

       

      Dans la série, elle nouait des queues de cerise avec sa langue comme personne. Qu’a-t-elle fait après ? Rude Awakening, Shameless (saison 6), Ray Donovan, CSI : Miami et Dawson, voici les fois où elle a obtenu un rôle un peu récurrent. À côté de ça, les guests classiques (Psych (encore), Friends, Dr House, The 4400). Anecdote : Sherilyn a la particularité d’avoir joué deux rôles différents dans une même série, à savoir Gilmore Girls en 2003 (un épisode) et en 2006 (huit épisodes). Conclusion : on ne ressort jamais indemne de Twin Peaks, où tout est toujours double.

       

      Sherilyn Fenn dans Shameless

      "Elle tombe bien, cette saison 3, les fins de mois devenaient difficiles."

       

       

      Miguel Ferrer alias l’agent Albert Rosenfield

       

      Le pauvre est mort ce 19 janvier et ça m’a bien rendu triste. Après la fin de la série, il a un peu bouffé à tous les râteliers (Will & Grace, Lie to Me, Desperate Housewives, des doublages voix pour les dessins animés Batman, Superman ou Spiderman, et même pour l'improbable Jackie Chan Adventures). Il accède à la reconnaissance publique en interprétant Owen Granger dans NCIS : Los Angelesà partir de la saison 5. Il aura malgré tout eu le temps de participer au tournage de la saison 3 de Twin Peaks. RIP, man.

       

      Miguel Ferrer dans Robocop : fille + coke

      "Une vie bien remplie."

       

       

      Lara Flynn Boyle alias Donna Hayward

       

      Un peu bégueule, elle avait refusé de reprendre son rôle dans le film préquel, sous prétexte que la genèse de celui-ci était uniquement motivée par l’argent (c’est Moira Kelly qui jouera son rôle). Après la fin de la série, elle a joué dans quelques projets divers tel Men In Black II où elle a été nommée pour le Razzie Award de la pire actrice. Niveau télé, elle s’est illustrée dans six saisons de The Practice (avec une pige à la clé chez Ally McBeal pour un cross-over) et une dizaine d'épisodes de Las Vegas. Rancuniers peut-être, Lynch et Frost ne l’ont pas rappelée pour la saison 3 de Twin Peaks.

       

      Lara Flynn Boyle dans Hansel & Gretel

      Pourtant elle était prête à intégrer la Loge Noire (sans besoin de maquillage).

       

       

      Mark Frost, showrunner

       

      Comme première production, il a décroché le gros lot avec Twin Peaks. Mais après, il aura beaucoup de mal à retrouver le mojo. Ses deux collaborations (On The Air et American Chronique) avec David Lynch n’obtiennent pas le succès escompté. Ensuite, il crée les légendaires (troooll) Buddy Faro et All Souls. Comme à la base, son métier c'est écrivain, dépité (c’est ma version à moi de l’histoire), il s’éloigne alors des plateaux et retourne dans sa cabane au fond de la forêt, ressort sa machine à écrire du placard où elle prenait la poussière, s’installe dans son bureau, s’allume une pipe et recommence à écrire des romans.

      Mais quelques années plus tard, en 2016, un matin ensoleillé, on sonne à la porte de son chalet. Sur le seuil, souriant, David Lynch…

       

      Mark Frost avec un look très 90

      "Au début, je devais m'occuper de l'esthétique de la série, puis David a vu ma chemise et chaipas, il m'a mis à l'écriture."

       

       

      Warren Frost alias Dr William Hayward

       

      Pas grand-chose à se mettre sous la dent pour le gentil docteur de Twin Peaks (Matlock essentiellement) et accessoirement papa de Mark (pistonnage !!!). Mais notons qu’il joue le père de la pauvre Susan Ross dans Seinfeld, marié avec Grace Zabriskie, alias la maman de Laura Palmer.

       

      Warren Frost et Grace dans Seinfeld

      "Le salaud, il vient de péter ! – Faisons style genre de rien."

       

       

      Piper Laurie alias Catherine Martell

       

      Piper était la maman acariâtre et fanatique de Carrie dans le film de Brian de Palma de 1976. Elle est donc plus actrice de cinéma que de télévision. Ainsi n’est-on pas surpris de ne la voir que dans Will & Grace ou Dead Like Me. Vite fait. Il semblerait de plus qu’elle ne soit pas convoquée pour la saison 3 de Twin Peaks.

       

      Piper Laurie dans Carrie en robe de chambre et couteau

      Le combo robe de chambre + couteau, rien de tel pour que le petit fasse de beaux rêves.

       

       

      Sheryl Lee alias Laura Palmer

       

      Qu’a fait la morte la plus sexy et célèbre de la télé ? Pas grand-chose : du cachetonage (Psych (encore), Docteur Quinn, FBI : Portés disparus, Dr House), des quatrièmes rôles (Dirty Sexy Money) ou des séries qui n’ont pas vraiment percé (L.A. Doctors). De cette carrière pas fantasmagorique, trône son interprétation remarquée dans Le Cartel.

      Pour l’anecdote, elle a longtemps été pressentie pour interpréter Mary Alice Young dans Desperate Housewives… soit un autre personnage décédé dès les premières minutes de la série. Ainsi, ses deux rôles les plus célèbres auraient été des cadavres. Ah l’imagination sans borne des directeurs de casting…

       

      Sheryl Lee dans Vampire

      Le recrutement très draconien de David Lynch pour sa saison 3.

       

       

      David Lynch alias Gordon Cole & Showrunner

       

      Je ne vais pas tourner autour du pot : David Lynch est l’un de mes cinéastes cultes, je voue une admiration sans borne pour cet artiste, son univers où la normalité cache toujours une forme de perversité, et j’aime me perdre dans ses films malades entre série noire et onirisme. Et ce fut avec Twin Peaks que je découvris le monde fantasque du Maître.

      Après la fin de la série (et après avoir peu à peu laissé les commandes à Mark Frost, notamment sur la saison 2), il a donné un préquel à la série avec le film Twin Peaks : Fire Walk With Me, éprouvant cauchemar éveillé qui noie les dernières illusions optimistes de la série. Si niveau cinéma, il a pondu deux chefs-d’œuvre du 7ème art, œuvres déstabilisantes et labyrinthiques (Lost Highway et Mulholland Drive), il a continué à produire et écrire pour la télé, avec un succès moindre. Il a commencé par American Chronique, une série de documentaires en collaboration avec Mark Frost. En 1992, les deux ont créé On The Air sur une émission de télé dans les années 50. L’année suivante, il pond Hotel Room pour HBO, une série de trois épisodes qui se passe dans une chambre d’hôtel (^^) à des époques différentes. En 2001, il a le projet d’une nouvelle série se passant à Los Angeles. Seul le pilote sera filmé, mais il sera gonflé et deviendra le magnifique Mulholland Drive. En 2002, il crée Rabbits, une courte série expérimentale où des acteurs/actrices déguisés en lapins débitent des phrases sans queue ni tête, en plan fixe, le tout entrecoupé de rires enregistrés ou applaudissements. On retrouvera des traces de ce concept complètement barré dans Inland Empire. Pour finir, il réalise Dumbland, un dessin (mal) animé de huit épisodes racontant le quotidien d’un personnage vulgaire et détestable.

      En 2006, il tourne son dernier film, Inland Empire, sommet d’étrangeté et monstre épuisant de trois heures qui mettra à genoux ses fans les plus hardcores. David Lynch atteindra avec ce film un point de non-retour et mettra entre parenthèses sa carrière de réalisateur. Par la suite, il se consacrera à la peinture, la photographie, la musique (l’album Crazy Clown Time en 2011) et la création d’une fondation sur la méditation transcendantale.

      Et après avoir accepté, puis décliné, puis re-accepté, le voilà de retour avec sa série culte pour une saison 3 qui fait déjà l’évènement.

       

      David Lynch avec des hommes déguisés en animaux

      David Lynch présente son nouveau projet de film. Les Inrocks et Télérama emballés.

       

       

      Kyle MacLachlan alias l’agent Dale Cooper

       

      Kaïlemaclaclane (c’est ainsi que je prononce son nom) restera à jamais célèbre pour avoir incarné le meilleur personnage de toute l’histoire des séries (si si, vous le savez en plus). Et de l’expérience Twin Peaks il a ramené, dans chaque projet auquel il a participé, de l’étrangeté, cette idée que sous son apparence de normalité, il y a quelque chose qui cloche, tel le mari parfait de l’idéaliste Charlotte de Sex And The City atteint de trouble d’érection, ou le Capitaine de How I Meet Your Mother dont le visage est souriant en bas, inquiétant en haut, ou enfin le dentiste plein de tocs et accusé de meurtres dans Desperate Housewives. En un sens, il ne se sera jamais totalement débarrassé de son double maléfique.

      Après un détour récent sur Marvel's Agent of S.H.I.E.L.D., il endosse de nouveau le costume du FBI, plus de deux décennies plus tard, comme promis dans la série originale.

       

      Kyle dans Marvel Agent du Shield en bad

      Kyle sous le choc comme après chacune des séances hebdomadaires chez son psy.

       

       

      James Marshall alias James Hurley

       

      (Pour bien comprendre ce paragraphe, il faut que je vous dise que je n’aime pas trop ni l’acteur, ni le personnage). Bref, a-t-il pris lui aussi sa moto pour prendre du recul, s’exiler loin de la civilisation, bref suivre la destinée de son personnage, le brun-ténébreux-rebelle-des-bacs-à-sable ? Ou est-ce tout simplement que les directeurs de casting ont bien capté qu’il ne savait tenir qu’une seule expression : l’air grave lui donnant l’impression d’être continuellement constipé ? Mystère. En tout cas, il a assez vite disparu des radars. Mais le voilà de retour pour Twin Peaks saison 3. Youpi.

       

      James Marshall dans Predatorman

      "C'est pas très gentil, j'ai joué quand même dans Predatorman ! – Tais-toi, le monstre va nous entendre."

       

       

      Chris Mulkey alias Hank Jennings

       

      Le pauvre a une tête à jouer les méchants (alors qu’il est peut-être doux comme un agneau, allez savoir). Donc on le retrouve dans un tas de rôles de bad guy (Arabesque, Les Experts, Lost, Friday Night Lights, 24, Boardwalk Empire). Bref, une gueule cassée qui a bien tiré son épingle du jeu. Il ne fait pas partie du casting de la saison 3.

       

      Chris Mulkey en chemise de bucheron + cheveux longs

      Chris à une soirée déguisée, en sosie de Mickey Rourke.

       

       

      Jack Nance alias Pete Martell

       

      Un cas un peu particulier, car il n’a jamais joué dans une autre série que Twin Peaks. Mais Jack Nance était un des acteurs fétiches de David Lynch. Il a notamment tenu le rôle principal dans Eraserhead, le premier film du réalisateur, où sa coupe de cheveux a été très remarquée. Suite à cela, il va jouer dans tous les films de Lynch, souvent en caméo.

      Il est mort en 1996. De facto, il ne sera pas dans la saison 3.

       

      Jack Nance dans Eraserhead

      La swag attitude.

       

       

      Michael Ontkean alias le shérif Harry S. Truman

       

      Celui qui incarnait le gentil représentant de l’ordre de Twin Peaks a annoncé en 2011 qu’il se retirait de la carrière d’acteur. Au vu de celle-ci (de nombreux téléfilms inconnus ou films passés inaperçus que je ne citerai pas, tant cela serait une perte de temps, pour vous et pour moi), ce n’est pas vraiment une grande perte pour la Culture. Et plein de principes, il ne ressortira pas de sa retraite et ne participera pas à la saison 3 de Twin Peaks. Dommage.

       

      Michael Ontkean

      "Je suis trop vieux pour ces conneries."

       

       

      Frank Silva alias Bob

       

      Bob n’était pas un acteur : la légende veut qu’il fût technicien sur le tournage de la série, lorsque son reflet s’est retrouvé involontairement dans un miroir de la chambre de Laura Palmer, lors d’une scène. Ni une, ni deux, David Lynch aurait trouvé l’effet saisissant et aurait intégré Frank Silva à la série. Et après ? Rien.Twin Peaks est son seul rôle en tant qu'acteur. Il est mort en 1995 du sida.

       

      Bob dans le miroir

      Qui est-ce ? a) Bob. b) David Guetta se motivant dans le miroir avant un set à Ibiza.

       

       

      Russ Tamblyn alias Dr. Lawrence Jacoby

       

      Comme Richard Beymer, il a joué dans West Side Story, où il joue son meilleur pote. Après Twin Peaks, il a bourlingué à droite et à gauche à la télévision (Days Of Our Lives, Nash Bridges). À noter que dans Hôpital Central (soap-opéra à la Feux de l’Amour), il interprète… le docteur Jacoby. Probablement moins dérangé que l’original.

       

      Russ torse nu avec des cowboys

      "Mais, qu'est-ce que vous avez tous à m'embêter aujourd'hui ?"

       

       

      Ray Wise alias Leland Palmer

       

      Le papa légèrement névrosé de Laura Palmer. Twin Peaks fini, il est un de ceux qui aura le plus tourné. C’est bien simple : il a quasiment tout fait (souvent sur des courts passages). Attention, prenez une bonne respiration, la liste est longue (et loin d’être exhaustive) : Psych (obligé), Dream On, Star Trek : Voyager, Beverly Hills 90210, Charmed, Dawson, JAG, The West Wing, 24, Bones, Mad Men, How I Met Your Mother, Chuck, Wilfred, ainsi que tous Les Experts, NCIS et tutti quanti. Et même Walker, Texas Ranger ou Les Feux de l’Amour en 2014-2015 ! Un boulimique aidé d’un physique qui lui permet de tout jouer (du juge au vice-président des USA au tueur fou).

       

      Ray Wise maquillé en extra-terrestre

      La classe à Dallas, Ray peut tout jouer, on vous dit.

       

       

      Grace Zabriskie alias Sarah Palmer

       

      La pauvre sera abonnée aux rôles de vieille un peu inquiétante (Santa Clarita Diet, Outcast, Big Love, Charmed ou John Doe). Pour l’anecdote rigolote, elle forme un couple avec Warren Frost – lui aussi transfuge de Twin Peaks – dans Seinfeld, où ils jouent les beaux-parents de George Costanza.

       

      Grace dans Outcast, grimaçante

      En mode normale. Je lui confierais bien mes enfants.

       

       

      Billy Zane alias John Justice Wheeler

       

      Ok, pas le personnage le plus inoubliable de la série, mais il venait d'être mis en lumière avec Titanic, lorsqu'il posa ses valises à Twin Peaks. Par la suite, côté télé, il est apparu dans des séries commeles Contes de la Crypte, Charmed, Community ou bien sûr l’incontournable Psych. Il n’est pas prévu sur la saison 3 de Twin Peaks.

       

      Billy Zane avec une perruque blonde

      "J'avais besoin d'un changement. Et cela marche, je vois que les gens me regardent différemment dans la rue."

       

      Évidemment, il manque des personnages importants dans cette liste, comme Michael Horse, Eric DaRe, Everett McGill, Kimmy Robertson ou Harry Goaz, mais il n’y avait vraiment vraiment pas grand-chose à dire. Désolé pour eux.

       

       

      Conclusion, en deux mots comme en cent : vivement mai !

      Focus sur Kingdom (2014)

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      Testostérone, gros muscles et pains en pleine face. Mais pas que. Focus sur Kingdom, dont la saison 1 sort en DVD le 22 mars.

      Kingdom est une série créée par Byron Balasco, composée de deux saisons (une première de dix épisodes, une deuxième de vingt, et une troisième qui va bientôt reprendre), ayant pour sujet un sport de combat ultra-violent : le MMA (anciennement free-fight), où tous les coups sont permis et dont les affrontements se passent sur un ring entouré d’une cage de métal. À l'occasion de la sortie en DVD de la saison 1, voici la critique des trois premiers épisodes.

      Pour ceux qui aiment les bandes annonces (et les autres), la voici :

       

       

       

      Thunderstruck

       

      Le personnage principal de Kingdom n’est pas un humain, ni même un animal, mais un lieu : le Navy St. Gym installé à Venice, un des quartiers de Los Angeles, soit la salle de sport où se passent les entraînements de MMA et où se retrouvent les protagonistes de la série. Le chef de cette salle est Alvey, un ancien champion devenu entraîneur. Malgré une introduction du personnage poussive et clichée (lors de son footing, il se prend la tête avec des mexicains d’un gang qui pensent lui faire sa fête, mais c’est lui qui les défonce parce qu’il est trooop balèze), Alvey est LE moteur de la série, un personnage fort et attachant, interprété par le charismatique Frank Grillo qui jouait Nick Savrinn dans Prison Break – l’avocat de la première saison qui voulait innocenter Lincoln Burrows avant de se faire tuer.

      Alvey est aussi le père de deux enfants d’une première union : Nate le fils prodigue (futur champion) et Jay le fils indigne (alcool et drogues). Lisa, sa copine actuelle, tente de tenir d’une main ferme la gestion de la salle, car celle-ci est en grande difficulté financière tant Alvey, par amour pour son sport, laisse s’entraîner un peu tout le monde et notamment les mauvais payeurs. Et pour ajouter un peu de piment, au début de la série sort de prison Ryan, ex-espoir de la discipline et accessoirement ex-amoureux de Lisa. Malgré cette rivalité, Alvey va aider Ryan à retrouver la gloire passée.

       

      Alvey Kulina

      Alvey, sous les poings, un être sensible.

       

      Honnêtement, la série ne se prend pas la tête à créer des caractères inédits et jamais-vus, mais arrive néanmoins à poser très rapidement ses personnages principaux. Le boulot est fait, on identifie clairement les tenants et aboutissants des futurs enjeux et les protagonistes sont suffisamment plantés pour qu’on s’y intéresse. En ce sens, le pilote réussit son premier combat : exister.

       

       

      Quelqu’un qui m'ressemble

       

      Et dès les premières minutes, ce qui est indéniable est la ressemblance de Kingdom avec une autre grande série sur le sport (foot US pour le coup) : Friday Night Lights. On ne peut qu’y songer : caméra à l’épaule, grain de l’image, lumière naturelle et image de soleils couchants. Cela crée une sympathie immédiate et on prend instantanément plaisir à suivre les personnages et flâner avec eux. D’ailleurs, même ceux-ci ont un air de familiarité avec la série sur les Panthers. Exemple : le couple Alvey et Lisa fait irrémédiablement penser à Coach Taylor et Tami (surtout Alvey, qui est à la fois un entraîneur hyper exigeant et une grande gueule qui cache un grand cœur). Dans le même ordre d’idée, Ryan a un faux-air de Matt Saracen en plus viril et musclé, tandis que Jay pourrait faire penser à Tim Riggins, à savoir le sportif talentueux plein de démons qui lui confèrent un comportement autodestructeur.

       

      Ryan Wheeler

      Pour le bonheur des femmes (et de certains hommes) : une photo de Ryan Wheeler.

       

       

      Où sont les femmes ?

       

      Et alors, qui sont les nouvelles Julie Taylor, Lyla Garrity ou Tyra Colette ? Bah nulle part, c’est un peu ici que le bât blesse. Dans Kingdom, les personnages féminins, à part Lisa, sont inexistants, trop souvent réduites à un trophée qu’on exhibe, que ce soit la sexy kiné qu’on convoite, ou ces corps nus sans nom qui se font prendre ici et là, apportant son lot de nudité gratuite. Et même Lisa, si elle est sur le devant de la scène, vaut aussi parce qu’elle est au cœur d’un triangle amoureux qui permet de complexifier les rapports entre les protagonistes mâles. Pour donner un autre exemple, dans l’épisode trois, on fait la connaissance de Christina, la mère de Nate et Jay, et on découvre qu’elle est une prostituée accro à l’héroïne qui fait des gang-bangs avec des jeunes de 18 ans. Encore une fois, j’ai l’impression que ce personnage n’existe pas par lui-même, mais par le biais de Jay, pour lui donner un background, une raison de sa dérive.

      Peut-être l’avenir de la série me donnera tort, mais sur les premiers épisodes, on sent les musclés pas très à l’aise vis-à-vis de la féminité.

       

      Lisa fait respecter la loi dans sa salle de gym

      Lisa traitant probablement un des hommes de gros phallocrate.

       

       

      Tous ces combats

       

      Et comme Friday Night Lights, Kingdom se sert d’un argument sportif pour donner la parole à une certaine frange de la population américaine, la classe pauvre qui, entre alcoolisme et délabrement (présent sur des détails tels la cuisine où Ryan travaille à la plonge, infectée de moisissures), fait ce qu’elle peut pour s’occuper : c’est-à-dire participer à des sports ultra-violents ou se droguer. Car oui, la drogue est très présente dans la série qui n’évacue pas la question du dopage dans le milieu des combats. Tous les personnages sont touchés ou ont touché à ce fléau à différents niveaux, que ce soit les hormones de croissances pour Alvey, l’héroïne pour Jay ou le cannabis pour Lisa. Mais il n’y a pas vraiment de condamnation ou de morale, juste une observation. Et ce sujet de la drogue, associé à la probable guerre déclenchée avec un gang de chicanos, font que la série a aussi un petit côté Sons of Anarchy, une nouvelle fois pas déplaisant. Il sera donc intéressant de voir quelle direction la série va emprunter.

       

      Jay, un pistolet dans la bouche

      Une soirée normale pour Jay.

       

      Un dernier point sur les combats de MMA, qui sont tout de même le thème central de la série. De manière surprenante, il y en a très peu et sur les trois épisodes vus, il n’y en a qu’un, celui de Nate lors du pilote. Toutefois, celui-ci est une réussite, la réalisation et le montage assurent et rendent cet affrontement très dynamique et exaltant. De même que lorsque les combattants s’entraînent sur les punching-balls, les coups sont secs et font mal, on sent vraiment la puissance se dégager au-delà de l’écran. Et comme tous souhaitent au plus vite retrouver le chemin du ring, il y a fort à parier que cela va re-castagner sévère dans les épisodes prochains.

       

      Malgré un excès de testostérone, on s’attache très vite à ces titans, et on suit avec intérêt leurs combats sur le ring ou dans la vie. Sans être une révolution, Kingdom propose une série qui se laisse bien suivre, car elle arrive très vite à créer de l’empathie pour ses personnages.

       

      J’ai aimé :

       

      • De bons acteurs qui tiennent la baraque.
      • Un rythme bien géré qui fait qu’on ne voit pas le temps passer.
      • Retrouver l’esprit Friday Night Lights.

       

      Je n’ai pas aimé :

       

      • Que justement, Kingdom ait du mal à sortir de l’ombre planant de la série de Peter Berg.
      • Les personnages féminins majoritairement réduits à un défilé de boobs et de fesses.

       

      J’ai été étonné :

       

      • Au final, ils combattent peu.

       

      Note moyenne des trois premiers épisodes : 13,6/20.

       

      Vidéos des chansons qui constituent les titres des paragraphes :

       


      Et après Prison Break ?

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      Prison Break revient de l'au-delà pour une cinquième saison. L'occasion de faire un focus sur la suite de la carrière des acteurs.

       

      « J’ai pas le temps mon esprit glisse ailleurs (pas le choix, faut y aller). »

       

      Hein, vous vous en souvenez ? Le générique de Faf Larage, Prison Break, les plans de la prison tatoués sur le corps de Michael Scofield pour faire libérer son frère, injustement condamné ? Comme tout le monde, vous avez été pris de passion pour la première saison, avez suivi la deuxième avec quelques réserves, avez été plus que sceptique au fur et à mesure que la troisième se déroulait, puis très très circonspect devant la quatrième au point de la laisser tomber en cours de route. Seuls les plus téméraires (masochistes ?) ont jeté un coup d’œil au téléfilm de fin ("Resurrection") et plusieurs ne sont jamais revenus les mêmes.

      Mais ce n’est pas fini, la série renaît de ses cendres pour une cinquième saison aussi inattendue qu’inespérée (dans le sens "espérée par personne"). Et au vu de la bande-annonce et du synopsis (T-Bag apprend à Lincoln Burrows, Fernando Sucre et Sara Tancredi que Michael n’est pas mort, mais… en prison – waouh, vertigineux de prise de risque !), cela ne sent pas les grands changements et on peut craindre que Prison Break rejoigne le grand club des séries qui ont foiré leurs comebacks (X-Files, Heroes Reborn, 24). Mais les faits sont là, la série revient le 4 avril.

      Donc pour fêtercélébrer marquer l’évènement, Série-All propose un nouveau "Et après, dans quelles séries ont joué les acteurs de Prison Break ?".

       

       

      Affiche avec tous les acteurs de Prison Break

      Oui, bah vous pouvez faire la tête, car ce n'est pas toujours génial.

       

       

      Wentworth Miller (Michael Scofield)

       

      C’est la caution sexy du casting, le cachet "hot saucisse", et de nombreuses femmes ont fantasmé sur Michael Scofield, le génie tatoué qui se fait volontairement incarcérer pour délivrer son frère, et qui passe la moitié de chaque épisode torse nu. Puis en 2013, il fait son coming-out pour protester contre les lois anti-gay en Russie. Un acte fort, bravo. De là à penser que cette sortie du placard a un peu cassé sa carrière aux yeux des frileux directeurs de casting, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas (mais quand même). En tout cas, sa carrière post-Prison Break n’a rien de magique : deux guests dans New York, Unité Spéciale et dans Dr House. Puis il rejoint la série The Flash où il interprète Captain Cold, rôle qu’il reprend dans DC's Legends of Tomorrow dans sa saison une et de manière plus parcimonieuse dans la saison deux.

      Et.

      Puis.

      C’est.

      Tout.

       

      Wentworth dans DC's Legends of Tomorrow

      Une personne de Série-All a dit un jour que même ses lunettes de soleil jouaient mieux que lui. Mais c'était une personne méchante.

       

       

      Dominic Purcell (Lincoln Burrows)

       

      L’interprète de John Doe a eu une carrière assez parallèle à celle de son petit camarade du dessus. À savoir deux guests, histoire de ramener un peu de thune à la maison, dans Castle et Common Law, puis il intègre lui aussi The Flash (il est Heatwave) et DC's Legends of Tomorrow.

      Et les deux se retrouvent dans la saison 5 de Prison Break. De vrais bros, inséparables et copains comme cochons, c’est limite émouvant.

       

      Dominic Purcell dans DC's Legends of Tomorrow

      "Quoi, ma gueule ? Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? – Tu prends trop de café en ce moment, Dominic, j'te jure."

       

       

      Amaury Nolasco (Fernando Sucre)

       

      Il était le gentil gars, le compadre toujours fidèle (et parfois un peu boulet) de la série. La chance d'Amaury est d’avoir un physique plus passe-partout que les interprètes des frères Scofield/Burrows et d’être moins éternellement associé à la série. Il a donc plus facilement rebondi en jouant dans la saison deux de Southland (série classée deuxième dans le top de Série-All), puis en étant dans le casting principal de Chase, Work It ou Telenovela et en faisant des passages sur un épisode dans CSI: Miami, Burn Notice ou Justified. Bon, c’était toujours pour des rôles de latinos (cf. les patronymes de ses rôles, deux Martinez, un Alvarez ou Machado), mais on ne peut pas tout avoir.

       

      Amaury Nolasco dans Telenovela

      ¿ Qué ? Pourqué yo n'esta que des rôles de sud-américains ? Cabron.

       

       

      Robert Knepper (T-Bag)

       

      Theodore Bagwell, le psychopathe qui avait des drôles de pratiques avec ses poches de pantalon, a surfé sur la vague du succès de Prison Break en enchaînant avec le rôle de méchant dans la désastreuse saison quatre d’Heroes. Ensuite, après une pige de six épisodes sur Stargate Universe, ce fut le déluge (Chase où il y a son copain Amaury Nolasco, Criminal Minds, Shameless, Breakout Kings, les treize épisodes de Cult, Hawaii Five-O, Chicago P.D., Texas Rising, NCIS, American Horror Story: Hotel ou iZombie). Cette activité impressionnante l’a même amené lui aussi dans The Flash où il reprend son rôle de Clock King qu’il tenait dans Arrow. 2017 sera chargée pour lui, car il participera à la saison cinq de Prison Break, à la saison six d’Homeland et… à la saison trois de Twin Peaks. Celui qui a le mieux réussi son évasion de Prison Break, c’est clairement lui !

       

      Robert Knepper avec un pistolet

      "Robert, c'est Tim Kring et j'ai une idée pour une saison 2 de Heroes Reborn et j'ai pensé à toi pour... hé ! Me tire pas dessus !"

       

       

      Sarah Wayne Callies (Sara Tancredi)

       

      Des fois, on ne sait pas pourquoi, mais il y a des acteurs ou des actrices, on ne peut pas les piffrer, c’est viscéral. Moi, la Sarah, c’est peut-être sa moue boudeuse qu’elle arbore constamment ou peut-être n’y est-elle pour rien et c’est juste les rôles qu’elle interprète que je trouve irritants, mais à chaque fois que je la vois, j’attrape de l’eczéma. Nonobstant ce fait, après Prison Break, elle a fait une apparition dans Dr House. Puis elle a gagné le gros lot et a intégré l’arnaque la série phénomène The Walking Dead où elle a joué Lori, l’énervante la femme de Rick sur trois saisons. Ensuite, elle a joué dans la série d’anticipation Colony (série toujours en cours) où elle plombe la série interprête la compagne du lostien Josh Holloway. Au final, elle aura bien tiré son épingle du jeu et mené une suite de carrière très honorable. Sauf dans mon cœur. Mais je ne pense pas que cela l’empêche de dormir, le soir.

       

      Sarah Wayne Callies dans Colony

      Les problèmes de constipation touchent des milliers de personnes chaque jour.

       

       

      Wade Williams (Brad Bellick)

       

      Il était le gardien de prison bourru qui basculait peu à peu dans l’illégalité. Wade est typiquement l’acteur qui a le derrière entre deux chaises, à savoir qu’il possède un physique marquant (même s’il l’amène à souvent jouer les brutes) mais malheureusement trop éloigné des standards pour pouvoir tenir le premier rôle d’une série. Conclusion, beaucoup de CDD d’un épisode (Over There, Kojak (le remake), Monk, Esprits Criminels, Bones, The Mentalist, Touch, Scorpion, Grimm et Westworld tout récemment). Il a aussi souvent prêté sa voix à des animés de Batman. Et pour l’anecdote, il a rendossé un costume de gardien de prison dans les deux épisodes Execution et Renaissance de la série Revenge. Il y prendrait du plaisir, le saligaud, que cela ne nous étonnerait pas.

       

      Wade Williams dans Revenge

      "C'est qui le patron ?"

       

       

      Marshall Allman (L.J. Burrows)

       

      À vrai dire, j’avais un peu zappé de ma mémoire son personnage. Mais effectivement, Lincoln avait un fils dans la série, un peu boudeur comme souvent les ados dans les séries. Par la suite, Marshall Allman a beaucoup côtoyé de créatures fantastiques tels des fantômes (Ghost Whisperer pour un épisode), des morts-vivants (iZombie, un épisode), beaucoup de vampires (True Blood où il joue Tommy Mickens pour deux saisons) et des robots (Humans où il intègre la saison 2). Il aura aussi fréquenté un psychopathe épris de sa maman (Bates Motel, quatre épisodes) et pour un épisode à chaque fois des cowboys (Justified), des motards (Sons of Anarchy), des médecins (Grey’s Anatomy), des publicitaires (Mad Men), des barmans (It’s Always Sunny in Philadelphia) et plein de flics (CSI, CSI: Miami, New York Unité Spéciale, The Closer). Bref, un acteur avec beaucoup de tolérance et sans a priori, j’aime bien ça.

       

      Marshall Allman dans True Blood

      Bien tenté, Marshall, mais cela ne suffira pas pour intégrer le casting de la cinquième saison.

       

       

      William Fichtner (Alexander Mahone)

       

      Lui, par contre, les guests, les apparitions pour un seul épisode, ce n’est pas son truc, Mooonsieur William ne se déplace pas pour rien. Parfois, cela ne fonctionne pas (Night and Day n’aura duré que le pilote), mais souvent, il s’accroche. Que ce soit sur huit épisodes d’Entourage, quatre sur Empire et plus durablement sur Crossing Lines, ou Mom où il devient "regular" sur la saison quatre. Un petit gars qui n’en veut.

       

      William Fichtner dans Mom

      William après s'être tapé l'intégrale Prison Break, téléfilm compris.

       

       

      Jodi Lyn O’Keefe (Gretchen Morgan)

       

      J’ai un pote qui avait flashé sur Gretchen, la brune de Prison Break, et il rêvait qu’elle le kidnappe dans la rue, qu’elle le ligote à une chaise et pour le faire parler qu’elle sorte un gros censured et qu’elle censured son petit censured censured censured... Le coquin.

      Sinon, la belle, après Prison Break, fait beaucoup de guests (The Big Bang Theory où elle joue une prostituée, Lost, Mon Oncle Charlie, Law & Order: LA). Le seul rôle récurrent qu’elle obtient est dans Vampire Diaries pour les saisons 6 et 7. Dernièrement, elle a fait un petit coucou dans Lucifer.

       

      Jodi Lyn O'Keefe dans The Big Bang Theory

      "Tu connais le strapon ? – Noooon, c'est quoi ?  "

       

       

      Rockmond Dunbar (Benjamin "C-Note" Franklin)

       

      Il était le taulard C-Note, l’un des nombreux faux méchants de la série. De prisonnier, il passa très souvent de l’autre côté des barreaux pour la suite de sa carrière, et devint représentant de la loi. Un rôle de shérif dans Sons Of Anarchy (trois saisons), un agent du FBI pour The Mentalist (deux saisons) et deux fois détective (Terriers et The Path). Mis à part ces séries, il a joué dans une vingtaine d’épisodes dans The Game et fait un passage éclair dans Grey's Anatomy.

       

      Rockmond Dunbar dans The Mentalist

      "Patrick, que pouvez-vous me dire sur la psychologie de ce coquillage ? – Putain, lâche-moi, j'ai du boulot !"

       

      Alors, vous croyez aux miracles ?

      Le Vrickavrack - Février/Mars 2017

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      Legion, Man Seeking Woman, Riverdale, 24: Legacy, Beau Séjour... on parle d'eux (et d'autres) dans ce numéro.

      Logo Vrickavrack

       

      Parlons un peu de politique, si vous le voulez bien, c’est rare à Série-All. Qui a le meilleur programme, ce mois d’avril ?

      Est-ce Macron ? Non.

      Est-ce Hamon ? Non plus.

      Fillon alors ? Toujours pas.

      Le Pen donc ?Non.

      Est-ce Asselineau ? C’est qui lui ?

      Mélenchon, Poutou, Arthaud ou Lassalle ? Non, presque, non et non.

      Est-ce Nicolas Dupont-Aignan, donc ?

      GIF de Friends, Chandler et Joey se moquant

      Soyons sérieux.

      Non, le meilleur programme pour le mois d’avril est celui du Vrickavrack ! Vous ne me croyez pas ? Lookez.

      • Fargo saison 3 (19 avril)

      GIF de Will and Grace se moquant

      Non pas Prison Break, c'est un gag.

       

      Ce n’est pas énorme et plein comme un œuf (de Pâques), hein ? Donc, en avril, votez avec votre cœur, votez le Vrickavrack. Il ne vous trahira pas, ne vous décevra pas et a acheté lui-même ses costumes de campagne. En attendant ce mois d’avril alléchant, voici le numéro de février/mars qui est tout de même plutôt chiadé dans son genre.

       

       

       Le Fonz du mois : Melinda Gordon (Ghost Whisperer)

       

      Fonz Melinda se marie : avis très favorableAvis très favorable

      Fonz Melinda contente : avis favorableAvis favorable

      Fonz Melinda circonspecte : avis neutreAvis neutre

      Fonz Melinda pleure : avis défavorableAvis défavorable

       

       

      Sommaire :

       

       

       

      24: Legacy

       

      Affiche - 24: Legacy

       

      Nick : Au début, c’est sympa, c’est comme si on avait mis de nouveaux personnages dans les vieux décors de 24 et gardé les gimmicks visuels (chrono qui défile, split-screen et bip-bip). Exit Jack Bauer, c’est un dénommé Eric Carter qui est le nouvel héros, un ex-marine qui voit son ancienne unité se faire éliminer par un groupuscule terroriste à la recherche d’une clé USB contenant des informations ultra-secrètes. Les nouveautés étant très rares – des détails (la traditionnelle amourette à l’intérieur de la CTU est, cette fois, entre deux hommes ; ou Nicole, la femme d’Eric, se débrouille comme une chef et n’a pas besoin de son mari pour la sauver) – nous sommes donc en terrain connu : un héros invulnérable, obstiné et infatigable, de méchants arabes terroristes sans aucune pitié, des sénateurs menteurs et comploteurs, des traîtres partout, du patriotisme et toujours des histoires de famille en fond. On n’a finalement pas besoin de bien suivre attentivement ce qui se passe à l’écran tant tout est déjà couru et a été vu dans la série mère.

      Mais peu à peu, le plaisir de regarder ce divertissement bourrin et bas du front décroît. Les enchaînements pour attendre les vingt-quatre heures sont vraiment poussifs et grossiers (le marine qui a la clé USB décide de faire chanter le gouvernement des USA, il faut donc attaquer un commissariat pour trouver l’argent de la rançon. Finalement, le marine se reprend mais se fait voler la clé par les méchants. Pas grave, il a réussi en l’espace de deux secondes et demi à identifier le revendeur (!) des fusils des assaillants. Ajoutons aussi à ce collier de péripéties crétines, les deux apprentis terroristes au lycée qui enchaînent boulette sur boulette. L’écriture est en pilotage automatique, les scénaristes ne s’embêtent pas pour créer de l’inédit, du suspense ou de l’émotion et se contentent paresseusement de recopier les recettes passées.

      24: Legacy est un objet vide, sans âme, ni passion, triste comme un dentifrice qu’on aurait pressé jusqu’au bout, jusqu’à l’écœurement.

      Fonz Melinda pleure : avis défavorable Avis défavorable

       

       

      Baskets - Saison 2

       

      Affiche - Baskets saison 3

       

      Nick : Pour cette saison 2, Baskets n’est plus la série sur Chip Baskets, mais la série sur les Baskets, la famille – soit la mère, Chip & Dale, ainsi que dans une moindre mesure les deux autres jumeaux, la mamie et l’oncle. Le fait de démultiplier les personnages principaux et de reléguer le tourmenté Chip au second plan permet d’éviter les trous d’air et certains moments longs de la première saison.

      Si Zach Galifianakis assure toujours en interprétant les deux frères jumeaux (qui dans un épisode se battent, belle performance), ces deux personnages sont souvent vraiment trop égoïstes et insupportables (pauvre gentille Martha qui s’en prend plein la tête une nouvelle fois), pour qu’on puisse réellement s’attacher à eux. Et c’est Louie Anderson qui profite de ce renversement des rôles pour faire éclater son talent au grand jour. En effet, l’acteur épouse à merveille les robes à fleurs, le ton gaillard et gouailleur de Christine Baskets, la maman de la famille, maman qui prend conscience d’avoir gâché sa vie à se faire sans cesse du mauvais sang pour ses ingrats d’enfants et décide de commencer (enfin) à vivre. Louie Anderson est vraiment parfait de justesse et rend touchante (et jamais ridicule) l’amourette que vit Christine avec un homme de Denver. Avec ce rôle, il mériterait vraiment une reconnaissance et de nombreux prix.

      Définitivement plus un drama avec des gags épars qu’une sitcom comique, Baskets sort une saison 2 plus cohérente et plus positive qui tient chaud au cœur.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable

       

       

      Beau Séjour

       

      Affiche - Beau Séjour

       

      Nick : Si Beau Séjourétait une équation mathématique, elle serait :

      (Broadchurch + Les Revenants) / Twin Peaks × ∫du générique de True Detective. En version belge.

      Beau Séjour, diffusée sur Arte, est une série policière, à l’atmosphère lourde, qui mène bien sa barque parmi l’enquête sur le meurtre d’une adolescente à résoudre, les personnages aux motivations floues, et une liste des présumés coupables longue comme un bras. Parfois novatrice (ce sont deux femmes qui mènent l’enquête), parfois classique (l’attitude parfois maladroite de certains personnages ou le fait que tous ont fait quelque chose d’illégal ou de suspect la nuit du meurtre), la série arrive à tenir la distance sans vraiment chuter en tension.

      De plus, une idée de génie permet à Beau Séjour de sortir son épingle du jeu : Kato la victime revient enquêter sur son meurtre sous la forme d’un fantôme. Certaines personnes peuvent la voir (dont son père ou sa meilleure amie) et interagir avec elle ou la toucher, tandis que d’autres non. De plus, Kato peut utiliser des objets (un téléphone portable ou une moto), dans une sorte de réalité parallèle, car pour les vivants, ces objets restent immobiles. Semblant de rien, ces deux caractéristiques donnent à la série un vent de liberté, une spécificité et de belles séances d’émotions (quand la mère de Kato parle à sa fille morte via son ex-mari).

      Extrêmement bien rodé et agréable à suivre, Beau Séjour est un bon palliatif en attendant le retour de Twin Peaks.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable

       

       

      Broadchurch - Saison 3

       

      Affiche - Broadchurch saison 3

       

      Galax : Broadchurch revient confiante après une saison 2 qui avait voulu bouleverser les codes des séries du genre en basculant sur le procès de l’affaire Danny Latimer, mais qui s’était selon moi perdue sur la fin dans des intrigues sans queue ni tête. En choisissant d’axer son récit sur un postulat plus simple – une affaire de viol – mais tout aussi destructeur, la série renoue avec ses origines et recentre l’action sur les conséquences d’un acte bouleversant au sein d’une petite communauté, où tout le monde devient suspect. La saison 3 en est à sa moitié et pour l’instant gère d’une main de maître son enquête, tout en intégrant habilement les anciens personnages dans la nouvelle affaire (la mère Latimer devenant l’assistante personnelle de la victime de la saison). La machine est bien huilée, on est en droit d’avoir confiance pour la fin de saison ! Le plus dur sera de conclure la série dans son ensemble, puisque Broadchurch n’aura pas de quatrième saison.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable

       

       

      How to Get Away with Murder - Saison 3

       

      Affiche - How to Get Away with Murder saison 3

       

      Galax : La série saura-t-elle un jour nous offrir une saison qui reste bonne tout du long ? Après la bonne première partie de saison 3 qui s’était soldée par la mort très attendue d’un des personnages principaux, la suite s’est révélée plutôt décevante : assez mollasson, le fil rouge était maigre – il a fallu attendre le final pour découvrir l’identité du tueur – certes offrant des perspectives intéressantes, mais qui peinait à masquer l’essoufflement de la série. En ce qui me concerne du moins, la passion n’a pas vraiment été là. La fin de saison ne nous a donc pas réservé les habituels rebondissements ou affrontements de taille. Même si le bilan de cette saison 3 est tout de même positif et probablement meilleur que celui de la saison 2, on ressort à nouveau avec la sensation que How to Get Away with Murder tire sur la corde. To be continued...

      Fonz Melinda circonspecte : avis neutre Avis neutre +

       

       

      Inside n°9 - Saison 3

       

      Affiche - Inside n°9 saison 3

       

      Gizmo : L’excellemment méconnue anthologie des créateurs de The League of Gentlemen (série dans laquelle Mark Gatiss donnait libre cours à tous ses fantasmes de travestissement) revient pour une troisième saison aussi noire qu’un café sans lait. Le casting s’amuse toujours autant dans cet univers grotesque où l’on essaye de deviner quel twist pervers se cache au bout du tunnel. Alors si vous voulez voir un expert cruciverbiste et une jeune ingénue s’affronter dans un duel de mots croisés pervers, un slasher grotesque dans une galerie d’art ou bien un homme devenir fou à cause d’une chaussure abandonnée devant sa porte, peut-être devriez-vous tenter de vous immerger Inside n°9

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable

       

       

      It's Always Sunny in Philadelphia - Saison 12

       

      Affiche - Philadelphia saison 12

       

      Koss : Après douze ans de routine, la sitcom à l'humour noir s'est brusquement décidée à tenter du neuf, avec le départ d'un des acteurs du casting. Pari assez risqué car le show nous a offert sans doute sa meilleure saison. Globalement, It's Always Sunny In Philadelphia a beaucoup innové cette année en faisant évoluer chacun de ses personnages (sauf Frank bien sûr), en bouclant même une intrigue lancée depuis la toute première saison.

      Excellente saison globalement. Un quasi sans faute même (moins un épisode). Il est peut-être un peu trop tôt pour le dire, mais il se pourrait bien qu'on ait assisté au summum créatif du show.

      Fonz Melinda se marie : avis très favorable Avis très favorable

       

       

      Legion

       

      Affiche - Legion

       

      Altair : Ouahou… pour du bizarre, c’est du bizarre ! Mais en corollaire, c’est follement inventif et original, surtout si l’on considère que cette série appartient à l’univers par ailleurs très balisé des super-héros américains.

      Mais reprenons au début : à la base, Legion est un personnage de comic, un mutant appartenant à l’univers X-Men. Mais au fond, la série se fiche un peu de cet héritage. Tout ce qui compte ici, c’est que Legion a un cerveau très puissant et très compliqué, labyrinthique, malade. Un véritable puzzle, fait de vrais et de faux souvenirs, d’hallucinations inquiétantes, de zones claires et de zones d’ombre, où il est difficile de démêler le vrai du faux. Sans compter des pouvoirs mentaux hyper puissants mais non maîtrisés, mal définis, aléatoires…

      La série nous invite à visiter, littéralement, cet esprit torturé, interné au début en asile psychiatrique pour schizophrénie. Le voyage tient un peu du trip sous acide, ce qui ne sera probablement pas du goût de tout le monde… On pourra aussi reprocher à la série de tourner un peu en rond, et des personnages secondaires qui ont un fort potentiel mais qui pour le moment restent assez clichés, ce qui tempère un peu mon enthousiasme initial.

      Mais pour le moment je pardonne aisément ces défauts tant la série est créative et maîtrisée par ailleurs. Reste à voir où l’on va…

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable à très favorable (ça dépendra de la fin de la saison)


      Antofisherb : La série est clairement novatrice dans sa narration, sa mise en scène, bref sa manière de raconter son histoire en tant que série, en plus de coller à l’inventivité visuelle du comic. Après Fargo, qui s’était déjà fait remarquer par quelques inventivités narratives, Noah Hawley confirme ainsi sa place de nouveau créateur de génie du petit écran, au même titre que Bryan Fuller. Et ce que je pourrais reprocher à Legion rejoint justement les défauts que je trouvais à la saison 3 d’Hannibal : le désir de vouloir aller trop loin dans le cassage des codes narratifs sériels pèse un peu sur la progression de l’histoire et l’intensité des conflits dramatiques. Il faudra avoir un aperçu de la saison entière pour réellement en juger, mais pour l’instant la série a un peu tendance à répéter son exploration interne de David. C’est certes le sujet de la série, mais on a parfois l’impression que chaque épisode sert davantage à casser plus de codes et caser plus de délires qu’à introduire de nouveaux éléments narratifs ou psychologiques. Au final, peut-être bien que la série souffre surtout d’un visionnage hebdomadaire, et qu’elle gagnerait à être binge-watchée afin de mieux considérer l’exploration onirique du cerveau de David comme un tout.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable (sous réserve de très favorable selon la fin de la saison)

       

      Koss : Réalisation époustouflante, acteurs incroyables, montage parfait, sound design ultra travaillé et narration maligne. Chaque plan est une merveille.

      La seule question qui demeure est la suivante : pourquoi vous ne regardez pas encore cette série ?

      Fonz Melinda se marie Avis très favorable (pour l’instant)

       

      Nick : Oui, les séries sur les super-héros peuvent donner autre chose que le long tunnel rébarbatif d’Iron Fist ou celles gentiment cheap de The CW. Legion en est la preuve.

      Commençant tambour battant avec la chanson Happy Jack de The Who, le pilote nous jette sans ménagement dans la tête d’un schizophrène pour une plongée intense et réussie dans son esprit. Ce format proche de l’onirisme se poursuit sur les épisodes suivants et donne un schéma très original, fait de successions de scènes en forme de puzzle. Et comme les pouvoirs de David ne sont pas encore tous définis, cela permet à la série d’emprunter pas mal de pistes très différentes au sein d’un même épisode, que ce soit des scènes d’action à la X-Men, des instants de cauchemar qu’on penserait tirer de Les Griffes de la Nuit ou des balades dans des souvenirs rappelant Eternal Sunshine of the Spotless Mind, le chef-d’œuvre de Michel Gondry.

      Volontairement confuse, parfois répétitive ou souffrant à l’occasion de longueurs, Legion est surtout déstabilisante et surprenante, une série expérimentale passionnante comme rarement vue. Et comme en plus, il y a la craquante Aubrey Plaza (April de Parks and Recreation) et que la bande originale est top, on ne boude pas son plaisir et on se perd avec délice dans le dédale mental de Legion.

      Fonz Melinda se marie Avis très favorable

       

       

      Man Seeking Woman - Saison 3

       

      Affiche - Man Seeking Woman

       

      Koss : Fin de troisième saison pour Josh qui a finalement fini par trouver l’âme sœur, pour même se marier avec elle. De ce fait, à moins de basculer sur un Woman Seeking Man sur Liz, la sœur de Josh (oui !), le titre même de la série n’a plus vraiment de sens. Cette petite endive de Josh est arrivé au bout de son histoire. Il était peut-être même temps que tout cela s’arrête, vu le peu d’inspiration dont ont fait preuve les scénaristes, cette année.

      En effet, la grosse majorité des vannes de cette troisième saison ont été faites en référence à quelque chose d’autre, souvent des films et/ou séries (Indiana Jones, Le Sixième Sens, Les Évadés, etc.). Il n'y avait plus de blagues originales. Plus de Tanaka. Ce n'est plus une série drôle par elle-même. Elle a complètement perdu son autonomie et s’est contentée d'enchaîner les clins d’œil comme le plus gros des forceurs.

      Une saison 3 donc globalement plus faible que les précédentes. Il serait peut-être temps d’arrêter avant que ça vire vraiment chocolat, non ?

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis (assez) favorable

       

      Nick : Le poison du couple c’est la routine. Même si Man Seeking Woman l’assène assez souvent, les scénaristes ne l’ont pas appliqué à leur série. Car oui, cette saison 3, en se reposant sur ses acquis, a montré d’inquiétants premiers signes d’essoufflement.

      Même s’il y a du changement au niveau de l’intrigue (Josh a enfin rencontré le grand amour), les épisodes sont construits sur le même format : quelque chose cloche dans le couple, l’un des deux surréagit, il y a des disputes, des questionnements, puis une remise en question et tout finit bien. L’enchaînement des épisodes manque déjà de variété, mais en plus, on finit par déceler certaines des ficelles de la série, notamment lorsqu’elle manque d’inspiration et qu'on la voit se réfugier systématiquement vers les gags scatophiles ou la parodie facile de films à succès.

      Pour noircir un peu plus le tableau, les personnages ont été aussi plus down, cette saison, moins sympathiques. Ainsi, Josh se révèle un compagnon casanier et ennuyeux et Mick un ami lourd et vulgaire. Même Liz n’a pas atteint les hauteurs habituelles. Heureusement, il y a eu l’arrivée de Lucy, la fiancée et la révélation, un personnage attachant, charmant et vraiment drôle. Elle a vraiment permis de faire passer la pilule plus facilement et de nous faire continuer à fermer les yeux sur la faiblesse de certaines intrigues ou la répétition des thèmes abordés (quasiment tous les épisodes parlent des relations compliquées avec les parents ou beaux-parents).

      Attention, Man Seeking Woman n’est pas devenue complètement nulle. Il y a toujours des gags très bons, des situations hilarantes voire des éclairs de génie, tout ne s’est pas perdu, mais la série devra sacrement se bouger le cul et faire des efforts pour retrouver la flamme passée si saison 4 il y a (avec probablement une arrivée de bébé à la clé).

      Fonz Melinda circonspecte : avis neutre Avis neutre (comme on met exprès une mauvaise note à un élève talentueux pour le faire réagir)

       

       

      Powerless

       

      Affiche - Powerless

       

      Gizmo : En 2009 (Dieu que le temps passe vite) était sortie une sympathique petite série sur une entreprise inventant des gadgets loufoques : Better Off Ted. Elle était drôle, souvent très maligne et irrévérencieuse (je me souviens notamment d’un détecteur de mouvements qui ne repérait pas les gens de couleur), et surtout injustement annulée au bout de deux saisons. Powerless semble piocher dans des brouillons de scripts de Better Off Ted, avec son équipe cherchant à créer de nouveaux gadgets pour le compte de Wayne Enterprise. Sauf que Powerless n’est ni drôle, ni pertinente, ni bien jouée. Il est presque fascinant de voir une série passer aussi brillamment à côté de son potentiel, tant le projet semblait être une véritable mine d’or à gags et situations. Mais outre les défauts évidents de ses premiers épisodes, Powerless incarne aussi une mode qui s'essouffle, celle du super-héroïsme à toutes les sauces, à toutes les heures de la journée, sur tous les supports. Épuisant.

      Fonz Melinda pleure : avis défavorable Avis défavorable

       

      Koss : Powerless est une série qui commence de manière unique. C’est probablement la série nulle qui a le meilleur générique. Non mais franchement regardez-moi cette merveille :

       

       

      En quelques secondes, on comprend tout le concept de la sitcom. C’est malin, précis, assez beau et prenant. Bref, tout ce que n’est pas la série elle-même. Les gags sont forcés, l’humour ne fonctionne pas, tout y est ultra cheap et les acteurs sont catastrophiques. J’ai même rarement vu un jeu aussi faux que celui d’Alan Tudyk. Il propulse le show vers des sommets de malaise inatteignables. Après le pilote, la série remonte un peu la pente, mais dieu que c’est laborieux. Bref, sortez-moi Danny Pudi (Abed de Community) de là !

      Fonz Melinda pleure : avis défavorable Avis défavorable

       

       

      Riverdale

       

      Affiche - Riverdale

       

      Cail1 : Vous prenez un soupçon de Twin Peaks, une dose de One Tree Hill, une pincée de Veronica Mars, un zeste de Gossip Girl et vous obtenez Riverdale, la nouvelle série de la CW. Gros fourre-tout indigeste vous dites ? Eh bien non !

      Si a priori elle n'a rien pour elle (pitch déjà vu une dizaine de fois, personnages caricaturaux, aspect too much), Riverdale fait partie de ces séries capables de transformer chacun de ses petits défauts en qualités. Il faut dire qu'elle assume pleinement le statut qui est le sien : un teen show à l'ancienne auquel on aurait seulement ajouté un peu de modernité dans son style visuel. Qu'on ne se trompe pas : Riverdale est avant tout un guilty pleasure destiné aux aficionados des séries un peu plus légères. Elle le sait pertinemment et en a fait sa force, en assumant toutes ses références et en accentuant volontairement son aspect too much et caricatural. Clairement, la série a été créée par des passionnés de la pop culture qui lui rendent ici "hommage". C'est d'ailleurs là que se situe tout le concept de Riverdale. On accroche ou on n'accroche pas, mais dans tous les cas, il n'y a pas tromperie sur la marchandise.

      De là à dire qu'il n'y a aucun défaut, il ne faut pas exagérer non plus. Passé le plaisir de la découverte, ce mélange de références, ce style visuel glamour, ainsi que ce côté délibérément too much qui font partie de l'ADN de la série, ne suffisent plus à passer outre les nombreuses faiblesses et maladresses qui ternissent le scénario au fur et à mesure des épisodes. Le tout manque cruellement de subtilité, les relations entre les protagonistes sont souvent bâclées et maladroites, et les intrigues secondaires sont rarement pertinentes... À force de tout miser sur son univers référencé et de piocher des motifs à droite, à gauche, Riverdale oublie de développer correctement ses personnages et ses intrigues, de leur apporter le petit supplément d'âme qui aurait pourtant fait toute la différence. Si la présentation de son univers et sa petite touche esthétique sauve ses premiers épisodes, la série est vite rattrapée par les limites de son concept et ne parvient pas à transcender l'idée de base.

      Cela dit, elle reste malgré tout une bonne surprise. Pas aussi grande que celle que j'espérais au départ, mais suffisante pour me donner envie d'en profiter encore un moment.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable

       

       

      Samurai Jack - Saison 5

       

      Affiche - Samurai Jack saison 5

       

      Gizmo : Il existe des œuvres dont on n’attendait pas le retour, mais qui, une fois ressuscitées, s’imposent comme une évidence. Samurai Jack est l’une d’elles. À une époque où l’animation à la télé a acquis ses lettres de noblesse et peut désormais se permettre de véritables excentricités tout en trouvant un public fidèle, cette reprise parvient à trouver un équilibre entre l’esprit des précédentes saisons (le combat contre Scaramouche, ennemi aussi ridicule qu’inquiétant) et celui d’une série plus ambitieuse qui amorce sa dernière ligne droite. Avec un fil rouge plus prononcé (la perte de son sabre, l'entraînement de la secte d’Aku) et un univers plus sombre et désespéré, Genndy Tartakovsky revient en pleine possession de ses moyens. Le passage du temps a du bon, parfois.

      Fonz Melinda se marie Avis très favorable

       

       

      Santa Clarita Diet

       

      Affiche - Santa Clarita Diet

       

      Nick : Santa Clarita Diet est un bateau sans pilote, ni carte, compas ou GPS. À la vision des premiers épisodes, il est très difficile de savoir si les producteurs et scénaristes savent où ils vont.

      La série est-elle une satire de l’American Way of Lifeà la Desperate Housewives ? Pas vraiment, car la critique manque de mordant. Une série trash ? Certaines scènes sont bien crades, mais cela reste sage par rapport à Ash vs Evil Dead par exemple. Une sitcom décalée ? Un peu aussi, notamment à cause du comportement du père et de la fille qui acceptent très (trop ?) facilement le fait que la mère devienne du jour au lendemain anthropophage, mais la série reste trop à quai et refuse de partir dans un monde nonsensique pour que ce soit ça. Donc Santa Clarita Diet est un peu tout ça et en même temps rien du tout, un fourre-tout qui laisse dubitatif. Conséquence, sans direction claire à suivre, les acteurs semblent laissés à eux-mêmes, s’agitent et surjouent pour combler le vide, provoquant de la consternation chez le spectateur. Et comme l’humour est souvent bien gras ou lourd, le visionnage de la série finit par provoquer un ennui policé. Voire un agacement.

      Drôle de concept marketing (zombie + banlieue américaine) qui ne prend jamais corps.

      Fonz Melinda circonspecte : avis neutre Avis neutre à défavorable

       

       

      The 100 - Saison 4

       

      Affiche - The 100 saison 4

       

      Antofisherb : Un peu du même avis que Galax ci-dessous, en soi l’ultimatum apocalyptique était une bonne idée, mais le traitement d’un épisode à un autre est trop systématique. Du coup, malgré une évolution des personnages que je trouve pour ma part toujours autant réussie, cette quatrième saison a tendance à trop se répéter dans ses dilemmes moraux et la manière dont elle résout les conflits qu’elle met en place. C’est encore loin d’être déplaisant, mais il va falloir que le décor de la série évolue vraiment d’ici la prochaine saison.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable (avec petit bémol)

       

      Galax : Sur cette première moitié de saison, on aura eu plaisir à retrouver The 100 comme toujours, mais le show semble avoir un peu perdu de sa superbe. Le pitch de la saison – une catastrophe nucléaire venant bientôt éradiquer tous les humains – est bancal. J’en ai un peu marre de les voir trouver une solution à chaque épisode, avant de voir celle-ci anéantie par un rebondissement imprévisible sur le papier mais finalement très grossière, à l’image de la fausse mort d’Octavia ou de l’incendie de l’arc… Les personnages sont eux aussi bloqués dans un seul registre pour certains (Jasper le blasé, Raven qui en bave, Abby la médecin…). C’est toujours divertissant, mais le show semble être redevenu un peu con-con, c’est dommage.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable (quand même)

       

       

      The Americans - Saison 5

       

      Affiche - The Americans saison 5

       

      Koss : Comme chaque année, les scénaristes de The Americans ont jugé bon d’avoir un thème fil rouge sur la saison. Après les virus l’an dernier, cette année nous avons le droit à… l’agriculture ! C’est courageux de la part des showrunners d’avoir pris un thème aussi austère pour cette avant-dernière saison. Ce n’est pas inintéressant, car effectivement, ça a été un des nœuds de la fin de la guerre froide.

      Mais quand même, ça reste peu sexy et globalement assez décroché des saisons précédentes. Du coup, les scénaristes font tout pour raccrocher au sujet, quitte à donner l’impression de forcing, parfois.

      Cela dit, le show reste toujours de qualité et on sent progressivement, semaine après semaine, une certaine forme de montée en puissance qui devrait, inévitablement, conduire Elizabeth et Philip vers la catastrophe. De toute façon, ils semblent déjà à bout, comme exténués par l’ensemble des éléments qu’ils parviennent de moins en moins à contrôler. Et ça, ça reste toujours aussi fascinant à regarder.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable

       

       

      The Expanse - Saison 2

       

      Affiche - The Expanse saison 2

       

      Galax : Les cinq premiers épisodes correspondent à la fin du premier roman dont la série s’inspire, et plus globalement constituent la fin du premier arc de la série, qui tournait autour de l’explosion du Canterbury, l’affaire Julie Mao et le conflit naissant entre Mars et la Terre pour les Belters (Ceinturiens). Et que c’était bon ! La tension du season finale n’est jamais redescendue un seul épisode durant cette première moitié de saison. L’introduction du point de vue martien a été un peu timide, mais sert sans doute à préparer le terrain pour la suite. Autrement, tout est globalement parfait, l’histoire est maîtrisée d’une main de maître et la série récompense presque le spectateur qui est arrivé jusque-là. Il aura donc fallu s’accrocher, mais The Expanse a enfin mis les gaz.

      Fonz Melinda se marie Avis très favorable

       

      Koss : Suite des pérégrinations politiques des héros de The Expanse, toujours tiraillés au milieu de l'amorce d'un conflit qui les dépasse entre Mars et la Terre. La saison 1 avait été une vraie bonne surprise sur une chaîne (SyFy) qui ne produisait plus rien de bon depuis la fin de Battlestar Galactica.

      La saison 2 confirme la bonne lancée en introduisant pile ce qui manquait un peu depuis le début : le point de vue martien. Ce basculement donne à voir l'autre versant fanatique de l'escalade dans la guerre et permet au spectateur d'appréhender ceux qui nous étaient présentés comme des méchants pendant une bonne partie de la première saison. L'intelligence du show c'est d'avoir toujours eu, et ce depuis le début, conscience de ses propres limites. Oui, c'est une série un peu fauchée. Oui, elle est un peu limitée parfois. Mais justement, The Expanse joue avec ces limitations pour proposer un spectacle honnête et franchement très réjouissant. Donc oui, je suis bien content que la série ait repris. On en reparle le mois prochain !

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable

       

       

      The Mick

       

      Affiche - The Mick

       

      Nick : Au début, The Mick, c’est bof bof. C’est l’Amérique white trash déjà vue dans My Name is Earl ou Raising Hope, mixée à un script à la Une Nounou d’Enfer (une femme pauvre doit s’occuper de ses neveux riches et prétentieux). De plus, les personnages sont plutôt énervants (les trois gosses, au début, sont difficilement supportables tant ils crient beaucoup) et les gags ne sont pas très novateurs. Mais il y a un bon rythme qui fait qu’on ne s’ennuie pas.

      Puis peu à peu, un certain charme opère, les acteurs investissent leurs personnages et leur insufflent de petits détails qui permettent à ces derniers d’exister et devenir plus sympathiques, le visionnage des épisodes se fait de manière plus enthousiasmante, plus fluide et on se surprend à sourire plus que de raison et voire même à lâcher un rire au détour de quelques gags bien trouvés. Au fur et à mesure, même si ce n’est jamais la série du siècle, il devient très agréable de suivre les tribulations de Mickey & Co.

      The Mick est un paquet de bonbons laissé sur le bureau au boulot, on sait que ça colle aux dents et que ce n’est pas bon pour le régime, mais on ne peut s’empêcher de taper dedans, par gourmandise.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable

       

       

      Trial and Error

       

      Affiche - Trial & Error

       

      Gizmo : Oubliez The Good Place, la nouvelle série de Michael Schur diffusée en septembre dernier, Trial & Error est la véritable héritière de Parks & Recreation. Cette parodie de documentaire nous raconte comment un jeune et naïf avocat va tenter de défendre un professeur de poésie (John Lithgow) accusé du meurtre de sa femme dans la petite ville d’East Peck, en Caroline du Sud. Mais sa mission va s’avérer plus compliquée que prévu face à un suspect qui préfère ses rollers à sa femme, une secrétaire qui souffre de prosopagnosie (incapacité à reconnaître les visages) et un inspecteur dont la crétinerie confine au génie. Contrairement à Parks & Recreation, pas besoin ici d’attendre une saison entière pour apercevoir le potentiel de la série. Le premier épisode est solide, les personnages et le ton de la série sont clairement posés. Si vous êtes réfractaires à l’humour absurde, Trial & Error ne sera clairement pas votre came, les gags s'enchaînant sans répit avec plus ou moins d’intelligence, mais toujours avec assurance, notamment grâce à un casting totalement au service de la stupidité ambiante (j’apprécie particulièrement Bob Gunton et sa femme alcoolique). Bref, une nouvelle série comique prometteuse sur NBC, qui mérite plus d’attention que le pitoyable Powerless.

      Fonz Melinda contente : avis favorable Avis favorable

       

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      Critique : Eleven 1.01

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      L'annonce surprise de Netflix a laissé place à l'envie de découvrir ce spin-off. Et on n'est pas déçus !

      Le spin-off reprend exactement là où le final de la saison 1 de Stranger Things avait laissé Eleven : dans l'autre monde. Elle va donc devoir retrouver les siens et tenter de survivre dans cet univers parallèle, qui réserve bien des surprises...

      Les showrunners de Stranger Things ne s'en sont jamais cachés : ils s'inspirent de la pop culture des années 80 en construisant leur série comme un hommage. La saison 1 renvoyait explicitement aux Goonies et à l'œuvre de Carpenter. La saison 2 assumera d'ailleurs d'avantage ce clin d'œil avec la présence de Sean Astin au casting. Pour ce nouvel opus, les frères Duffer ont évidemment vu Twilight Zone et la série de Spielberg, Amazing Stories. Les mondes parallèles étant une part majeure de la culture SF, il était normal que le show s'y attarde un peu.

       

      Eleven se rend compte que les choses tournent mal

       Eleven se rend compte que les choses tournent mal

       

      C'est une Eleven dotée de cheveux qu'on retrouve en plan d'ouverture. Le pilote est suffisamment malin et bien filmé pour parvenir à nous faire croire pendant un court instant qu'il s'agit d'un flashback. On suivrait alors une Eleven avant les événements de la série mère. Mais rapidement, on constate que quelque chose cloche dans ce monde utopique. En effet, le monde à l'envers semble réaliser un par un les rêves de la jeune adolescente. Des parents aimants, une bande d'amis solide et tous ses profs qui la félicitent... Tout est fait pour la gar

      der captive, jusqu'à répéter à l'infini cette journée parfaite, comme dans "Un jour sans fin" (la référence est même explicite). Mais l'adolescente comprend peu à peu de quoi il en retourne et essaye de s'échapper. Après une première partie assez calme, l'utopie glisse doucement vers la dystopie. On retrouve alors certains aspects du "monde à l'envers".

      C'est l'autre point intéressant de ce pilote : la découverte en creux de ce "Upside Down World", qui n'était apparu que par instants dans la saison 1 de Stranger Things, et était laissé en suspens après les événements du season-finale. En suivant la journée d’Eleven dans cette boucle temporelle, on essaye de comprendre les règles de ce drôle de monde. Si pour l'instant les choses restent un peu floues, quelques éléments sont distillés çà et là : il y aurait un chef (une organisation ?) qui contrôlerait le monde et qui semblerait vouloir utiliser les pouvoirs d’Elfe pour un projet de plus grande envergure. Peut-être que cette organisation a un lien avec le scientifique en charge du laboratoire dans Stranger Things ?

       

      La banlieue américaine

      L'envoûtante banlieue américaine tente de garder Eleven


      Si les quarante premières minutes offrent peu de surprise (mais rien de désagréable !), le finish laissera le plus sceptique des spectateurs sur le cul. On avait en effet parfois reproché l'absence de gros twist en fin de saison 1 de Stranger Things. Les deux showrunners ont semble-t-il entendu le message, et nous offrent ici une extraordinaire révélation ‒ que je ne spoilerai pas ici ‒ qui redéfinit non seulement le personnage d'Eleven, mais aussi certains des moments-clefs de la première saison. La suite, et vite !

       

      Un épisode qui repose tout entier sur ses cinq dernières minutes de folie (et qui sera sûrement apprécié pour cela) et qui fait un peu oublier la relative faiblesse du reste. Ça ira pour cette fois, mais attention, le syndrome The Walking Dead n'est pas loin !

       

      J'ai aimé :

       

      • Cette annonce surprise de Netflix
      • La référence maligne à l'épisode Inferno de Doctor Who, qui traitait justement des mondes parallèles
      • Le casting, toujours un atout chez les frères Duffer
      • Un twist vraiment renversant !
      • Merci le binge watching qui nous permet d'enchaîner rapidement après cette révélation

       

      Je n'ai pas aimé :

       

      • Le syndrome Netflix : y aura-t-il assez de contenu pour huit épisodes ?
      • Une première partie sympathique mais un peu monotone
      • Beaucoup de teasing. Un peu trop ?

       

      Ma note : 15/20.

      Critique : Better Call Saul 3.01

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      Jimmy, Saul, Gene, Mike, Kim, Chuck, Gus et leurs amis sont de retour. Et Gus ?!

      Il y a une chose qui frappe immédiatement au premier coup d'œil : mais bordel qu'est-ce que c'est beau ! Depuis huit ans, la réalisation n'a cessé de prendre de l'ampleur. On navigue désormais en plans larges ultra travaillés entre le clair-obscur et le fauvisme. Il suffit de voir comment une lumière jaunâtre typiquement Breaking Badienne vient frapper le visage de Mike dans son appartement bleuté à l'instant même où il ouvre la porte pour sortir. Et tout l'épisode est comme ça, construit au millimètre.

       

       

      Call a lawyer !

       

      Même le noir et blanc est sublime. Pourtant, c'est une des façons de filmer la plus compliquée à maîtriser. Après avoir été bloqué dans le local poubelle la saison dernière, l'ami Gene est de nouveau confronté, cette fois bien plus directement, à la justice. Bob Odenkirk déroule en un plan une partition des plus stupéfiantes. Tout passe par le mouvement des yeux, en oscillant entre deux choix : être une balance pour ne pas avoir d'ennuis avec la police, ou se taire et prendre le risque que les agents de sécurité découvrent par la suite sur caméra le mensonge. Pour le fugitif, les deux solutions sont des impasses qu'il ne doit pas prendre. Finalement, Sleeping Jimmy choisit la pire des réponses en faisant revenir Saul Goodman sur le devant de la scène. On ne peut trahir longtemps sa vraie nature.

       

      Gene et la police

       

      Forcément, l'évanouissement de Gene en fin de séquence entraîne plein de questions : le stress ? Une maladie ? Une tentative d'échapper à la police ? Que va-t-il se passer lorsque l'hôpital va voir besoin de ses papiers d'identité ? Hors système absolu, Jimmy ne peut bénéficier d'aucune aide, ni soutien. Je continue de croire que ces scènes du présent préparent une plus longue scène (peut-être un épisode entier) en fin de série. Cela pourrait faire une très bonne introduction à un second spin-off (sur Jesse par exemple).

       

       

      Don't call the judge !

       

      Dans ma critique de l'épisode précédent, j'avais émis l'idée que Chuck aille voir Hamilton, puis la justice. Sur ce dernier point, j'avais tort et c'est très bien expliqué par Chuck lui-même. Comme Mike, l'avocat préfère jouer le long terme, là où les humains normaux se seraient jetés sur la première opportunité venue : détruire le tracker / attaquer Jimmy devant le juge.

       

      Mike et l'éclair

       

      Dans cet épisode, Mike est au sommet du Mike-isme. Par un plan long et fastidieux (voir plus bas), il parvient à faire d'une faiblesse, un avantage décisif sur son ennemi... Qui est probablement Gus. L'anagramme de l'an dernier (Fringe's back) ne laisse plus de doute sur l'apparition très prochaine du roi poulet. Les showrunners savent parfaitement que l'on sait. Et nous savons qu'ils savent. Et ils savent que nous savons. Mais, peu importe. L'important est de constater l'énorme travail que doit fournir Mike pour parvenir jusqu'à l'homme aux costumes cintrés. Ce ne sera certainement pas le Gus robotique de Breaking Bad, ni celui jeune et faible du flashback de la série-mère. Un Gus mid-term probablement tout aussi méfiant (voire plus !) que celui dont on avait l'habitude.

       

      Comme les deux années précédentes, le plongeon dans l'univers de Saul ne s'est pas fait sans mal. Cependant, après quelques brasses, on devrait se réhabituer facilement au courant et avoir bien du mal à en sortir en fin de saison.

       

      J'ai aimé :

       

      • L'utilisation de la couleur et du grand angle qui transcendent un épisode un peu mollasson.
      • Le jeu de Bob Odenkirk, encore une fois majestueux en Gene.
      • Le retour du Captain Bauer (le frère de Jack probablement), figure d'autorité morale quasiment issue du subconscient de Jimmy, qu’on devrait revoir avant la fin de la saison / série.
      • L’extrême méticulosité du montage de la séquence "Mike VS un tracker" qui rend l’ensemble, pourtant assommant de prime abord, assez agréable à regarder.
      • Comme toujours avec la série, un plan parfait ne peut se concevoir sans une surprise de dernière minute. Pour ce qui est de Chuck, c'est le bon Ernesto qui vient remplir ce rôle.

       

      Je n'ai pas aimé :

       

      • C'était lent quand même. Sacrément lent.
      • Ma mémoire qui m'a joué des tours et qui a fait que j'avais notamment oublié le fait que Kim savait que Jimmy avait trafiqué les contrats Mesa Verde.

       

       

      Bonus :

       

      "Mais au fait, c’était quoi toute cette histoire de tracker ?" La lectrice ou le lecteur que tu es mérite ici quelques éclaircissements. En huit étapes et en numérotation, s’il vous plaît :

      1. Mike trouve le tracker 1 dans le bouchon de réservoir d’essence de sa voiture.
      2. Mike trouve le tracker 2 dans le bouchon de réservoir d’essence de son autre voiture. Il retire ce tracker et note le modèle sur un papier. Il remet ce tracker 2 à sa place et va à son travail avec celui-ci pour ne pas éveiller les soupçons.
      3. Mike retire juste ce tracker 2 et le laisse sur le parking de son travail. Ainsi, il peut aller acheter un appareil électronique de détection et un tracker 3 en pleine nuit et en toute tranquillité.
      4. Mike s’aperçoit que lorsqu’il retire la batterie du tracker 3, l’appareil électronique qui lui est relié le signale.
      5. Mike remplace le tracker 2 par le tracker 3 et vide la batterie du tracker 2à l’aide d’un poste de radio. Il se débarrasse ensuite à la poubelle de ce tracker 2.
      6. Mike se poste à la fenêtre pour attendre qu’un mystérieux type viennent remplacer le tracker 3.
      7. L’homme mystérieux remplace ce qu’il croit être le tracker 2 (en réalité le tracker 3) par un tracker 4 et s’en va.
      8. Mike sort de chez lui, se débarrasse du tracker 4 et prend en poursuite l’homme à l’aide de son appareil qui détecte le tracker 3.

       

      Plan a priori parfait sauf… Sauf une chose. Que se passera-t-il lorsque Gus ou un de ses hommes se rendront compte que ce qu’ils pensent être le tracker 2 n’est en réalité pas du tout déchargé ? Vous avez deux heures.

       

       

      Le Coin du Fan :

       

      Pas de gros caméo de malade pour l’instant (alors que lui dans la décharge, il aurait très bien pu nous faire coucou), mais trois petits instants clin d’œil pour les mike-méticuleux :

       

      • Au tout début de l'épisode, Gene prend sa "lunchbox" estampillée de l'équipe de Kansas City : "Les Royals". Or, nous avons vu, lors de la saison précédente, Kim porter à plusieurs reprises un tee-shirt de cette équipe :

       

      Gene et sa lunchbox

      Kim et le tee shirt des Royals

       

      • À un moment donné, Saul raccompagne une vieille dame à la porte. Celle-ci lui parle de ses fleurs et notamment de "lilas de la vallée", soit la fleur qu'aperçoit Walter juste après s'être débarrassé de Gus (tiens, tiens) et qu'il utilise plus tard comme cachette du poison de Brock (épisode 13, saison 4) :

       

      Walter et le lila

       

      • Comme beaucoup de personnes âgées, Mike aime bien les mots-croisés. En mettant en pause l’image, on peut apercevoir quelques mots intéressants sur le journal du vieil homme. Comme ceci :

       

      Les mots croisés de Mike

      Vous pouvez jouer aussi et trouver : Danger. Attorney. Heat. Malice. DEA... (Bon, il y a aussi plein d'autres mots inutiles.)

       

      À noter que cette grille de mots-croisés date non pas de 2003 (moment où est censé se dérouler le show), mais de 2016. Décidemment, Vince Gilligan et Paul Gould sont de bons gros incapables !!

       

      À la semaine prochaine, où Mike pourrait bien apprendre la bonne cuisson du poulet frit ! Miam !

      Critique : The Leftovers 3.01

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      Retour en force de la série la plus atypique de la télévision pour une troisième et dernière saison. Préparez vos mouchoirs.

      Un point sur les spoils dans cette critique : j’ai vu les épisodes 1 et 2 en avant-première à la soirée d’ouverture de Séries-Mania, le festival international de séries qui se déroule en ce moment à Paris (dont on fera comme chaque année un petit compte-rendu vers la fin du mois !). Comme il est difficile de faire la critique d’un début de saison en n’évoquant aucun point du scénario, je serai obligé de parler de certaines infos qui seront inévitablement vues comme des spoilers pour certains, mais j’essaierai de ne révéler aucune des grosses surprises qui doivent être découvertes en temps réel pour être pleinement appréciées - et je ne parlerai que très brièvement de l’épisode 2 qui ne sera diffusé que dimanche prochain. Conclusion : si un peu de teasing dévoilant quelques pistes du scénario ne vous gêne pas pour le premier épisode, vous pouvez attaquer la critique sans crainte. Si vous préférez ne rien savoir du tout et démarrer avec l’esprit complètement clair la saison, bien sûr, cette critique est globalement à éviter. Si vous avez déjà vu le premier épisode, il n’y aura pas de spoiler pour vous.

      Ceux qui auront maintenant fait demi-tour et quitté la critique pour aborder l’épisode en n’ayant absolument pas d’information sur la suite auront bien raison, en un sens. Et pour cause, ce premiere prend une direction très inattendue et réserve de nombreux rebondissements excitants !

       

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      Un nouveau statu quo rempli de faux-semblants

       

      De prime abord, on pourrait se dire que la série se montre quelque peu prévisible sur certains points, elle qui a pourtant de façon constante cherché à troubler et surprendre ses fans, en insérant des épisodes flashbacks aux moments les plus inattendus ou en changeant complètement de direction entre sa première et sa deuxième saison. Cette dernière est d’ailleurs un bon point de comparaison, puisque, souvenez-vous, elle ouvrait son premiere par un générique complètement hors-sujet a priori, suivi par une scène se déroulant à la préhistoire nous faisant nous demander si l’on regardait bien la bonne série, avant de poursuivre avec des personnages et un décor qui nous étaient complètement inconnus. Le début de saison 3 n’est pas aussi déstabilisant que cela. Mais en même temps, ce n’était pas le but.

       

      Autre Affiche Promo The Leftovers

       

      Non, le season premiere de cette année s’ouvre sur une scène apparemment tout aussi hors-sujet que l’intro préhistorique de la précédente reprise. Il s'agit d'une scène du passé dénuée de dialogues, très limitée dans le temps et l’espace, cherchant simplement à faire passer un message – probablement celui de la saison, dont je parlerai plus bas. Le même procédé que celui utilisé par la scène préhistorique est utilisé ici pour revenir aux événements du présent (un plan qui fait la transition entre cette intro et le présent marque la fin de l’ouverture), ce qui permet à The Leftovers de reprendre les choses exactement là où elles ont été laissées : le lendemain de l’action des Guilty Remnants contre la ville de Jarden. Seulement… un événement complètement inattendu vient bouleverser cette reprise dès les premières minutes.

      Je ne le spoilerai pas ici, mais il est de taille et retire de façon brusque certains éléments clés de la série pour cette dernière saison. Il débouche immédiatement après sur une ellipse de trois ans. Oui, de la même façon que la saison 1 avait immédiatement instauré une distance de trois ans entre le drame du 14 octobre et la principale intrigue de la série à Mapleton. De cette façon, la série nous fait à nouveau entrer directement dans une zone inconnue où nos personnages ont vécu de nombreuses choses hors-champ, sans que le spectateur ne soit mis dans la confidence. Ce dernier obtient donc un aperçu de la vie des Garvey, des Murphy, des Jamison et des autres dans la nouvelle ville de Jarden… et tout est plutôt banal, voire idyllique. À nouveau, on comprend bien vite que la nouvelle situation de bonheur des personnages n’est qu’une illusion. Cela ne retire rien à son caractère vrai, mais il n'est qu'éphémère au mieux. Les événements antérieurs, que ce soient ceux que l’on a vus au début de l’épisode et dans les précédentes saisons ou bien lors de l’ellipse, ont laissé des traces sur nos personnages.

       

      Kevin et Nora dans la saison 3

      "Are you happy ?

      – Yes."

       

      Tout l’épisode est construit là-dessus et nous fait constamment douter de la fidélité de ce que l’on voit à l’image : la sécurité apparente de la ville... ou bien le chaos qui se prépare ? La fragilité psychologique de Kevin qui refait surface… ou bien est-il devenu stable ? Nora qui file la vie dont elle a toujours rêvé en venant à Jarden… ou n'a-t-elle jamais été aussi malheureuse ? etc. Cela s’applique pour tous les personnages et c’est extrêmement bien mené pendant une grosse portion de l’épisode. Le temps de réapprendre à les connaître (il s’en est passé du temps depuis la deuxième saison pour les fans aussi, après tout), le spectateur n’est malgré tout pas dupe : voilà déjà deux saisons que la série nous joue le coup du "nos personnages prétendent aller bien alors qu’ils viennent de vivre un enfer". C’est au centre de tout le message de la série, ce sont les conséquences directes et permanentes de la Grande Disparition qui a brisé quelque chose en chaque personne sur Terre, les privant d’une partie de leur humanité selon Patti et le culte des Guilty Remnant. Alors, quand nos personnages nient les événements du season finale précédent, éludent certains détails (observez bien Nora…) ou n’évoquent pas certaines absences de personnages – que le spectateur a depuis longtemps remarqué – par exemple, on sait d'ores et déjà que tout va pour le mal.

      C’est bien sûr tout le coeur du pathos de la série : quand cette dernière amène ses personnages dos au mur, obligés d’affronter la réalité. C'est là qu’elle est aussi intéressante, voire bouleversante. Et cela n'a jamais été aussi vrai que dans ce début de saison, où nos personnages semblent avoir complètement tiré un trait sur le passé. Sauf que de la même façon que les Guilty Remnant se sont acharnés pendant deux saisons à les "faire se rappeler" ("We Make Them Remember"), on sait tous que le masque finira par tomber. Et il s'effrite déjà dès le premier épisode.

       

       

      Toujours autant de mystères et de sous-texte

       

      Le premiere de la saison 2 avait complètement brillé par le nombre de ses scènes "bizarres" qui avaient toutes trouvé une explication par la suite (l’oiseau dans la boîte, le criquet, un type sur un poteau, un type qui égorge des chèvres, le silence des filles dans la voiture, etc.). Le premiere de la saison 3 offre un registre complètement différent et provoque lui aussi dix mille interrogations, mais toutes en rapport avec nos personnages. C’est une approche différente mais que j’ai personnellement préférée à celle de la deuxième saison, puisque cela concerne les personnages qu’on a appris à aimer, par conséquent, cela nous touche plus. Malgré le fait que le show joue ici sa dernière saison, le premier épisode n’hésite pas à accumuler de nouvelles questions et à relancer à nouveau des tas de mystères.

      Certaines questions trouvent déjà une réponse dans le deuxième épisode, d’autres non. Je n’en dirai pas beaucoup au sujet de ce deuxième épisode, mais il met à l'honneur le personnage de Nora, chouchou des fans, à l’exception de quelques scènes finales dont je parlerai ensuite. Le deuxième épisode laisse très vite apparaître les blessures de son personnage, toujours aussi profondes, et bouleverse déjà le statu quo à peine établi de la saison. Ce fut dans l’ensemble un bon épisode, assez émotionnel, bien que j’aie légèrement préféré le premier.

       

      Kevin, John, Matt et Michael dans la saison 3

      The Book of Kevin

       

      Que nous dévoilent ces deux premiers épisodes sur la qualité de la saison dans l’ensemble ? Déjà, il s’agit d’un très bon début qui laisse entrevoir une saison très prometteuse. La "fibre" Leftovers est toujours bien présente, n’ayez aucun doute là-dessus. La bande-son est également au rendez-vous, l’épisode 1 comportant régulièrement le thème de Max Ritcher bien connu de la série, lui donnant toujours son aura si particulière. Ce dernier était d’ailleurs présent à l’avant-première de Séries-Mania et a expliqué que, pour composer la bande-son de la série, il était parti avec l’idée en tête de vouloir créer tout un univers, un monde transformé par le postulat de départ de The Leftovers (le drame du 14/10). Il a ajouté que pour lui, la grande question au centre du message de la série à laquelle nos personnages tentent de répondre est : "pour quelles raisons je me lève le matin ?"

      Le thème de la raison de vivre et la recherche du bonheur est donc toujours aussi central. Juste avant la diffusion de l’épisode, Séries-Mania a donné la parole à Damon Lindelof, créateur de Lost et de The Leftovers, et Président de cette édition du festival. Il a expliqué que tout au long de l’histoire, chaque génération de l’espèce humaine "a toujours eu la prétention de croire qu’elle serait la dernière sur Terre et que la fin du Monde aurait lieu de leur vivant", et qu’ainsi, pour une série avec un pitch pareil, il était naturel de baser la dernière saison sur la fin du monde. La scène d’introduction reflète bien cela, tout comme la temporalité choisie (la saison se déroule durant les quelques jours précédant le septième anniversaire de la Grande Disparition, les plus religieux des habitants pensent donc qu'une nouvelle chose va se passer). Le premier épisode est d’ailleurs probablement le plus marqué par la religion de toute la série. Kevin a littéralement été associé à Jésus la saison précédente (il a ressuscité après tout), mais cela n’a jamais été aussi explicite que dans The Book of Kevin – titre que vous saurez donc bien vite interpréter. La série continue également de jouer sur l'ambiguïté de son événement initial du 14 octobre, et propose des hypothèses mystiques comme scientifiques. Mis à part cette accentuation notable sur les éléments religieux et la foi, les thématiques sont très similaires aux autres années : la famille, la recherche du bonheur, le deuil, la vie… En trois saisons, la série ne semble toujours pas en avoir fait le tour et continue d’amener sa morale sous des angles nouveaux.

       

      Affiche Promo The Leftovers

      "The End Is Near" dans une croix : la fin du monde et la religion, deux gros thèmes de la série que la saison 3 amplifie.

       

      Avec tout ça, on pourrait se demander si la série va vraiment pouvoir boucler toute son histoire. Il est inévitable que l’on n’aura pas toutes les réponses, c’est inscrit dans le contrat de la série depuis ses débuts. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’existe pas de sentiment de conclusion. Est-ce que ce début de saison laisse déjà entrevoir des éléments de fin de série ? À vrai dire, oui, des tas. Certains éléments des deux saisons précédentes reviennent dès le premier épisode (dont le gros retour d'un personnage !) pour mettre une suite et fin à leur histoire. Le père de Kevin est également censé revenir plus tard cette saison d’après les trailers. D’autres scènes des premiers épisodes font clairement plus "fil rouge de la saison" et préfigurent une fin de série.

      La dernière scène du premier épisode vous fera décrocher votre mâchoire, je n’arrive toujours pas à me l’expliquer ! Elle est forcément le présage de l’introduction de science-fiction/fantastique dans la série, ou bien d’une véritable fin en perspective. Les dernières scènes de l’épisode 2 sont également consacrées au fil rouge, et marquent la première apparition de l’excellente Lindsey Duncan, mais sont moins convaincantes. Elles ne ressemblent pas à du Leftovers, en ce sens qu’elles semblent raconter bien peu de choses par rapport à leur durée totale et que la finalité n’a pas l’air bien palpitante… Elles annoncent en revanche un changement de lieu principal pour les personnages, et vous saurez quel est ce lieu si vous avez suivi la promotion de cette saison. Mais il semble peu envisageable de déplacer totalement toute l'intrigue de la saison  vers ce nouveau lieu, Jarden restera au moins partiellement dans la série. Nous verrons bien comment tout cela va se dérouler.

       

      En définitive, il s’agit d’une très bonne reprise pour la série, qui obtient le dosage parfait entre rebondissements déstabilisants et familiarité des personnages pour le fan, couplé bien sûr à une gestion toujours impeccable des mystères et de l’ambiance aussi paradoxale de la série, à mi-chemin entre le malaise et la joie. Cette saison s’annonce non seulement comme une synthèse de tous les thèmes de la série, mais également un nouveau chapitre à part entière qui viendra compléter les deux premiers. Malgré quelques réserves sur le fil rouge, on ne peut que faire confiance et avoir hâte de voir la suite.

       

      ~~~

       

      Dans ces deux premiers épisodes, j’ai aimé :

       

      • Des retrouvailles avec tous les personnages – on sent que la saison resserre son intrigue
      • Toujours un énorme boulot sur la narration, que ce soit la scène d’introduction, les retournements de situation aux moments les plus inattendus, ou la construction du deuxième épisode
      • La bande-son, comme toujours
      • L’émotion qui se dégage de l’histoire (le caractère plus "froid" des mystères de la deuxième saison a disparu)
      • Le générique, à l’image de la saison, mélange d’ancien (reprise des excellents visuels) et de nouveau (thème musical différent)
      • Beaucoup plus d'humour que d'habitude, témoin d'une certaine décontraction de la part des personnages

       

      Je n’ai pas aimé :

       

      • Il faut parfois s’accrocher niveau continuité, malgré la présence d’un previously (et encore, j’avais personnellement fait un re-visionnage intégral de la série dans les semaines qui précédaient, ce qui ne sera pas le cas de tout le monde)
      • Quelques doutes sur le fil rouge et le fait que la série veuille aborder aussi explicitement la Grande Disparition alors qu'il est évident qu'elle n'apportera pas beaucoup de réponses

       

      Ma note pour le premier épisode : 15-16/20.

      Ma note pour le deuxième épisode : 14-15/20.

      Retour en force de la série la plus atypique de la télévision pour une troisième et dernière saison. Préparez vos mouchoirs.


      Un point sur les spoils dans cette critique : j’ai vu les épisodes 1 et 2 en avant-première à la soirée d’ouverture de Séries-Mania, le festival international de séries qui se déroule en ce moment à Paris (dont on fera comme chaque année un petit compte-rendu). Comme il est difficile de faire la critique d’un début de saison en n’évoquant aucun point du scénario, je serai obligé de parler de certaines infos qui seront inévitablement vues comme des spoilers pour certains, mais j’essaierai de ne révéler aucune des grosses surprises qui doivent être découvertes en temps réel pour pleinement apprécier les épisodes - et je ne parlerai que très brièvement de l’épisode 2 qui ne sera diffusé que dimanche prochain. Si un peu de teasing dévoilant quelques pistes du scénario ne vous gêne pas pour le premier épisode, vous pouvez attaquer la critique sans crainte. Si vous préférez ne rien savoir du tout et démarrer avec l’esprit complètement clair la saison, bien sûr, cette critique est globalement à éviter. Si vous avez déjà vu le premier épisode, il n’y aura aucun spoiler pour vous.


      Ceux qui auront maintenant fait demi-tour et quitté la critique pour aborder l’épisode en n’ayant absolument pas d’information sur la suite auront bien raison, en un sens. Et pour cause, ce premiere prend une direction très inattendue et réserve de nombreux rebondissements excitants !


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      De prime abord, on pourrait se dire que la série se montre quelque peu prévisible sur certains points, elle qui a pourtant de façon constante cherché à troubler et surprendre ses fans, en insérant des épisodes flashbacks aux moments les plus inattendus ou en changeant complètement de direction entre sa première et sa deuxième saison. Cette dernière est d’ailleurs un bon point de comparaison puisqu’elle ouvrait son premiere par un générique complètement hors-sujet a priori, suivi par une scène se déroulant à la préhistoire nous faisant nous demander si l’on regardait bien la bonne série, avant de poursuivre avec des personnages et un décor qui nous étaient complètement inconnus. Le début de saison 3 n’est pas aussi déstabilisant que ça. Mais en même temps, ce n’était pas le but.


      Non, le season-premiere de cette année s’ouvre sur une scène apparemment tout aussi hors-sujet que l’intro préhistorique de la précédente reprise, par une scène du passé dénuée de dialogues, très limitée dans le temps et l’espace, cherchant simplement à faire passer un message - probablement celui de la saison. Le même procédé est utilisé pour revenir aux événements du présent (un plan qui fait la transition entre cette intro et le présent marque la fin de l’ouverture), ce qui permet à The Leftovers de reprendre les choses exactement là où elles ont été laissées : le lendemain de l’action des Guilty Remnants contre la ville de Jarden. Seulement… un événement complètement inattendu vient bouleverser cette reprise.


      Je ne le spoilerai pas ici, mais il est de taille. Il débouche immédiatement après sur une ellipse de 3 ans. Oui, de la même façon que la saison 1 avait immédiatement instauré immédiatement une distance de 3 ans entre le drame du 14 Octobre et la principale intrigue de la série à Mapleton. De cette façon, la série nous fait à nouveau entrer directement dans une zone inconnue où nos personnages ont vécu de nombreuses choses hors-champ, sans que le spectateur soit mis dans la confidence. Ce dernier obtient donc un aperçu de la vie des Garveys, des Murphy, des Jamison et des autres dans la ville de Jarden… et tout est plutôt banal, voire idyllique. A nouveau, on comprend bien vite que ce n’est qu’une illusion et que les événements antérieurs, que ce soient ceux que l’on a vu au début de l’épisode, dans les précédentes saisons ou bien lors de l’ellipse, ont laissé des traces sur nos personnages.


      Tout l’épisode est construit là-dessus et nous fait douter constamment de la fidélité de ce que l’on voit à l’image : la sécurité apparente de la ville... ou bien le chaos qui se prépare ? La fragilité psychologique de Kevin qui refait surface… ou non ? Nora qui file la vie dont elle a toujours rêvé en venant à Jarden… ou pas ? etc. Cela s’applique pour tous les personnages et c’est extrêmement bien mené pendant une grosse portion de l’épisode. Le temps de réapprendre à les connaître (il s’en est passé du temps depuis la deuxième saison pour les fans aussi, après tout), le spectateur n’est malgré tout pas dupe : voilà déjà deux saisons que la série nous joue le coup du “nos personnages prétendent aller bien alors qu’ils viennent de vivre un enfer”. C’est au centre de tout le message de la série, c’est les conséquences directes et permanentes de la Grande Disparition qui a brisé quelque chose en chaque personne sur Terre, les privant d’une partie de leur humanité selon Patti et son culte. Alors, quand nos personnages nient les événements du season-finale, éludent certains détails (observez bien Nora…) ou n’évoquent pas certaines absences de personnage dans ce premiere que le spectateur a depuis longtemps remarqué, par exemple, on sait d’ors-et-déjà que tout va pour le mal.


      C’est bien sûr quand la série amène ses personnages dos au mur, obligés d’affronter la réalité, qu’elle est aussi intéressante voire bouleversante. Et cel


      Le premiere de la saison 2 avait complètement brillé par le nombre de ses scènes “bizarres” qui trouveront toutes une explication par la suite (l’oiseau dans la boîte, le criquet, un type sur un poteau, un type qui égorge des chèvres, le silence des filles dans la voiture, etc.). Le premiere de la saison 3 offre un registre complètement différent et provoquent lui aussi dix mille interrogations, mais toutes en rapport avec nos personnages. C’est une approche différente mais que j’ai personnellement préférée à celle de la deuxième saison, puisque cela concerne les personnages qu’on a appris à aimer. Malgré le fait que le show joue ici sa dernière saison, le premier épisode n’hésite pas à accumuler de nouvelles questions et à relancer à nouveau des tas de mystères.


      Certaines questions trouvent déjà une réponse dans le deuxième épisode, d’autres non. Je n’en dirai pas beaucoup à son sujet, mais il s’agit en grande partie d’un centric sur Nora, à l’exception de quelques scènes finales. Il laisse très vite apparaître les blessures de son personnage, toujours aussi profondes, et bouleverse déjà le statu quo à peine établi de la saison. Ce fut dans l’ensemble un bon épisode, assez émotionnel, bien que j’ai légèrement préféré le premier.


      Que nous dévoilent ces deux premiers épisodes sur la qualité de la saison dans l’ensemble ? Déjà, il s’agit d’un très bon début qu’il laisse entrevoir une saison très prometteuse. La “fibre” Leftovers est toujours bien présente, n’ayez aucun doute là-dessus. La bande-son est également au rendez-vous, l’épisode 1 comportant le thème de Max Ritcher bien connu de la série, lui donnant toujours son aura si particulière. Ce dernier était d’ailleurs présent à l’avant-première de Séries-Mania et avait expliqué que, pour composer la bande-son de la série, il était parti avec l’idée en tête de vouloir créer tout un univers, un monde transformé par le postulat de départ de The Leftovers (le 14/10). Il a ajouté que pour lui la grande question au centre du message de la série à laquelle nos personnages tentent de répondre est : “pour quelles raisons je me lève le matin”.


      Le thème de la raison de vivre et la recherche du bonheur est donc toujours aussi central. Juste avant la diffusion de l’épisode, Séries-Mania avait donné la parole à Damon Lindelof, créateur de Lost et de The Leftovers et président de cette édition du festival. Il avait expliqué que tout au long de l’histoire, chaque génération de l’espèce humaine “a toujours eu la prétention de croire qu’elle serait la dernière sur Terre et que la fin du Monde aurait lieu de leur vivant”, et qu’ainsi, pour une série avec comme un pitch pareil, il était naturel de baser la dernière saison sur la fin du monde. La scène d’introduction reflète bien cela, tout comme la temporalité choisie (la saison se déroule durant les quelques jours précédant le septième anniversaire de la Grande Disparition). Le premier épisode est d’ailleurs probablement le plus marqué par la religion de toute la série. Kevin a littéralement été associé à Jésus la saison précédente (il a ressuscité après tout), mais cela n’a jamais été aussi explicite que dans “The Book of Kevin” - titre que vous saurez donc bien vite interprété. La série continue également de jouer sur l'ambiguïté de son événement initial du 14 Octobre, et propose des hypothèses mystiques comme scientifiques. Mis à part cette accentuation notable sur les éléments religieux et la foi, les thématiques sont très similaires aux autres années : la famille, la recherche du bonheur, le deuil, la vie… En trois saisons, la série ne semble toujours pas en avoir fait le tour et continue d’amener sa morale sous des angles nouveaux.


      Avec tout ça, on pourrait se demander si la série va vraiment pouvoir boucler toute son histoire. Il est inévitable que l’on n’aura pas toutes les réponses, c’est inscrit dans le contrat de la série depuis ses débuts. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’existe pas de sentiment de conclusion. Est-ce que ce début de saison laisse entrevoir déjà des éléments de fin de série ? A vrai dire, oui, des tas. Certains éléments des deux saisons précédentes reviennent dès le premier épisode (dont un gros retour) pour mettre une suite et fin à leur histoire. Le père de Kevin est également censé revenir plus tard cette saison d’après les trailers. D’autres scènes des premiers épisodes font clairement plus “fil rouge de la saison” et préfigurent une fin de série. La dernière scène du premier épisode vous fera décrocher votre mâchoire, je n’arrive toujours pas à me l’expliquer ! Elle est forcément le présage de l’introduction de science-fiction/fantastique dans la série, ou bien d’une véritable fin en perspective. Les dernières scènes de l’épisode 2 sont également consacrées au fil rouge, et marquent la première apparition de l’excellente Lindsey Duncan, mais sont moins convaincantes. Elles ne ressemblaient pas à du Leftovers, en ce sens qu’elles semblaient raconter bien peu de choses par rapport à leur durée totale et que la finalité n’a pas l’air bien palpitante…


      En définitive, il s’agit d’une très bonne reprise pour la série, qui obtient le dosage parfait entre rebondissements déstabilisant et familiarité des personnages pour le fan, couplé bien sûr à une gestion toujours impeccable des mystères et de l’ambiance aussi paradoxale de la série, à mi-chemin entre le malaise et la joie. Cette saison s’annonce non seulement comme une synthèse de tous les thèmes de la série, mais également un nouveau chapitre à part entière qui viendra compléter les deux premiers. Malgré quelques réserves sur le fil rouge, on ne peut que faire confiance et avoir hâte de voir la suite.


      Dans ces deux premiers épisodes, j’ai aimé :

      Tous les personnages sont présents, on sent que la saison resserre son intrigue

      Toujours un énorme boulot sur la narration, que ce soit la scène d’introduction, les retournements de situation aux moments les plus inattendus ou la construction du second épisode

      La bande-son, comme toujours

      L’émotion qui se dégage de l’histoire

      Le générique, à l’image de la saison, mélange d’ancien (reprise des excellents visuels) et de nouveau (thème musical différent)


      Je n’ai pas aimé :

      Il faut parfois s’accrocher niveau continuité, malgré la présence d’un previously (et encore, j’avais personnellement fait un re-visionnage intégral de la série dans les semaines qui précédaient, ce qui ne sera pas le cas de tout le monde).

      Quelques doutes sur le fil rouge et le fait que la série veuille aborder aussi explicitement la Grande Disparition


      Ma note pour le premier épisode : 15-16/20. Ma note pour le second épisode : 14-15/20.
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